@TITRE:Les entreprises foncent dans le brouillard

@CHAPO:L'année qui s'achève a vu quelques réalisations spectaculaires, par exemple le réseau VSAT de PSA, ou le câblage de Besançon. Mais dans l'incertitude de l'évolution des prix et des services de télécommunications.

@TEXTE:Le réseau à base de satellites lancé par le groupe PSA en octobre marquera le développement des réseaux d'entreprises en 1995. Autant sinon plus que les grands projets griffés "autoroutes de l'information". Equipant plusieurs milliers de concessions dans toute l'Europe d'antennes VSAT (Very small aperture terminal), le constructeur concrétise ainsi le concept d' "entreprise étendue". Le système lui apporte à la fois l'équivalent de lignes spécialisées à 19200 bits/seconde avec chaque concession et une possibilité de diffusion numérique à haut débit. Cette dernière servira aussi bien à la diffusion de logiciels que de vidéo pour la communication et la formation. Outre des économies sur les factures de télécommunications, le système facilite sensiblement l'état des liaisons, notamment dans les pays encore peu équipés de l'Europe de l'Est.

@INTER:Les villes, promoteurs de réseaux

@TEXTE:Parmi les acteurs majeurs des télécommunications, les Villes se placent à la fois comme grands utilisateurs et comme promoteurs, voire fournisseurs de réseaux. Propriétaires de la voirie, elles esquivent plus facilement que d'autres le monopole des Télécommunications. Besançon en France, comme Anvers ou Barcelone en Europe, en profitent pour relier la mairie avec ses annexes mais aussi les établissements en tous genres qu'elle gère: écoles, hôpitaux, services techniques. Au chef-lieu du Doubs, 600 kilomètres de fibres optiques (20 kilomètres de câbles à 20 fibres) courent sous les chaussées. Elles desservent la ville, l'université de Franche-Comté, le centre hospitalier universitaire et le conseil général. Soit 45 sites et plus de 70 000 utilisateurs. Le réseau se connecte au réseau pour la recherche Renater, dont le haut débit lui ouvre largement les portes sur Internet.

La collectivité territoriale, en elle même, n'a pas à concurrencer le secteur privé, donc à devenir à proprement parler opérateur de télécommunications, mais peut susciter la création de téléports , comme à Roubaix.

Informatique et réseaux, enfin, servent la stratégie de communication de la municipalité. Cartes à puces, télématique vocale, liaisons Internet, bibliothèques multimédia... intensifient les relations entre les habitants, les entreprises et les élus. Et ouvrent la commune sur l'extérieur, comme à La Ferté Bernard (Sarthe).

Cela conduit à une intégration plus poussée qu'ailleurs de l'informatique et des télécommunications, manifeste par exemple à la Mairie de Paris. La DIT s'y organise en quatre services (logiciels, exploitation, ressources humaines, stratégie). Pas de cellule télécoms à part: les quatre services ont la double casquette.

@INTER:Incertitude sur les prix

@TEXTE:Entreprises et services publics investissent, mais dans une conjoncture incertaine. Technologie et concurrence internationale devraient entraîner un effondrement du prix des communications à grande distance. Mais à quelle vitesse et pour quels types de services? Difficile de savoir, et pourtant le niveaux des prix aura des conséquences structurantes sur les systèmes d'information. Sur la répartition de la puissance entre clients et serveurs, par exemple. Ou sur l'ampleur du passage du "PC centric" au "Network centric". 1995, année de mouvements, donc, et souvent rapides. Mais plutôt dans le brouillard.@SIGNATURE:P.B.