@DOMAINE:STRATEGIE

@ST OUV:FUSIONS-ACQUISITIONS

@T RUB1:Axa dévoile sa méthodologie

@CHAPO:Décomposer selon les lieux et les entités. Mais, dans chaque cas, choisir sans mollesse un des deux systèmes existants, voila un des principes d'Axa-UAP pour l'intégration de son informatique. Une étude CSC-Index fait la synthèse, au niveau mondial, de pratiques essentielles dans la conjoncture actuelle.

@TEXTE:Pour le groupe Axa, fusions et acquisitions sont comme une seconde nature. Et son expérience en la matière devient un avantage compétitif non négligeable en cette fin de millénaire où l'assurance mondiale s'est engagée dans un vaste mouvement de concentration. Après quelque 40 ans d'expérience en regroupement de systèmes d'information, il a décidé de coucher son expérience sur le papier. Pour éviter les erreurs du passé, mais aussi et surtout pour aller plus vite et plus efficacement.

Autant dire que la maison n'ouvre pas sans précaution son précieux livre de recettes. Mais elle sait aussi pratiquer "L'avantage coopératif", selon l'expression forgée par Gérard Balantzian pour le titre de son dernier livre (Editions d'Organisation). Elle a coopéré en partenariat avec IBM pour élaborer sa méthodologie. Elle a participé à l'enquête mondiale de CSC Index (article joint). Et Pascal Dumesnil (directeur informatique de la zone Europe, Etats-Unis, Afrique), nous a présenté les grandes lignes de la méthode. Il confirme: "Ceux qui ont vécu des fusions nous ont confirmé que s'ils avaient appliqué ces principes, ils auraient gagné du temps et évité certains pièges".

@INTER:Tout est décentralisé, sauf...

@TEXTEA la base, un principe du groupe: "Tout est décentralisé, sauf...". Il s'applique à l'informatique comme aux directions opérationnelles: seule la politique informatique est centralisée. Pas question donc, de fusionner tous les systèmes d'information dans un vaste outil mondial. En effet, sauf exception (réassurance, grands risques internationaux), l'assurance reste un métier local et non global. Si l'on note une nette hétérogénéité dans les pays asiatiques, par exemple, il n'en va pas de même en Europe. L'informatique est souvent instigateur de standardisations. Mais, même aux Etats-Unis, les progiciels ont du mal à se répandre. D'où un autre principe de la philosophie maison : "penser globalement, agir localement".

Chaque filiale, en France comme à l'étranger, a sa propre direction informatique. La direction centrale des systèmes d'information assure la coordination et le pilotage d'ensemble. Une structure relativement lourde, avec 200 personnes, par rapport à des groupes industriels comme Elf ou Rhone-Poulec, mais au profil tout de même mince pour une multinationale qui compte quelque 7000 informaticiens et 130 000 personnes en tout réseaux commerciaux compris.

La DCSI définit la politique technique, fixe les standards et pilote leur mise en oeuvre. Elle organise la mise en place d'outils appropriés de management des systèmes d'information (gouvernance informatique). Ces outils doivent notamment permettre de bonnes relations entre direction informatiques et direction générales. Elle cherche la rationalisation des moyens pour optimiser les effets de taille. Enfin, elle- poursuit quelques développements spécifiques, notamment les évolutions de l'architecture technique Axanet. Une structure conçue il y a bientôt huit ans mais qui résiste bien à l'usure.

@INTER:Un principe: A ou B

@TEXTE:La méthode comprend 12 règles de base (dites "drivers"), validées par l'expérience et désormais impératives. Par exemple, pour fusionner deux systèmes d'information (ou deux volets majeurs du système d'information de deux entités), on applique la "A ou B" : le système retenu sera l'un des deux système en place. Pas nécessairement celui de l'acquéreur. Mais pas une troisième solution C. Ni le maintien des deux en parallèles. Les données d'une des entités devront donc migrer d'un système à l'autre. Au prix, si nécessaire, de quelques adaptations. La méthode précise les critères de choix entre A et B. En particulier, on demande aux directions opérationnelles lequel des deux apporte le moins de contraintes fonctionnelles, et leurs réponses sur ce point sont presque déterminantes: les objectifs métier priment.

