L'informatique de l'assurance
Développer sous pression
Intitulé "déphasages" nn tableau, un peu caricatural sans doute mais éloquent, est dressé par Kim Nguyen direction du marketing international d'AGF-SI. L'informatique met de plus en plus de temps à réagir à une demande toujours plus évolutive. Les délais de développemnet informatique, tout compris à partir du feu vert avec budgets alloués, a presque triplé en vingt ans. Et il insiste sur son chifffre de 6 mois, neuf peut-être, en 1975: "J'étais là, je peux témoigner".
Les technologies informatiques apportent des réponses... assorties d'effets secondaires. Les langages créent des chapelles, et débats quasi-théologiques sur l'objet ou le séquentiel. Les méthodes promettent des économies pour l'avenir, mais jamais dans l'immédiat. Et elles introduisent leurs propres délais: six mois, par exemple pour se mettre d'accord sur un MCD (modèle conceptuel de données, en Merise). Si entre temps l'utilisateur a changé d'avis. Les progiciels exigent des modifications qui débouchent sur des dérapages. Quant à la sous-traitance, "Aucun fournisseur ne s'engage sur moins de trois ans. Et les contrats sont indexés sur l'indice Syntec, qui n'a jamais diminué. Pendant ce temps, le client ne peut bénéficier de certaines baisses de coûts comme celles des matériels".
Kim Nguyen définit alors quatre principes intangibles ("Pas question de se lancer dans un développement si un de ces facteurs manque"). Un, l'implication personnelle du directeur général, sans intermédiaire. Deux, une gestion par projet, comme dans l'industrie. Trois, une conception cadrée sur les coûts (design to cost) "Dites moi d'abord le budget, je vous en donnerai pour votre argent". Enfin, l'analyse de la valeur, axée sur les fonctionnalités plutôt que sur un cahier des charges classique très détaillé.
Quant aux relations avec les fournisseurs, il parle de co-traitante là où d'autres diraient "partenariat". Pas question, donc, de fonctionner par appels d'offres au moins-disant. Les relations doivent se baser sur la confiance, "Il y a des choses qui ne peuvent pas s'écrire dans un contrat".
L'outil de base reste largement Cobol. Quand aux méthodes, elles souffrent d'effets secondaires. La firme procède systématiquement par appel aux progiciels, toutes les fois que faire se peut. Produits de Circea pour la gestion des contrats IARD, d'EDS-GFI pour la complémentaire maladie, etc. Elle peut profiter d'une offre assez abondante sur AS 400. De même, l'impression bénéficie d'un outil mis au point avec Digital Equipment pour les grosses machines de Rank Xerox.