LMI 715

@DOMAINE:PILOTAGE

@ST OUV:L'AN 2000 A J - 1000

@T RUB1:La catastrophe a déjà commencé

@CHAPO:Globalement, la préparation de l'an 2000 a bien progresse dans les grandes entreprises membres du Cigref. Mais trop de fournisseurs n'ont pas encore fait connaître leur position, laissant leur client dans l'incertitude malgré l'urgence. Et le début de 1997 a déjà vu quelques sinistres importants.

@TEXTE:"Globalement, parmi nos 75 membres, qui représentent un tiers de la dépense informatique française, les projets An 2000 sont bien lancés. Avec plus ou moins de facilité, plus ou moins de chances. Par exemple les "sources manquants". En moyenne, nos entreprises ont trouvé 2 ou 3% de programmes dont on n'a plus le code source, ou dont le code ne source ne fournit plus le bon exécutable. Les meilleures en ont moins de 1%. Pour celles qui en ont plus de cinq pour cent, les difficultés ne seront pas minces."Vincent Balouet, Chargé de mission responsable de l'an 2000 au Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises) affiche une certaine sérénité, sans pour autant minimiser les risques.

@INTER:Le gros du peloton attaque l'industrialisation

@TEXTE:Globalement, une vingtaine d'entreprises sont déjà très avancés. Les applicatifs ont déjà migré. Les campagnes de tests vont démarrer dans un mois ou deux. Tests unitairest et tests d'intégration. Elles sont un peu gênés parce que leurs fournisseurs n'ont pas tout livré au niveau du middleware. Mais, à deux ans et demi du but, une telle situation a de quoi rassurer.

Un gros peloton d'entreprises est en train de déployer l'industrialisation de la migration. Elles ont fini leur analyse d'impact. Elles savent ce qu'ils ont à faire. Elles ont fait leurs choix stratégiques: corriger telle application, changer telle ou autre ou acheter un progiciel. L'ensemble de la population informatique est sensibilisée. Certains contrats de sous-traitance sont déjà signés.

Enfin, quelques entreprises (une demi-douzaine) ne parviennent pas à convaincre leur direction générale de la nécessité urgence de ces investissements. On voit même quelques informaticiens incrédules. Plus pour longtemps, d'ailleurs, grâce notamment à des actions de sensibilisation du Cigref et du Clusif (voir article joint), bien relayées par la presse.

@INTER:Une offre centrée sur le Cobol

@INTER:Le marché commence à offrir des outils pour migrer. Mais Vincent Balouet constate que les solutions proposées concernent essentiellement le monde MVS-cobol. Cela s'explique par le nombre des mois-hommes concernés. Mais aussi par l'origine de ces produits: des ateliers de génie logiciel venus d'Amérique (Transmillenium de Cap Gemini, par exemple) où le patrimoine applicatif est nettement plus Cobol . En France, les langagse exotiques restent plus répandus. ll y a aussi de nombreux langages, comme Mark III, IV ou V, relativement peu répandus, mais correspondant cependant à des volets applicatifs relativement importants. L'an 2000 ouvre des horizons sur la paléo-infromatique.

Même dans cet environnement, quelques plates-formes de développement applicatif sont mal supportées. On peut par exemple se poser des questions sur Natural-Adabas, Oracle, SAP R/2.

Pour faire le point, les sites Web des fournisseurs apportent une partie des réponses. On peut en trouver aussi sur trois sites spécialisés: year2000.com animé par un canadien, year2000.co.uk (anglais) et themis-rd.fr, francophone et monté par Jean-Laurent Santoni à l'intention des PME.

@INTER:Une vision "électronique" de l'an 2000

@TEXTE:Mais, hélas, les problèmes de l'an 2000 ne se résument pas à la maintenance des applications de gestion. Les outils industriels et scientifiques, les autocommutateurs et tous les produits de connexion, la gestion des immeubles et les systèmes de sécurité... tous posent plus ou moins de problèmes, pour la simple raison qu'ils incorporent des technologies de type PC.

Les autocommutateurs, en particulier, jouent un rôle critique. Pour une banque aussi bien que pour un hôpital. De plus, si un gros autocommutateur a des difficultés, il envoie des signaux de service sur les infrastructures nationales, qui pourraient être sérieusement perturbées. Cette question dépasse France Télécom. Le Cigref a donc transmis le dossier à l'ART (Autorité de régulation des télécommunications). A elle de vérifier que les produits installés sur le marché ne sont pas susceptibles de perturber les infrastructure nationales.