Ces principes se déclinent en quatre étapes majeures : préparation, harmonisation fonctionnelle (le système semble unifié pour les utilisateurs, mais une interface unique peut donner accès à des systèmes qui restent distincts), unification en profondeur. C'est alors seulement qu'on entre dans une nouvelle phase: s'appuyer sur l'unité obtenue pour mettre l'informatique au service des objectifs stratégiques de l'entreprise. Ce découpage précise les durées à respecter. Ni trop vite, ni trop lentement. Il signale les actions à entreprendre dès le début, les acteurs à impliquer au plus tôt.

Enfin, des documents plus détaillés apportent indications et des suggestions plus précises sur les actions à mener, détaillées selon trois dimensions: technique, ressources humaines, communication (souvent oubliée ou du moins négligées). Ils donnent des bases pour la planification et l'établissement des budgets

@INTER:Différents scénarios restent possible

@TEXTE:Il est trop tôt pour savoir, en France, comment fusionneront les différentes entités du groupe. Il ne fait pas de doute que la méthode Axa s'appliquera à tous. Mais leur déclinaison demandera encore du temps. "Différents scénarios restent possibles" nous a précisé Claude Cargou, (directeur central des systèmes d'information), en nous donnant rendez-vous au début de 1998.@SIGNATURE:PIERRE BERGER

@LEGENDE:Pascal Dumesnil: "Ceux qui ont vécu des fusions le confirment: s'ils avaient appliqué ces principes, ils auraient gagné du temps et évité certains pièges."


///////sous papier

@SURTITRE (ou sous titre) SOUS PAPIER ...... :UNE ETUDE CSC INDEX

@T RUB2:Les quatre types de fusion des systèmes

@TEXTE:Les fusions et acquisitions, nombreuses aujourd'hui, n'ont plus pour but, comme au cours des années 80, de construire des conglomérats diversifiés. On vise l'intégration, la synergie, la concentration sur le métier, des processus accélérés, une plus grande agilité. L'informatique devient donc un point clé. Elle est mentionnée, dès le protocole d'accord, comme clause éventuelle de résolution. Et des clauses détaillées prévoient une variation du prix d'acquisition suivant les difficultés plus ou moins grande d'harmonisation.

Comment s'y prendre? L'enquête menée par le "Programme de recherches" de CSC Index a mis en commun l'expérience de plusieurs grands groupes à travers le monde. Et deux firmes françaises figurent parmi les meilleures. Parmi les principales conclusions, retenons d'abord la classification des méthodes d'intégration des systèmes. En général, la culture de l'acquéreur le pousse à se ranger automatiquement dans une de ces quatre catégories. Il vaut mieux, estime CSC,, choisir en fonction des circonstances.

L'impérialisme "à l'américaine" procède à une absorption sans états d'âme. Cela convient en particulier à la reprise d'une entreprise assez petite par une grande maison, les deux opérant sur le même marché.

La "combinaison", avec des talents d'équilibriste, tente de conserver les mêmes briques et de faire un nouveau mur en ne changeant que le mortier. Cette voie traduit souvent une absence de fermeté, un manque de courage pour trancher dans le vif. On perd beaucoup de temps, on laisse se développer les angoisses et les états d'âme.

La transformation, voie la plus glorieuse, entend construire un nouveau système au delà de l'héritage. Enfin la préservation laisse les deux entités séparées. Avec le cas échéant le montage d'une troisième, en complément.

En tous cas, il faut aller vite. Quelques semaines. si possible, pas plus d'un trimestre avant les décisions-clés. Mener à bien un audit détaillé des deux informatiques, sans rien omettre. Puis découper le processus en parties les plus petites possibles, avec un calendrier, un budget, un responsable. Et, temporairement, expliciter des responsabilités spécifiques (voir encadré).

@T ENCA1:Huit rôles temporaires

Pendant la durée de la fusion, huit responsabilités particulières doivent être clairement affectées:

- L'intégrateur général du processus (ce sera souvent le responsable informatique de l'entreprise acquéreur).

- L'intégrateur métier (architecte de business) et l'intégrateur technique (architecte techniques), mis en place une fois le découpage général défini.

- Un contrôleur pour chaque phase. Surveillant budgets et délais dans le prolongement de l'audit de départ.

- Un responsable du lancement des différentes phases.

- Un responsable de la communication, pour faire comprendre le cadre de travail, capable de faire jouer la persuasion.

- Un responsable du changement: dynamique et normatif, capable de réaffecter les compétences mal exploitées.




Il faut que personne ne tire la couverture à soi.

Fusion de systèmes. La Barclays rachète l'Européenne, mais adopte son informatique. 22/3/93

La fusion de système, un challenge technique et humain. 15/11/96

Axa-UAP: le fou prend la tour 22/11/96