URGENT

De Pierre BERGER Le Monde Informatique

Tel. 49 04 79 30 Fax. 49 04 79 04

A Claude CHIARAMONTI, Edifrance

Fax. 42 91 60 26

Très cher,

Voilà le texte mouliné à nos standards. Il faudrait en retirer encore un ou deux paragraphes. Mais tu seras le seul interviewé dans cette page, qui comprendra par ailleurs deux courts papiers (un papier américain sur lnternet et le commerce, une synthèse par ton serviteur).

Si tu peux communiquer tes observations avant cet après-midi 14 heures, pas de problème pour les prendre en compte. Après ce sera plus difficile.

Merci encore. Pierre.

@TITRE:La nouvelle frontière

@TEXTE:Après le programme Cals, le multimédia et les inforoutes, les Etats Unis font déferler sur monde une nouvelle vague de fond: le commerce électronique, fondé sur l'EDI (échange de données informatisé). Ils définissent ainsi une "nouvelle frontière" et ils entendent bien arriver s'y réserver les meilleurs rôles. Les entreprises européennes doivent donc jouer leur avenir sur ces territoires nouveaux. Des marchés ouverts par nature. Mais l'Europe doit se battre pour que cette ouverture se fasse dans la transparence.

- Tout d'abord nos entreprises, y compris les PME-PMI, doivent pouvoir proposer leurs produits sur catalogues électroniques, négocier on-line et passer à l'EDI automatisé pour l'exécution de leurs marchés.

- Nos SSII doivent pouvoir prendre toute leur part de la valeur ajoutée des services de commerce électronique, qui ne doit pas être accaparée en dehors d'Europe. Les péages des autoroutes de l'information sont à partager équitablement.

- Ainsi, l'offre et la mise en valeur des produits européens ne seront pas à la merci de SVA (services à valeur ajoutée) étrangers, et les inforoutes ne rouleront pas à sens unique.

@INTER:Soutenir les entrepreneurs français

@TEXTE:Allons nous rester dans la lignée de standards de facto comme Internet et Windows qui, en se conjuguant, pourraient recréer pour le commerce électronique les barrières douanières que le Gatt a mis si longtemps à abolir pour le commerce d'aujourd'hui ? L'offre européenne parviendra-t-elle à équilibrer les serveurs d'Internet comme Netscape, Eshop ou CommerceNet, les majors comme America online, EDS ou Compuserve, sans oublier la vision GlobalNet de Microsoft ?

En France, on peut heureusement citer plusieurs produits compétitifs au niveau international. Citius-DDP, une des premières places de marché électroniques en EDI, se prolonge en Fortius pour le bouclage financier ainsi que QCS pour la grande distribution. Née à Lyon, le groupe s'implante aujourd'hui hors de France, au Canada et dans plusieurs pays européens.

Depuis, l'appel à propositions pour les autoroutes de l'information a permis de recenser plusieurs dizaines de projets ayant trait au commerce électronique : en particulier, le 9 juin1995, J.-P.Cabanel présentait à la presse ICS, à vocation plus large. Mais on peut craindre une dispersion des efforts : face au rouleau compresseur nord-américain et pour des raisons d'échelle, les pouvoirs publics devraient aider à la fédération de ces initiatives.

Egalement pour des raisons d'échelle, mais pas seulement, l'offre européenne doit offrir un modèle d'ouverture et, en l'occurrence, d'interopérabilité à tous les niveaux. D'abord dans le cadre des conventions-types que recensera l'EDI ouvert: il faudra veiller à éviter l'alignement sur les “best practices” de certaines agences fédérales comme on a pu le voir pour Cals. Ensuite au niveau de la communication électronique: il faudra déterminer qui est responsable des pages jaunes du commerce électronique et décider comment vérifier si un RVA est mieux interopérable qu'un autre, sans oublier l'arbitrage sur la répartition des coûts des réseaux et de la valeur ajoutée des services.

Enfin, sur le plan du commerce lui-même: il faut continuer à développer l'usage d'Edifact, en Europe comme en Asie, pour aider les autorités américaines à mettre en pratique leur volonté affichée de passer de leur standard national Ansi X12 à la norme internationale Edifact. En effet, dans le domaine du commerce électronique, Edifact peut encore prétendre rester, non seulement une norme, mais en même temps un standard de facto. Les initiatives européennes comme Citius ou ICS et les normes Edifact, qu'elles respectent, se renforcent donc mutuellement.

L'interopérabilité grâce à la normalisation

L'interopérabilité et l'ouverture, donc la transparence, sont assurées au mieux par la normalisation... à condition bien sûr qu'elle soit capable de susciter une offre. Et de résister à la domination sans partage de l'offre américaine. Dans cet esprit, l'Afnor répertorie actuellement les normes nécessitées par Cals pour identifier celles d'un intérêt stratégique pour la France, afin d'y concentrer les efforts. Edifrance, pour sa part, inspire les pouvoirs publics dans le soutien des initiatives internationales, qu'il s'agisse du réseau des Trade points de l'ONU pour associer les pays en développement au commerce électronique, ou du projet-pilote des pays du G7. Ce projet, "Electronic commerce, a global marketplace for SMEs" (Small and medium enterprises) voit les Etats-Unis soutenir CommerceNet et l'Angleterre pousser GlobalNet, alors que la France et la Commission européenne présentent Citius.

On peut espérer que la "global information infrastructure" normalisée permettra à chacun, et au commerce comme à la culture, de trouver sa place. Dans l'Eldorado de l'information en ligne, chacun devrait trouver sa... concession. @SIGNATURE:CLAUDE CHIARAMONTI (*)

@NOTE(*)Délégué Général d'Edifrance, président du Cos-EDI, vice-président de l'Edifact-ONU.