Sur l'ensemble des produits, Vincent Balouet répartit les fournisseurs se répartit en cinq catégories selon leur attitude.

Les meilleurs apportent une réponse claire et positive, indiquent éventuellement des points qui ne passent pas l'échéance, mais s'engagent sur la date de fourniture d'une solution gratuite.

Satisfaisants aussi, d'autres proposent des solutions payantes, mais d'un coût modéré, dans un délai précis, pour un coût modéré, avec par exemple une nouvelle version proposant quelques fonctions supplémentaires

D'autres obligent de migrer à marche forcée et de payer au prix fort une nouvelle solution comportant des modifications profondes de la plate-forme d'exploitation

Quelques uns retirent leur produit du marché et arrêtent la maintenance sur les versions en cours.

Enfin, incroyable mais vrai, dans quelques cas isolés, le produit est maintenu jusqu'au 31 décembre 1999. Pour savoir s'il sera maintenu ensuite, il faut acquérir, sans aucune garantie, la licence pour trois de plus. Comme au poker, il faut payer pour voir!

Quant aux conseils, personne ne propose d'assistance à haut niveau. Un seul cabinet de conseil (Lefebvre Consultantas) a une approche an 2000 globale. Les "big six", censés prédire l'avenir ne se hasardent pas sur ces horizons là. En revanche, les cabinets d'analystes, Gartner, Meta et Giga ont d'excellent sites web et des études pertinentes

@INTER:Vers des schémas directeurs "thermo-nucléaires"

@TEXTE:Le pire danger, c'est le silence de trop de fournisseurs. Plus le temps passe, plus les entreprises doivent impérativement prendre des décisionq. Une application Cobol, par exemple, un prestataire propose de la modifier an 2000 pour un prix modique, ou que l'on peut reprendre en interne. Hélas, elle tourne dans un environnement logiciel pour lequel les annonces an 2000 ne sont pas encore faites. Alors, faut-il engager des investissements importants sur cette application en Cobol (et le cas échéant embaucher des cobolistse). Ou au contraire, faut-il l'abandonner avec son matériel et son environnement et lancer un développement en client-serveur sous Unix, auquel cas il me faut des experts client-serveur, base de données. Ce ne sont pas du tout les mêmes profils de recrutement. Et l'on est suspendu à des décisions de fournisseurs.

Le Cigref lance don un appel aux fournisseurs de la communquté informatique: toutes les versions, toutes les mises à jour, tous les modules correctifs an 2000 doivent être annoncés. L'appel s'adresse aussi bien aux fabricants de matériels, robots, onduleurs et autocomutateurs et aux éditeurs de logiciels (calcul scientifique compris) qu'aux prestataires de services. Bref TOUS les fournisseurs.

Sinon, faute de pouvoir attendre, l'on va jeter par la fenêtre des systèmes parfaitement pérennes... simplement parce que le fournisseur aura oublié de prévenir ses clients. Deux entreprises ont déjà fait ce choix et lancé schéma directeur "thermo-nucléaire". Ce n'est pas encore trop tard: deux ans et demi pour prendre un gros progiciel et l'adapter.

@INTER:La catastrophe a déjà commencé

@TEXTE:Le début de l'année 1997 s'est mal passé. Les membres du Cigref ont subi plus de 20 pannes sérieuses, surtout au niveau des systèmes de sauvegarde et de sécurité (cartouches envoyées automatiquement à la destruction avant l'heure, nécessité de remonter les vieilles applications pour reconstituer les archives. Deux deux sinistres ont eu pour cause la pollution de données: des dates changées de format, regroupées avec d'autres non modifiées, avec les erreurs de tri en conséquence (0097 est plus petit que 1996). Il a fallu un mois pour réparer les dégâts. Pour 1998, le Cigref organisera dès octobre-novembre, chez ses membres des comités de crise chez nos membres, avec listes de contrôle et marche à suivre.

Dans les 1000 jours qui resent, l'essentiel des difficultés sera résolu, sans doute. Mais les problèmes risquent de durer plusieurs années. L'analyse américain Stephanie Moore (de Giga) pense qu'il faudra dix ans pour s'en remettre. Et que les européens sont fous de lancer en même temps les projets Euro, alors qu'il faudrait plutôt geler les migrations fonctionnelles. @SIGNATURE:Propos recueillis par Pierre Berger

@T ENCA2:Avec quelles ressources humaines?

@TEXTE ENCA:L'an 2000 va exiger des ressources humaines. Quelles ressources? Le silence de trop de fournisseurs empêche aujourd'hui encore de bien les définir.

