@SURTITRE:QUALITE DES APPLICATIONS
@TITRE:Les méthodes privilégient l'amont du développement
@CHAPO:De qualité moyenne-faible, selon les critères du Software Engineering Institute, le développement informatique en France formalise ses outils dans les phases de conception, au détriment du suivi et des tests.
@TEXTE:Globalement, la qualité du développement d'applications en France peut se qualifier de moyenne-faible, conclut le consultant suisse Franco Martinig après une enquête auprès de 69 entreprises et administrations françaises (voir encadré). Les participants n'ont répondu en moyenne positivement qu'à 41% des questions. Une minorité se détache nettement, en répondant positivement à 60% des questions. Et l'on observe une corrélation marquée entre la qualité de l'organisation et le niveau de maîtrise technique en ingénierie du logiciel.
@INTER:Une bonne infrastructure de contrôle
@TEXTE:L'organisation des projets bénéficie d'une bonne infrastructure de contrôle. Cent pour cent des participants nomment un chef de projet pour chaque projet, 77% disposent d'une procédure pour évaluer, au niveau de la direction de l'entreprise, l'état des projets de développement. Et 61% ont mis en place un programme de formation pour les nouveaux chefs de projet.
Mais la planification reste largement informelle. Les responsables de projet doivent approuver les estimations de coûts et de délais dans 91% des cas. Mais ces estimations ne découlent d'une méthode formalisée que chez un petite majorité des participants;
@INTER:Du flou au niveau des tests
@TEXTE:Les standards ont prouvé leur importance, même si leur application a du mal à se généraliser. Les participants disposent en grande majorité de normes pour les interfaces homme/machine (86% des cas), le processus de développement (78%), la programmation (77%) et la documentation (77%). Cependant, 49% seulement des organisations en contrôlent formellement l'application. L'inégalité de traitement entre les différentes phases de projets est manifeste: la maintenance reste une pauvre de dispose de standards que dans 43% des cas, mieux placée cependant que les tests, avec 22%.
Peu de participants gèrent quantitativement la qualité des processus et des produits. Seuls 26% disposent d'une base de données au sein de l'entreprise pour gérer les données historiques récoltées sur leurs projets de développement. la productivité semble seule digne d'une analyse quantitative, et pour seulement 42% des participants. Un tiers seulement répond positivement aux questions sur la qualité du logiciel.
Une faible majorité (60%) des entreprises analysent les erreurs commises pour en déterminer les causes. Mais 29% seulement mettent en oeuvre une procédure formelle pour conduire cette analyse. De même, 54% seulement des participants disposent d'une procédure formelle pour gérer et soutenir l'introduction des nouvelles technologies.
L'utilisation des technologies préconisées par le Software Engineering Institute reste faible parmi les participants à l'enquête. Les organisations n'emploient en moyenne que 5 ou 6 technologies proposées par le SEI.
Elle se concentre autour d'un "noyau dur" constitué par les langages de haut niveau, le déboguage et les références croisées. Le prototypage des éléments critiques de l'interface homme/machine obtient encore un score honorable. Par cornes, les outils de gestion de configuration ou de suivi des spécifications jusqu'au code attendent encore une diffusion significative. Quant à l'automatisation des test, l'utilisation d'outils reste confidentielle.
@INTER:SSII et grandes entreprises font mieux
@TEXTE:Les SSII obtiennent des résultats légèrement supérieurs à la moyenne des participants. En revanche, les administrations se situent en dessous.
La taille favorise la qualité. Les participants qui emploient moins de dix développeurs répondent positivement en moyenne à 28% de moins de questions que l'ensemble des participants. En revanche, les sites qui emploient entre 101 et 200 développeurs répondent positivement en moyenne à 24% de plus de questions. Cet écart s'explique en partie par les moindres besoins en infrastructure des développements dans les petits sites.
Une étude conduite sur les mêmes bases en 1996 auprès de 36 banques en Europe avait donné des résultats comparables. Que ce soit au niveau général ou dans les détails, les résultats obtenus en France s'approchent fortement de ceux des banques européennes. @INTER:P.B.
@ENCADRE TITRE:LE CMM SUR LE TERRAIN
@ENCADRE TEXTE:L'enquête, menée pendant l'été 1995, comportait 98 questions. Les participants appartiennent en majorité au secteur des services et emploient des équipes de développement de 10 à 50 personnes.
Elaboré par le Sofware Engineering Institute de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh (USA), le questionnaire s'appuie sur le modèle de maturité CMM (Capability Maturity Model). L'organisation s'analyse selon cinq axes: organisation de projet, ingénierie du produit, gestion quantitative, amélioration continue et technologie utilisée. Fondé sur des principes analogues aux normes ISO 9000, le modèle peut servir non seulement à l'évaluation d'une équipe ou d'une entreprise mais aussi à l'amélioration de ses processus.