@CHAPO:L'informatique peut faire l'objet d'investissements, pensent les directeurs de systmes d'information interrogs par KLC. A condition de savoir convaincre et de prouver la rentabilit des projets.
@TEXTE:Une majorit... relative (41%) des directions gnrales considre l'informatique comme un centre de co-t. Elles ne voient pas en quoi l'informatique peut contribuer la stratgie de l'entreprise. Elles limitent son utilisation des applications de pure gestion administrative (comptabilit, paye...).
Elles cherchent surtout a comprimer le budget informatique, surtout si les gains annoncs tardent se concrtiser. 32% des directions voient dans l'informatique un investissement stratgique. Dans beaucoup de cas, la suite d'un effort de rflexion et de communication de la direction informatique. Ces directions gnrales ne se dsintressent pas pour autant des co-ts "Dans le monde bancaire, nous sommes trs l'coute de out ce qui permet d'augmenter les profits, mais galement de rduire les co-ts", commente une des personnes interroges.
27% ont une position intermdiaire. Lorsque ces attitudes voluent ou viennent d'voluer, elles peuvent aller dans les deux sens. Le plus souvent, vers une meilleure comprhension du caractre stratgique de l'informatique.
Mais des retours en arrire peuvent se produire si les profits annoncs n'ont pas t rellement obtenus, ou n'ont pas t rouvs (cas d'une institution financire de premier plan).
@INTER:Le DI est le plus souvent devenu DSI
@TEXTE:Les directions gnrales, dans 61% des cas, ont pressenti l'volution de la "direction informatique" vers une "direction des systmes d'information", coordonnant l'ensemble des systmes d'information et de communication, centraliss ou dcentraliss.
Dans la moiti des cas environ, cette volution a t pressentie par les directions gnrales elles-mmes. Dans l'autre moiti des cas, la dcision vient de la direction gnral, mais sous l'influence de la direction informatique qui, par son dynamisme, a emport la dcision.
Quant on n'est pas pass une direction des systmes d'information (30% des cas), c'est essentiellement cause d'une mauvaise communication entre la direction gnrale et la direction informatique, d'un problme de culture d'entreprise ou d'un scepticisme des dirigeants sur la productivit et l'efficacit relles de l'informatique.
Dans quelques cas intermdiaires, les directions gnrales visent une dcentralisation, vers l'utilisateur, du management des systmes d'information.
@INTER:Les directions gnrales s'impliquent
@TEXTE:Prs des trois quart des directions gnrales s'impliquent dans les grands choix d"informatique stratgique", ostes d'investissemnet importants et vecteurs de dveloppement. 41% des directions s'impliquent fortement, 30% faiblement, 25% adoptent une position intermdiaire.
Les plus engages considrent 'informatique comme stratgique, "seule aon d'avancer et de faire face aux oncurrents". Ees font confiance eur direction informatique et ommuniquent bien avec elle. La rsence du directeur informatique au comit de direction tmoigne de cette mplication. Il peut ainsi dmontrer directement la conformit des investissements proposs la stratgie de l'entreprise.
Une implication faible, ou moyenne, exprime le plus souvent une mauvaise comprhension de l'informatique ou un manque de communication "si les directions gnrales ne s'impliquent pas suffisamment, c'est la faute des directions informatiques". Plusieurs directions gnrales sont actuellement en position d'attente de rsultats.
@INTER:Prcder et miser sur l'volution des constructeurs
@TEXTE:La moiti ou presque des directeurs des systmes d'information proposent la mise en oeuvre de nouveaux systmes, stratgiques. Pour certains, cela correspond la stratgie de l'entreprise et sa volont de comptitivit: "prcder et miser sur les volutions des constructeurs et concepteurs", "nous sommes tout le temps l'coute et l'tude des nouveaux produits et systmes qui peuvent nous faire gagner des parts de march, recherche de "toutes les solutions pour amliorer le rendement de l'entreprise".
Mme parmi ces innovateurs, certains manifestent une certaine prudence l'gard des technologies nouvelles.
Tantt ils attendent que les techniques soient dj oprationnelles ailleurs. Tantt ils proposent une mise en place par étapes assorties de validations concrtes, auprs de la base. Tantt enfin ils ne recourent des techniques nouvelles qu'en l'absence d'alternative.
Les DSI qui s'abstiennent de faire de telles propositions ne manquent pas de raisons valables: rle de l'informatique limit la logistique, attitude de prudence systmatique, prolongation des phases d'tude et de rflexion prliminaires, volont de raliser des conomies budgtaires aux dpens de l'innovation.