Et où les prendre? Les budgets serrés imposés depuis de nombreuses années à l'informatique ont poussé à ralentir ou arrêter les projets non prioritaires, et à transférer les équipes vers l'an 2000. La transition se finance par un transfert de charges. Et la maîtrise d'oeuvre et d'ouvrage est entièrement assurée par des équipes internes car peu de prestataires peuvent prendre des engagements de résultat sur ce type de question.

Enfin, comment motiver les équipes internes. Les seniors ne sont guère attirés par ce travail. Et beaucoup de jeunes aspirent à développer en Java, ActiX, C++. Enfin, la reconversion des "spécialistes an 2000" ne sera pas facile.

Le Cigref cherche une solution dans la place donnée à cette migration. Ne pas la traiter comme une simple maintenance applicative, mais comme un vrai projet d'entreprise. Et, à terme, savoir reconnaître ceux qui auront vraiment participé aux vrais problèmes plutôt que de se faire plaisir en concevant des pages Web vitrines...

@T ENCA1:Attention aux virus

@TEXTE ENCA:Les virus devraient apporter quelques problèmes spécifiques. Certains, conçus tout exprès, s'éveilleront au premier janvier ou 29 février 2000. Les solutions relèvent de la virologie classique. Mais on devrait observer aussi une recrudescence des virus démarrant au 4 janvier 1980, car nombre de PC reviennent 20 ans en arrière au lieu de passer le siècle. Or les antivirus ont retiré ces signatures de leurs fichiers. Les sinistres par virus seront d'autant moins faciles à diagnostiquer qu'on cherchera d'abord les causes dans les problèmes de date.

$$$$$$$$$$$$$$$$$

L'impératif est déviter le plantage économique. si on ne fait rien, le risque n'est pas seulement informatique. On est en train de réduire un sinistre économique majeur à des proportions nettement plus informatiques

Autre facteur, la manière dont on est dépendant des fournisseurs. Avec un peu de chances, on travaille avec le bon fournisseur, celui qui prend les problèmes en charge et donne rapidement les solutions. D'autres font le silence, délivrent des documents vagues... on est complètement tributaires.

- 1% sources manquants

è- bons fournisseurs

- équipes motivées

- applications restreintes et bien documentés

- périmètre restreint (peu d'applications)

Rentrons un peu dans le détail.

Pour l'informatique de gestion, deux choses:

- un observatoire des fournisseurs, à la fois quels sont les outils (Transmilleniù) et l'attitude des fournisseurs de matériels et de middleware pour savoir si, oui ou non, on va avoir des mises à jour

Restons sur l'offre

pour l'instant, ce que mes membres disent

Cigref an 2000 : un groupe plénier de 140 personnes et 11 groupes de travail, soit en tout 250 personnes. Quand il y aconsensus, on ne doit pas être très loin de la vérité.

Nos membres vont voir les fournisseurs... et il n'y pas d'outils performants.

Nous sommes déçus. Nous commençons à avoir, on peut le trouver sur Internet:

- gigaweb.com

les PME sont tout de même fournisseurs des grandes entreprises

c c++ Unix : qq outils truvre sur Internet

pression de l'off-shore, eux se sont positionné là dessus

de toutes façons nos applications, il faudra les corriger

...

......

en revanche, mise à jour des matérielse et des logiciels

tous les consuctreurs, grands, interconnexion, PABX, robots, automates programmables, onduleurs intelligents, systèmes de sauvegarde

je pense que ça va s'arranger

il y a des gens qui ont prévu de communiquer

IBM, leur bouquin, qu'ils remettent à jour régulièrement, la situation est pas totalemnet clean, mais ils ont ouvert les portes, levé l'embargo sur l'information

on a fait envoyer des lettres par tout le monde, mais le taux de réponse est extrêmement faible: 15 à 20%. Et pourtant nous avions frappé fort. Par exemple, un Pentium Pro chez de grands constructeurs ne passent pas l'an 2000. Ils ont des contraintes de chip-sets. Mais alors, qu'ils le disent, et s'engagent à livrer le patch.

Car ce sera soluble, tout de même. Il n'y a pas le feu, mais le marché n'est absolument pas transparent.

Le revendeur local n'en sait rien, même quand il répond... ora

id logiciels. Oralement on vous dit oui-oui, mais quand il s'agit de l'écrire et de l'annexer au contrat, c'est autre chose. Les mises à jour de progiciels...

Dans les nouveaux contrats, tout le monde a mis des clauses incluant des garanties, pénalités, etc. Le code des marchés publics va être modifié pour y inclure des modifications.

