@DOMAINE:ORGANISATION
@ST OUV:FORUM METAMORPHOSIS 1997
@TITRE:Distinguer "technologies" et "information"
@CHAPO:L'informatique doit évaluer ses prestations en termes d'informations utiles aux utilisateurs, et concevoir une "architecture d'information" distincte de l'architecture technique. Ainsi les nouvelles technologies (comme la GED et le Web) s'intégreront-elles à des bouquets de services adaptés à la demande.
@TEXTE:Les directions "informatique et organisation" ou "systèmes d'information" doivent se répartir entre deux unités distinctes :
- les technologies: gestion des infrastructures, planification des architectures, services réseaux, etc.
-l'information, avec le développement de ses architectures spécifiques, la définition des besoins des utilisateurs etc.
C'est l'un des messages forts lancés par le Meta Group à l'occasion de son forum annuel "Metamorphosis 1997" (*).
Karen Rubenstock (Vice présidente) est formelle: l'information proprement dite ne relève pas des responsabilité de l'informatique ("information technologies"). Son rôle majeur est d'offrir des alternatives aux utilisateurs, non des solutions toutes faites. Or les informaticiens tendent naturellement à tout encadrer, à tout contrôler. Ils ne sont ni organisés, ni formés ("educated") ni entraînés à se mettre aux services des processus naturels d'activité. Cette incapacité nourrit le marché de l'externalisation. Hélas, la plupart des fournisseurs de FM ne sont pas mieux lotis et ne peuvent fournir les compétences nécessaires. D'ailleurs, un autre consultant Patrick McBride note un paradoxe: la tendance d'une entreprise à externaliser est souvent inversement proportionnelle à sa capacité de piloter comme il faut une telle transaction.
Si souple et "orientée client" qu'elle soit, la politique d'information ne se fait pas au hasard. Comme l'informatique classique, elle doit chercher sa cohérence et sa rigueur, grâce à une "architecture d'information" (en attentant une meilleure traduction de "information architecture).
Pourquoi les entreprises ont-elles tant de mal à la concevoir? D'abord parce que le mot fait peur et ne peut s'employer dans le dialogue avec les utilisateurs. Ensuite parce qu'il n'a pas grand chose à voir avec une architecture informatique et ses rigidités. Il s'agit ici de définir, de manière souple et évolutive, un ensemble cohérent de principes qui découlent des besoins opérationnels et servent à développer les applications tout en restant compris des dirigeants de haut niveau (Le texte américain parle de "senior management" avec sans doute une connotation voulue sur "l'âge du capitaine). Dale Kutnick, président et directeur de la recherche du Meta Group, en résume les principes généraux (voir encadré) et en donne quelques exemples: "Si une information est partagée, elle doit être normalisée" ou encore : "Si une information sert à un processus majeur de l'entreprise, l'individu ou l'équipe responsable de processus doit être le gardien ("custodian") de cette information".
@INTER:Le Datawarehouse change les perspectives
@TEXTE:La montée en puissance des Datawarehouses ont l'avantage d'aider au changement de mentalités. Les documentations et répertoires centralisés amènent au partage de l'information. La standardisation des modèles de données et les progiciels d'accès et de navigation conduisent à des ensembles cohérents d'aide à la décision et de soutien aux dirigeants, dans toute l'entreprise.
@INTER:Brancher la GED sur les logiciels intégrés
@TEXTE:Jusqu'en 1996, explique un autre analyste du Meta Group, David Yockelson, la plupart des applications de GED ou d'imagerie électronique avaient un caractère de documentation ou d'archivage qui les séparaient des applications de gestion proprement dites (Cette tendance est peut-être moins marquée en France, NDLR). Les utilisateurs commencent à demander un couplage plus étroit entre les deux types de systèmes, et des outils de gestion (comptabilité, paye, ressources humaines, prise de commandes) étoffées par la gestion de documents. L'aptitude à se brancher sur les grands intégrés du marché va devenir un point clé pour le choix des produits de GED. SAP certifie d'ailleurs les produits qui peuvent se relier à R/3. Mais la situation évolue par des jeux de partenariats.
