@DOMAINE:BOITE A IDEES

@ST TOURNE:RECHERCHE SUR LES SYSTEMES D'INFORMATION

@T RUB1:Des réunions virtuelles plus efficaces

@TEXTE:Les systèmes de décision collectifs à distance ont bien des avantages. Ne serait-ce que de réduire le nombre et le coût des déplacements. Mais les outils, surtout s'ils sont asynchrones, ne créent pas chez les membres du groupe un engagement aussi fort que les réunions physiques. Voilà, très sommairement, un des résultats d'une analyse scientifiquement menée par Marc Favier, à l'ESA de Grenoble et publiée dans le numéro 3 de la revue Systèmes d'information et management (*). Sa méthode, caractéristique du groupe de chercheurs réunis par cette revue, consiste à encadrer l'enquête sur le terrain par un dispositif théorique solide. Elle permet de relativiser le discours des consultants et des sociétés de service qui "ne jurent par le tout groupware"... et de suggérer des voies pour en tirer profit.

@INTER:Moins de consensus, moins d'influence

@TEXTE:Dans les réunions virtuelles, explique l'auteur, le consensus diminue. Les membres de l'équipe "discutent" (les échanges sont asynchrones) de ce qu'ils veulent faire puis réalisent, chacun de son côté, ce pour quoi ils semblaient être d'accord. Le processus est plutôt de nature séquentielle. Dans les groupes face-à-face, les participants passent alternativement des phases de compréhension de la tâche à des phases opérationnelles. Le processus est plus itératif et adaptatif. Il en résulte une acceptation qui se construit progressivement et donc plus profondément.

L'influence réciproque s'affaiblit elle aussi. Lorsque les participants sont éloignés, le charisme d'un individu se révèle plus difficilement aux autres. Le temps de communication devient plus égalitaire. Contrairement à une réunion où le temps global d'échanges est figé, en réunion virtuelle il est, d'une certaine manière, infini. Le leader n'a plus ce moyen là pour affirmer sa position. L'éloignement rend plus difficiles les oppositions et donc les tentatives de domination d'une partie du groupe sur les autres.

@INTER:Des pistes pour une meilleure performance

@TEXTE:Ce faible assentiment des membres peut induire des coûts importants lors de la mise en oeuvre des décisions prises. Pour retrouver une bonne "performance décisionnelle collective", l'auteur suggère de compléter les outils asynchrones par des outils synchrones et en particulier la visio-conférence sur PC.

On profitera alors au maximum des apports positifs de ces "SIAG-G" (Système interactif d'aide à la décision de groupe). Ils ne suppriment pas les besoins de communication verbale et non verbale des participants. Mais ils instaurent des bases plus solides à une sorte de modèle de la décision collective démocratique. Ils empêchent le groupe, distribué géographiquement et temporellement, de se diriger vers un état d'inertie, "où l'on n'aurait pas un groupe, mais une collection d'individus, subissant des règles, ignorant les objectifs qui les unissent pour la réalisation du travail". @SIGNATURE:P.B.

@NOTE:(*)Au sommaire du même numéro, une enquête sur l'externalisation du développement d'applications (Marie-Hélène Delmond, groupe HEC), une autre sur l'impact des technologies de l'information sur la performance des comptables (Michel Vézina, Ecole des hautes études commerciales de Montréal), et une présentation par Christophe Legrenzi du contrôle de gestion de l'informatique qu'il a mis en place chez Hoffmann-La Roche.