Bon sang de bonsoir, qu'ils le disent.

Pour le

-s

C'est quand même toute l'architecture du système d'information. Si on ne peut pas se baser sur un middleware fiable, on sait pas où on va.

................;

Ne noircissons pas. De bonnes nouvelles tombent tous les jours, de produits qui seront finalement supportés par les fournisseurs, alors que ce n'était peut être pas prévu, sous la pression des utilisateurs.

Storagetek, par exemple, a beaucoup travaillé sur le passage à l'an 2000 et à l'Euro.

Microsoft a annoncé ce qui passait ou non, indiqué les formats de dates utilisés par leurs différents produits, qui ne sont pas très homogènes et dit clairemnet qu'à partir de la suite 97 il ne devrait plus y avoir de problème. Mais toutes les entreprises n'ont pas l'intention de passer à cette version, surtout si elles les oblige à renouveler tout leur parc de microordinateurs.

Il faut tout de même être réaliste et savoir abandonner les vieux 286 qui tiennent encore. C'est une affaire de réglage, et chaque entreprise adaptera la dureté de son discours. Mais il ne suffit pas de mettre une version révolutionnaire sur le marché: cela ne répond pas à la demande des grands utilisateurs.

......;systèmes industriels, centrales nucléaires

Nous avons un comité industrie, qui rassemble l'ensemble des spécialistes des grandes entreprises industrielles pour tout ce qui est robotique, convoyeurs, résaux industriels, systèmes de GPAO... Il ne faut pas oublier non plus la CAO et le calcul scientifique. Ces machines ont des conflits systèmes comme les autres. Et même si elles n'interviennent pas en temps réel dans les processus de l'entreprise, il serait par exemple catastrophique pour un constructeur automobile de ne plus pouvoir faire de test de crash pendant trois semaines.

nomenclatures et bass pièces à refaire. quand vous avez historisé des nomenclatures avec des dates, vous ne savez plus rechercher l'inofrmation, cela pose un problème d'accès au patrimoine scientifique.

Mais, dans ce domaine, l'urgence n'est pas la même. L'effort ne se compte plus en..

Les aspects industriels discrets, la clé est probablement sur les liens entre le client et son fournisseur, puis la bonne organisation du travail de mise à jour.

Processus continus, non interruptibles: la grosse chimie surtout, de la sidérurgie, raffinage, centrale nucléaire. En contrôle aérien, on peut basculer.

Cela pose aussi un problème de testabilité. Je le laisse aux experts de ce système.

Je ne comprends pas qu'à deux ans et demi de l'échénace, avec les efforts de communciation que nous faisons, et auquel vous avez pris votre part, je suis abasourdi du silence des fournisseurs dans le domaine industriel.

Nous payons les pots cassés d'une communication qui a mis l'accent sur le Cobol. Il faut avoir une vision électronique de l'an 2000. Alors qu'on tend à confondre an 2000 et maintenance applicative. Le problème est global et l'on commence seulement à s'en apercevoir.

Estimation à la ligne de code... un DSI d'hôpital ou un fabricant de pompes ne pense pas en ces termes et il a raison. Une vision électronique d la chose, il y a des dates partout,

c'est pourquoi nous présentons nos chiffres en ratio sur un budget d'investissement technologique, le budget informatique par exemple: 30% d'un budget informatique annuel. C'est à peu près ce que nous avons constaté sur le terrain.

Trois compagnies américaines envisageraient sérieusement de laisser les avions au sol. Il y aurait de sérieux problèmes sur le GPS...

Un de nos membres a lancé une campagne de 350 tests scientifiques et techniques (robots, bancs de tests...). Il y a une proportion non négligeables d'équipements qui ne passent pas, tout simplement parce qu'ils intègrent de la tehnologie PC.

......

Télécommunications. Les matériels d'interconnexion sont les mêmes que ceux de l'industrie. Il faut prendre contact avec les fournisseurs.

.....

......

Le discours post-an2000 sera plan qualité, réduction du désordre, gestion de la crise.

.........

Sécurité

Pérennité des systèmes de sécurité: sauvegarde et archivage

///////

OK sur Administration. L'Ahria m'avait demandé de faire une présentation, une sorte d'électrochoc. En pratique, elles ne vont pas très vite, alors qu'il faudrait des procédures exceptionnelles pour débloquer les fonds, changer la priorté des projets, etc.

En général, les divisions industrielles (automobile par exemple) sont moins sensibilisés que les services de gestion. Cela s'explique car il y a moins le feu qu'en gestion.