@SURTITRE:DOWNSIZING
@TITRE:L'impressionnant bilan de l'Igirs
@CHAPO:
@TEXTE:Cinq ans après le lancement de sa mutation radicale, l'Igirs (Institution générale interprofessionnelle de retraite des salariés) présente ses comptes. Elle avait pris des risques. En 1989, il fallait de l'audace pour confier toute la production d'un institution de retraites, même relativement modeste, à un réseau de micro-ordinateurs. Et pour rendre à IBM ses deux machines 38. D'ailleurs, l'aventure s'avéra plus difficile que prévu, et nous en avons raconté les heures chaudes dans notre numéro du 11 février 1991. Mais elle réussit, et prouvait la faisabilité d'un tel downsizing. Contre tous les Cassandre, qu'il s'agisse de techniciens sincères mais aux vues courtes ou de commerciaux peu soucieux de voir s'écrouler les marges confortables habituelles aux grands systèmes propriétaires.
En revanche, le bilan économique laissait encore des doutes, que l'institution lève aujourd'hui par une publication détaillée des résultats obtenus. En termes globaux, d'abord, les dépenses ont cru beaucoup moins vite que le volume des travaux. Elles décroissent même, en valeur absolue, depuis 1992, alors que les tâches accomplies restent stables.
L'informatique ne se contente pas de contribuer à cette amélioration de productivité. Elle abaisse aussi ses coûts. Ils ont atteint un maximum en 1990, où il fallait supporter l'investissement nouveau tout en continuant à entretenir l'ancien système. Ils décroissent régulièrement depuis. Pour le matériel, bien sûr, justifiant les optimistes prévisions des partisans du down-sizing. Jusqu'à 1990, le matériel coût de plus en plus cher. Et il aurait continué à croître substantiellement s'il avait fallu, pour suivre la montée de la charge d'applications, passer aux grands systèmes d'IBM. Or on passe de près d'un million de francs par an à 400 000 F. Alors que le parc s'accroît en nombre de postes. Sans parler de la puissance, puisque les 386 succèdent aux 286 et laissent peu à peu à la place aux 486.
Les logiciels suivent une courbe tout aussi spectaculaire, avec une petite remontée en 1994 qui correspond au renouvellement des outils bureautiques dans les services qui en ont besoin: Word, Excel, PowerPoint. Les coûts de saisie, externalisés, ne changent pas; mais ils devraient se fondre prochainement par reprise au sein de l'entreprise dans le cadre des opérations administratives courantes. Enfin, le personnel informatique se stabilise.