@TITRE 1:La sauvegarde conduit l'automatisation et la centralisation
@CHAPO:D'abord indpendants sur des stations autonomes, les utilisateurs s'en remettent des professionnels grant les sauvegardes par rseau
@TEXTE:La destruction intempestive de fichiers fait partie de la routine sur les rseaux de stations. Chez General Electric CGR, par exemple, sur un rseau de 120 stations et 200 utilisateurs, on recense en moyenne un crasement ou une erreur de manipulation par jour: "Un utilisatieur commet en moyenne deux erreurs entranant une perte de fichiers par an", explique Jean-Claude Heche, responsable des systmes informatiques et scientifiques. Mme frquence la CSEE Transports, sur un parc de 25 stations.
Les risques augmentent quand les les fichiers sont partags: la maladresse d'un chef de projet risque de faire disparatre les fichiers de toute l'quipe.
La gravit des risques encourus comme la frquence des incidents ont fait de la sauvegarde une priorit sur les rseaux Unix.
Quand les premires stations se mettent en place dans une entreprise, elles sont souvent autonomes, et chaque utilisateur doit prendre en charge ses sauvegardes.
Il peut d'ailleurs s'appuyer sur les procdures prvues dans Unix pour crer des automates ad hoc. Mais, note Dominique Marie (ingnieur systme la CSEE Transports), "Le systme propos est difficilement grable. Mme avec la meilleure volont du monde, on ne parvient qu' un dveloppement spcifique, difficile maintenir. De plus, il laisse la charge du suivi celui qu'il l'a dvelopp". D'ailleurs, nombre d'utilisateurs ngligent purement et simplement cette fonction: les ingnieurs de bureaux d'tude, en particulier, ont d'autres chats fouetter que la sauvegarde de leurs fichiers. Ds que les stations commencent se connecter en rseaux, les groupes de travail dlgent la corve de back-up l'un de ses membres. Qui n'a ni trop envie, ni trop le temps de s'en charger.
"Le back-up doit tre l'affaire des exploitants, pas celui des utilisateurs", opine Daniel Parmentelot, directeur de la cellule stratgie du groupe Peugeot.
Pour ne pas donner aux exploitants une charge de travail exorbitante, la sauvegarde doit donc pouvoir se grer de manire centralise, grce la connexion de l'ensemble des rseaux. En bon informaticiens, les oprateurs et administrateurs de rseaux de stations cherchent rduire leur charge de travail. A leur demande, les fournisseurs ont dvelopp des produits. C'est le cas de Dorosave, mis au point par Dorotech pour L'inria, ou de S-Net Back-up de SNS, pour General Electric CGR (Exabyte a aussi une solution son catalogue).
Ces produits ont pour vocation de dcharger dfinitivemnet les ingnieurs, utilisateurs ou informaticiens, des tches de sauvegarde. Un oprateur suffit.
Ils s'installent sur toutes les stations du rseau, dont une est spcialement affecte cette fonction. Le back-up s'effectue de nuit. L'automate, partir de la station serveur, va chercher les fichiers sur tous les postes de travail et les recopie sur un support de grande capacit, en gnral des bandes magntiques: DAT (Disk audio tape, particulirement conomique), disque dur amovible, juke-box de cassettes, etc.
L'Inria, par exemple, dispose de quatre juke-boxes Dorotech de 32 giga-octets. Les produits sont conus pour pallier les incidents du rseau. Par exemple, si le serveur de sauvegarde ne parvient pas se connecter sur une station, il rpte l'opration une heure plus tard. L'administrateur programme la frquence des sauvegardes, en fonction des diffrentes stations et des types de fichier.
La sauvegarde peut tre seulement incrmentale: le systme ne recopie que les donnes nouvelles. Mais cette mthode est complexe et ne se justifie pas sur le plan de l'conomie: une bande de 5 Giga-octets ne co-te que 90 F ( la Fnac).
La restauration ventuelle des fichiers perdus s'avre plus ou moins ardue. Souvent, note Jean-Claude Heche "On ne perd pas un mais plusieurs fichiers la fois". Le travail peut aussi bien s'achever en quelques minutes que prendre une journe entire et dpend aussi... de la disponibilit de l'oprateur ou de l'aministrateur.
L'htrognit du parc de stations complique la centralisation et l'automatisation. La tche est aise quand les machines acceptent la commande CPIO (standard Unix). Mais les stations Apollo exigent des commandes spcifiques (W-Back et R-Back). Chez General Electric CGR, la difficult a t tourne grce une stations spcialement configure pour servir de passerelle entre le monde Apollo et les autres rseaux.
Les progiciels de sauvegarde progressent, et parviennent s'tendre vers des environnements autres qu'Unix, par exemple VMS de Digital ou les machines propritaires HP 1000. Pour l'exploitant, l'htrognit se combat sur le terrain, brique aprs brique. La qualit des sauvegardes dpenent donc de sa comptence et de sa motivation, mais aussi de l'organisation de l'quipe inforamtique dans son ensemble.
REMI SCAVENIUS