Parfois, l'application de nouveaux systmes peut sembler prmature car l'entreprise ou les services informatiques traversent une phase de rorganisation. Un plan de trois ans, par exemple, mobilise toutes les ressources pour la restructuration de la socit et l'tablissement d'un projet d'entreprise. Durant cette priode, l'informatique est "mise un peu en veille".
@INTER:La rentabilit peut justifier un nouveau budget
@TEXTE:La grande majorit des DSI (71%) estime pouvoir obtenir de nouveaux budgets si elle peut mettre leur rentabilit en vidence. Pour certains, mme, cette dmarche est la seule efficace: "la seule qu'une direction gnrale comprenne", "l'vidence mme"... Sauf dans les administrations "Si on trouvait, sous le pied d'uncheval, une mthodologie fiable d'approche pouvant tre mise en oeuvre, dans une organisation du type de la ntre, c'est- -dire non concurrentielle, je pense que l'on aurait encore du grain moudre".
@INTER:Le sous dveloppement des mthodes de mesure
@TEXTE:Peu d'entreprises (23%) appliquent une mthodologie de mesure et d'amlioration de la rentabilit. Il s'agit en gnral de mthodes "maison" pour tudier et justifier l'investissement et mesurer les rsultats obtenus. Certains entreprisessouhaitent amliorer encore leursmthodes.
Certaines entreprises n'effectuent aucune mesure. Elles agissent au coup par coup, ralisant quelques tudes conomiques ponctuelles, souvent peu ou pas exploites. Ou bien elles pratiquent quelques contrles partiels.
Except une socit dont le directeur informatique considre que "prouver la rentabilit d'un systme d'information est une utopie", toutes les entreprises ont conscience qu'une mthode fiable et rationnelle est ncessaire, souhaitent la mettre en place ou mne une rflexion dans ce domaine.
L'appel l'extrieur (41% des cas), vise en gnral des points ponctues (aspects mthodologiques, rorganisation du systme d'information, schma directeur...). Trois raisons dissuadent de ce recours: prsence d'quipes internes comptentes, direction gnrale peu sensibilits, budgets rduits.
@SIGNATURE:P.B.
@ENCADRE TITRE:L'ECHANTILLON DE L'ETUDE
@ENCADRE TEXTE:Ralise de novembre 1990 mai 1992, l'tude a port sur 46 entreprises et administrations (banque-finance-assurance 34%, industrie-BTP 30%, administration 18%, commerce et services 18%).
Il s'agit de comptes relativement importants (80% de l'chantillon dispose d'un budget informatique suprieur 50 MF)
Dirigeants interviews: directeurs informatique (32%), directeurs des systmes d'information (27%), double fonction (DI ou DSI + autre, 11%), autres fonctions (30%).
KLC, Kloetzer Laigle Consultants est une socit de conseil oprationnel auprs des directions informatiques de grandes entreprises.
@ENCADRE TITRE:ENTRE DEUX CHAISES
@ENCADRE TEXTE:L'enqute de KLC donne une image contraste de l'attitude des entreprises, qui confirmant nos enqutes permanentes. Le concept d' "informatique stratgique" progresse. Mais la plupart des patrons sont encore loin de faire de l'informatique le fer de lance de leur entreprise. De leur ct, les informaticiens n'ont pas tous la culture, ni l'ambition, qui les ferait pntrer dans les sphres du haut management.
La conjoncture actuelle influe de faon ambigu sur les relations entre directions gnrales et directions informatiques. La rapidit des progrs technologiques et l'amlioration des prix performances donnes ouvre des perspectives... mais oblige les informaticiens une mise niveau constante de leurs comptences techniques comme de leurs applications.
Pendant qu'il s'initie aux approches objets ou qu'il suppute les chances de Windows NT par rapport OS/2 ou Unix, l'informaticien n'a pas le loisir de travailler les matrices du Boston Group ou le systme montaire international.
Quant aux directions gnrales, la morosit de la conjoncture les pousse se doter de meilleurs systmes de gestion et lancer des coups d'informatique stratgique pour survivre tout prix. Mais le co-t de l'argent et les incertitudes sur l'avenir ne les encourage pas faire de gros investissements sur des projets informatiques dont la rentabilit reste douteuse.
Bref, si le "oui" ( l'informatique) commence l'emporter, ce n'est encore qu' une majorit dont des sondages comme celui de KLC montrent les faibles marges. P.B.