@DOMAINE:ARCHITECTURES TECHNIQUES ET APPLICATIVES

@ST OUV:RESEAUX, GED et WORKFLOW

@TITRE:Macif: pragmatisme et réactivité

@CHAPO:Tout en poursuivant au fil des ans un développement régulier de son héritage matériel et applicatif, la Macif sait monter des “ coups ” pour profiter des opportunités techniques aux moindre prix. Elle peut combiner la force de ressources centralisées avec la rapidité de réaction de structures régionales.

@TEXTE:Il y a quelques mois, Jean Gobaut, directeur informatique de la Région Ile-de-France de la Macif, s'aperçoit que son frontal IBM 3745 peut être avantageusement remplacé par un routeur. Mais il y a intérêt à faire vite, car la valeur résiduelle du frontal menace de baisser. Après quelques contacts d'installateurs locaux, et inventaire des ressources internes à la Mutuelle, il conclut que la rapidité exige le recours à un intégrateur externe, en l'occurrence Unisys qui lui fait des propositions intéressantes. Il va effectivement suffire de 26 jours pour mener à bien l'opération, depuis la définition globale du plan d'adressage jusqu'au déploiement (voir encadré).

@INTER:Rentabiliser l'"héritage" aussi longtemps que possible

@TEXTE:Ce montage rapide contraste avec la patience pragmatique de l'entreprise. Le parc de terminaux passifs type 3270 y reste important. Son remplacement par des NC (“ ordinateurs de réseau ”, tels que définis notamment par IBM et Oracle) n'est pas à l'ordre du jour. Bernard Papet, directeur technique à la DTNI Direction nationale informatique, n'y voit “ pas une vague de fond ”. Il croit “ que le NC a besoin d'un peu de maturité ”.

Les terminaux cèdent peu à peu la place aux micro-ordinateurs sous Windows. Mais sans précipitation: “ Le patrimoine 3270 continue de s'enrichir ”. Le parc de mainframes (des Amdahl 3570) sera conservé sans investissement supplémentaire aussi longtemps que possible.

@INTER:Avancer par les couches intermédiaires

Le progrès passe par les couches qui s'intercalent entre les sites centraux et les postes de travail: architecture applicative, matériels et logiciels réseau, développement progressif de la GED, du workflow.

Il y a trois ans, est arrivée à son terme une refonte complète de l'ensemble des applicatifs. Une méthodologie Merise s'est appuyée sur des bases de données relationnelles Adabas et le langage de quatrième génération Natural. Nous l'avons longuement analysée en son temps (LMI du 3/5/93).

La GED (gestion électronique de documents) progresse en douceur. Le zéro-papier s'inscrit dans la ligne de mire depuis... 1988 au moins, sous la pression de Jacques Dousteyssier, alors responsable de la région Centre. Sa doctrine, toujours largement en application, consiste à ne conserver sur papier que les documents ayant une porté juridique importante, en matière de sinistres corporels automobile, par exemple. Pour tout le reste, le contenu utile est saisi au fur et à mesure. Et le dialogue avec les assurés s'instaure à partir des données affichées à l'écran. Cependant le scanner a fait son apparition dans différentes régions. L'Ile de France n'est pas en reste, avec 60 postes installés, qui passeront à 170 au cours de cette année, avec les outils Natstar et Filenet (LMI du 6/12/96).

@INTER:Le respect des rythmes régionaux

@TEXTE:Alors que les applicatifs de base sur mainframes font l'objet d'un développement centralisé, avec réplication sur les sites de chaque région, la GED et le Workflow adaptent leur évolution au rythmes locaux. Pas question, par exemple, de généraliser sans précautions l'expérience menée en Arles, adaptée aux conditions locales mais quelque peu taylorienne. Il s'agit en effet de mutations importantes de la façon de travailler, donc socialement très "sensibles". Surtout dans une entreprise à la culture aussi mutualiste. Ce n'est pas par hasard que son siège est à Niort, capitale nationale de ce type d'entreprise et forte d'une tradition de libre pensée qui s'enracine dans les guerres de religion.

Jean Gobaut distingue d'ailleurs deux niveaux de workflow: documentaire ou "de tâches". Le premier se contente de faire circuler les documents sous forme électronique, sans changement des procédures de travail. Cela se traduit essentiellement par l'apparition sur l'écran d'une fenêtre "document" en bitmap. Elles côtoient sans s'y mêler les pages applicatives classiques qui peuvent rester en mode caractère. En revanche, le workflow de tâches automatise bon nombre de tâches. Les entreprises qui le pratiquent prennent garde de le compléter par des outils de communication qui restaurent un minimum de convivialité dans les équipes (LMI du 25/10/96). La Macif ne semble pas s'être encore donné de doctrine définitive en la matière. Mais elle pratique d'autres modes de communication comme la visio-conférence, notamment entre Paris et Niort (via Numéris).

L'informatique de décision s'étoffe elle aussi peu à peu: outils statistiques avec SAS, tableau de bord avec Business Objects, qui permet une certaine approche du Datawarehousing et du Datamining.

@INTER:En route pour le prochain siècle

@TEXTE:L'an 2000 sera donc passé depuis plusieurs années avant que la Macif ne lance à nouveau une refonte en profondeur de son informatique. Quant au passage fatidique du changement de millénaire, une étude d'impact est en cours. Mais la mutuelle fait preuve d'une certaine sérénité, car l'échéance a été prise en compte lors du récent passage à la quatrième génération. Le sens de l'opportunité, des "coups" à faire, doit aller de pair avec la conscience des échéances à long terme.@SIGNATURE:Pierre Berger

@LEGENDE:Jean Gobaut: "Nous voulions basculer très vite"

@T ENCA1:26 jours tout compris

Le remplacement du frontal IBM 3745 par des routeurs Cisco a marché tambour battant, en moins d'un mois tout compris.

- Définition globale du plan d'adressage, 2 jours (4 jours/homme)

- Définition des besoins, 5 jours (20 j/h)

- Consultation et dépouillement des réponses, 2 jours (8 j/h)

- Travail préparatoire, 5 jours (10 j/h)

- Tests, 3 jours (6 j/h)

- Configuration, 2 jours (4 j/h)

- Déploiement 7 jours (14 j/h)

Le coût de l'opération s'est élevé à un million de F environ, compte-tenu de la revente de l'ancien matériel à des conditions avantageuses, par l'intermédiaire de brokers. Les gains atteignent 150 000 F par mois globalement, grâce à la suppression des licences logicielles associées à l'ancien frontal, à des coûts de maintenance plus faibles, et à une meilleure utilisation de la ligne Niort-Paris, qui a réduit sensiblement les débordements sur Numeris.

En outre, les nouveaux matériels s'inscrivent dans le plan général de passage progressif, sinon à un Intranet, du moins aux standards IP.