@INTER:Survivre à l'arrivée du Web
@TEXTE:De plus en plus incontournable, le Web doit s'intégrer à l'architecture d'information. Mais de manière pragmatique, et non passionnelle. David Yockelson analyse en détail l'évolution de l'EDI vers l'extranet. Actuellement, les grandes entreprises mondiales ont (ou sont capables d'avoir) des liaisons EDI directes avec la moitié de leurs partenaires. Pour l'autre moitié, elles peuvent recourir à des réseaux à valeur ajoutée. Les logiciels de construction de catalogues (comme Aspect) ont catalysé cette évolution.
Les liaisons EDI vont donc peu à peu se diversifier. Aux liaisons directes et aux réseaux à valeur ajoutée s'ajoutent aujourd'hui la communication par Internet et les catalogues électroniques. Les traducteurs EDI standards (Edifact, X12) coexisteront avec des traducteurs propriétaires (à une entreprise ou une communauté déterminée). Par la suite, vers la fin du siècle, les fonctions de commerce électronique s'incorporeront aux applications elles-mêmes et les réseaux disposeront d'un middleware spécialisé.
Parmi les projets importants dans ce domaine, le partenariat entre Netscape et GEIS pour lancer Actra (http://www.actracorp.com) retient particulièrement l'attention.
Mais l'EDI ne peut assurer qu'une partie des relations avec la clientèle. Approfondissant le concept de "centre d'appel", Val Sribar propose le "Centre d'interaction client"
@INTER:Un tempérament d'entrepreneur
@TEXTE:Même si le management de l'information proprement dite ne relève plus de ses compétences, le directeur informatique a encore du pain sur la planche. Mais il doit prendre une mentalité d'entrepreneur. Savoir évaluer la valeur de l'information avant de proposer des solutions techniques ou des améliorations d'infrastructure. Savoir organiser ses prestations en bouquets de services. Et finalement, conclut Dale Kutnick, faire la synthèse des technologies et du commerce dans la recherche de la plus haute valeur ajoutée.
@SIGNATURE:Synthèse réalisée par PIERRE BERGER
@NOTE:(*)Le séminaire Metamorphosis se tiendra à Londres du 10 au 12 mars. Outre les aspects managériaux résumés ci-dessus, il traitera d'évolutions techniques comme le client-serveur, la place des machines S/390 et le génie logiciel.
@LEGENDE PHOTO : Dale Kutnik, président et directeur de la recherche du Meta Group: Si une information est partagée, elle doit être normalisée .
@T ENCA1:Les services "tout compris"de l'informatique
@TEXTE ENCA:
- L'informatique doit vendre aux utilisateurs des services "tout compris" et les organiser en bouquets de services.
- Inspirés par les processus naturels de l'entreprise, ces services doivent autant que possible pouvoir servir à différents processus.
- Ils peuvent se sous-traiter, de manière sélective.
- Le prix de facturation de ces services s'appuie sur des comparaisons avec les services analogues offerts sur le marché.
- Pour concevoir, vendre et produire ces services, il faut mettre en place une organisation analogue à celle des fournisseurs commerciaux.
- Au moins 1% du budget de l'informatique doit aller aux relations publiques et au marketing pour en améliorer l'image.
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@T RUB2:Principes de base d'une "architecture d'information"
@TEXTE:Une architecture est un ensemble d'orientations ou de paramètres qui permettent à l'entreprise d'évoluer rapidement, de manière contrôlable et systématique. On doit pouvoir la comprendre, l'imposer (au niveau des cadres moyens, après discussion) et l'appuyer sur des moyens appropriés.
-Elle s'appuie sur des principes généraux qui traversent toutes les divisions de l'entreprise (processus, règlements, procédures, définition des clientèles).
- Elle doit définir la "frontière électronique" qui distingue l'entreprise de ses clients, de ses partenaires, et même de ses salariés (qui partage quoi, et quand).
- Elle définit les flux d'informations, leur rythmes, leur étendue et leur profondeur, leurs niveaux. Elle précise les responsabilités et les fonctions d'administration (custodian).
- Elle met l'accent sur les infrastructures et ressources communes, mais aussi sur les hypothèses, les risques et les coûts associés. Elle comporte un inventaire complet des ressources matérielles et logicielles ainsi que des services.
- Elle s'inspire de solutions informatiques "idéales" pour identifier les besoins. Elle les rapproche de l'existant pour développer des plans de migration et les évaluer en termes de risques, coûts et résultats attendus.
Coeur de la relation entre "information" et "technologies", l'architecture d'information doit être bien ciblée et dotée de moyens suffisants, notamment une équipe spécialement affectée.