ECHANGE DE DONNEES INFORMATISE
EDI ET CIM
Le PC, bonne tout faire de l'EDI
Pour pratiquer l'change de donnes informatis, l'intgrer la
gestion de production, l'acclrer pour tendre les flux... Valo
joue sur le micro-ordinateur, les progiciels et la
dcentralisatin.
Chez Valo Essuyage, le PC sert de bonne tout faire pour l'EDI
(change de donnes informatis). La "station EDI", par o-
transitent tous les changse formaliss avec l'extrieur, comme
les postes de dialogue dans l'usine et chez les transporteurs qui
entreposent les "stocks avancs", proxit des constructeurs
automobiles.
Membre actif de Galia, l'organisme de coordination du secteur
automobile, Valo s'est logiquement dote de la station EDI mise
au point par ce groupement. Elle s'appuie sur un PC (386, car les
286 est trop lger pour cette application plus lourde qu'il n'y
parat). Muni du logiciel Sygalia et d'une "couche" de transfert
de fichiers (IFTP), la station se relie l'extrieur sur le
serveur GEIS, partenaire de Galia. Et aussi sur le serveur de
Renault, qui s'est dot de son propre systme.
Vers l'intrieur de l'entreprise, la station EDI se rattache la
machine centrale de gestion de production, un Hewlett-Packard HP
3000. Elle peut aussi dialoguer directement avec un PC
spcialemnet affect la gestion de la logistique.
Un micro employ en batch
Contrairement ses usages bureautiques comme la publicit des
fournisseurs de stations EDI, la convivalit et l'interactivit
mme du micro-ordinateur ne servent gure. Pour Yann Le Perff
(responsable informatique l'usine de Chtellerault), l'EDI
parfaitement matris se ferait parfaitement invisible. La
station fonctionnerait alors comme un automate de liaison, aussi
muet et discret qu'un modem, par exemple. Les versions actuelles
interactives supposent la prsence d'un oprateur, dont
l'intervention restera utile tant que les changes ne seront pas
compltement rods entre les diffrents partenaires.
Dans les ateliers et les entrepts, d'autres PC informent les
oprateurs, impriment les tiquettes normalises Galia et en
relisent les codes barres pour renseigner le systme sur les
mouvements des produits.
L'intgration de l'EDI et de la gestion de production se
dcompose en deux niveaux: prvision moyen terme, ajustements
au jour le jour et au cours de la journe.
Deux niveaux de GPAO: algorithmique et intuitif
A moyen terme (quelques semaines, quelques mois), la prvision
suit les grands principes classiques le gestion de production,
algorithmique et structure. Un progiciel classique de type MRP
(Material Requirement Planning) droule calendriers et gammes de
production pour en dduire un plan de charge et des commandes aux
fournisseurs. Les donnes fournies par l'EDI s'y intgrent
d'autant mieux que le progiciel de GPAO a t spcialement conu
dans ce but. Il s'agit d'un partenariat d'Unilog avec une
demi-douzaine de sous-traitants automobiles. Valo n'a donc pas
eu se proccuper des dtails de l'intgration ni de sa
programmation.
A court terme, l'ajustement des flux s'accomoderait mal des
rigidits de la prvision informatise. L'exprience japonaise et
la pratique de Valo conduisent s'appuyer largement sur
l'exprience, l'intuition et les capacits de synthse des chefs
d'atelier. L'tiquette (kanban, en japonais), imprime par le PC,
relaie l'cran de l'ordinateur. Les tiquettes des lots
fabriquer se punaisent sur de grands panneaux dont la disposition
mme facilite une apprhension immdiate de la charge de travail.
Une fois la fabrication termine, les mmes tiquettes prennent
place sur les emballages, dont les mouvements seront faciles
suivre: tout au long du processus de stockages et de transport,
la lecture du code barres suffira pour renvoyer au systme la
position du paquet.
A ce niveau de flux tendus, d'adaptations rapides, l'EDI ne peut
suivre le rythme, du moins dans sa forme actuelle. Les
prestations des centres serveurs comme les logiciels de
traduction et de gestion de production restent orients vers un
travail "en batch", vers des vacations quotidiennes ou
pluri-quotidiennes. Les messages normaliss Edifact eux-mmes,
avec leur structure composite, conduisent naturellement des
fichiers complexes et facilement volumineux. Au contraire, le
couplage serr des processus de production entre firmes appelle
un flux rapide et frquent de messages brefs.
Valo, et d'autres membres de Galia, s'intressent de tels
dveloppements, avec des messages d'un autre genre (comme le
"Pluco"). Les processus d'changes de messages devraient aussi
tre revus, pour assurer leur transmission sans dlai depuis leur
point de naissance (par exemple, lecteur d'un code barres chez
le constructeur automobile) jusqu' leur destinataire (par
exemple, un chef d'atelier de Valo). Les micro-ordinateurs
devraient suivre sans problme une volution qui leur convient
tout naturellement. En fait, la station EDI actuelle comporte une
boucle de temporisation qui l'empche d'aller constamment
interrompre le HP 3000 pour lui demander s'il a des messages
transmettre!
Une politique gnralise de dcentralisation
Cette organisation base de micros et de mini-ordinateurs
s'inscrit logiquement dans la stratgie d'organisation de Valo.
Bien que dj spcialise dans l'quipement automobile, elle
s'est structure en dix branches spcialises (embrayage,
clairage-signalisation, essuyage, etc.). Chaque branche dispose
de sa propre informatique, qu'elle rpartit entre ses diffrents
sites (bureaux, usines).
La station EDI actuelle peut tre considre comme une forme de
down-sizing, puisqu'elle a remplac des terminaux autrefois
branchs sur le grand systme d'un des transporteurs partenaires.
Quant l'avenir, Unix pointe l'horizon avec un projet de
connexion sur un nouveau serveur extrieur. Mais, pour l'instant,
la gnralisation de l'EDI ouvre suffisamment de perspectives.
Valo Essuyages est partenaire actif de certains travaux de
Galia. Pour le reste, elle fait confiance ce groupement, et aux
fournisseurs de progiciels pour suivre et adapter les volutions
de la normalisation Edifact.
PIERRE BERGER