@:SURTITRE:CARTE A MICROPROCESSEUR

@TITRE:Pas de succès

sans soutien des politiques

//////////////////////////////////////////////encadré à placer en haut de page (sur fond couleur par exemple, comme une sorte de grand angle)

@ENCADRE-TITRE:Enjeux et valeurs communautaires

@ENCADRE-TEXTE:Les plus grands projets informatiques de notre époque s'appuient sur le plus petit de ses processeurs. Les débats passionnés des récentes journées Cartes 94 ont montré que le fonctionnement habituel des partenariats consensuels et de l'économie de marché ne suffisaient pas à la réussite. En matière de carte santé, l'Allemagne devance la France, partie bien avant elle, car l'Etat s'est engagé sans faiblesse sur un projet simple. Pour la monétique, l'avance française conduit à une spécificité technique et culturelle que le marché international va menacer. La légitime protection des investissements suppose au moins une entente des entreprises qui déroge aux règles de la libre concurrence internationale. Enfin, dans les collectivités territoriales, les cartes multi-services prennent sens dans des stratégies d'image et de communication des élus et réussissent si une volonté forte sait entraîner l'adhésion de la communauté. La carte, en quelque sorte, est toujours une carte "d'identité", porteuse de valeurs culturelles communes autant que d'avantages économiques. Faut-il s'en plaindre? @SIGNATURE:P.B.

/////////////////////////////////////////corps de l'article

@CHAPO:Dans les villes, comme au niveau national (voir articles ci contre), la réussite des projets communs à base de carte à mémoire dépend de facteurs techniques, voire juridiques, mais plus encore d'une volonté politique en phase avec la population.

@TEXTE:On compte actuellement une soixantaine de villes équipées, depuis des communes de quelques milliers d'habitants jusqu'à l'agglomération parisienne. Les applications qui se mettent en place doivent en partie leur succès aux expériences douloureuses des années passées. Elles ont mis en évidence les pièges à éviter. La ville de Blois a notamment su tirer profit des erreur de Vitrolles dont la carte-ville multiservices, lancée en 1988, a finalement été abandonnée. Le projet souffrait de coûts de fonctionnement élevés, et la Cour des comptes exigeait de substantielles évolutions logicielles pour autoriser le pré-paiement envisagé.

Blois en a tenu compte pour mettre au point sa carte multi-services. Elle a d'abord testé une carte pour les transports (1985), puis lancé la carte-ville en parallèle. Elle y a intégré progressivement diverses prestations, autour du concept de "guichet unique" pour centraliser l'information. Du service le plus simple, la gestion des accès à la piscine, au plus compliqué, la restauration scolaire, les 10 000 cartes aujourd'hui en circulation offrent une dizaine de prestations. L'économie estimée avoisine 1,1 million de francs sur 5 ans.

@INTER:A chaque ville sa stratégie de progression

@TEXTE:Nevers a commencé par une application difficile. "Notre raisonnement a été l'inverse de celui de Blois", annonce Jean-Claude Boulez, maire-adjoint. "Dès le départ nous avons souhaité que la carte Globull traite à la fois la cantine scolaire et la garderie". Pour 36 écoles maternelles et primaires dont 5 restent à équiper, et 2000 cartes utilisées, l'investissement s'élève à 1,25 million de francs.

La restauration et la garderie, notamment dans le contexte scolaire, sont les services les plus souvent couverts par les systèmes à base de carte. Ces systèmes simplifient la tâche des usagers (accès, paiement), permet d'établir des statistiques de fréquentation et donc de mieux organiser le travail. Comme à Issy-les-Moulineaux où la carte Puci (4500 unités) a remplacé le traditionnel usage de tickets pour les restaurants scolaires. Elle prend aujourd'hui en charge l'étude, la garderie et certains centres de loisirs. La ville a pris en charge l'investissement de 1 million de francs.

@INTER:Une communication réfléchie longtemps à l'avance

Proviseur du Lycée Charles de Gaulle de Muret, Jean-Claude Prat est du même avis : "Il faut dès le départ impliquer les utilisateurs: élèves, parents, personnel". Dans l'établissement scolaire, l'application monétique et télématique, s'appuie sur la carte à puce pour la gestion de la vie quotidienne (restaurant, bibliothèque, accès aux locaux, consultation des notes...). La carte est si impliquée dans la vie du lycée qu'une Commission locale informatique et liberté a été instaurée pour "informer et rassurer les utilisateurs".

Une large campagne d'information a également favorisé le lancement du système de gestion des équipements sportifs à Aulnay-sous-Bois qui, contrairement aux autres applications, permet aux 3000 utilisateurs de recharger seuls leur carte "A Plus" à partir de bornes publiques. "Une telle opération ne peut fonctionner qu'avec une bonne communication réfléchie longuement à l'avance", indique Michel Lacroix, maire-adjoint.

Plus en marge, la carte "Briançon en liberté", lancée par l'office du tourisme pour remplacer les diverses cartes commerciales existant sur la ville, se caractérise par son aspect porte-monnaie électronique. Une fois leur carte rechargée, les 600 utilisateurs effectuent leurs règlements à partir d'un lecteur type carte bleue. Enfin, Paris commence à généraliser le paiement des stationnements à partir de Paris-Carte. Un projet plus vaste, dans le contexte scolaire, est d'autre part en cours d'élaboration.

A Villeneuve d'Ascq, le projet "Pouce et Puce" (voir encadré) couvre également la restauration scolaire et la garderie. Pour le système composé d'un AS/400, une centaine de bornes et environ 4000 cartes, l'investissement a atteint 2,3 millions de francs. Il a permis d'économiser 5 personnes, affectées à de nouvelles tâches. Mais l'accent a été mis sur la promotion du service. "Une application à partir de carte nécessite une volonté politique forte et incitatrice. Et la sensibilisation du public est une des conditions pour réussir", confie Etienne Brunet, directeur informatique à la mairie de Villeneuve d'Ascq.

@SIGNATURE:THIERRY PARISOT

@ENCADRE-TITRE:BUDGET D'UNE OPERATION AVANCEE

@ENCADRE-TEXTE:Lancé en 1991, le projet de carte à mémoire de la municipalité de Villeneuve d'Ascq, pour la gestion monétique de la restauration, a été expérimenté fin 1993 dans deux groupes scolaires et une garderie. L'extension, avec 101 bornes sur 70 sites, qui a débuté en janvier dernier, s'échelonnera jusqu'à la fin de 1995. Les coûts (TTC) se détaillent comme suit. Ils faut tenir compte du caractère avancé de l'opération, qui a conduit la ville à assumer certains frais, qui seraient aujourd'hui pris en charge par les fournisseurs.

101 bornes à 13 986 francs 1 412 600 F

Matériel de personnalisation des cartes 112 134 F

Logiciel de personnalisation des cartes 47 440 F

Logiciel de la borne 182 000 F

Logiciels télématiques 237 200 F

Logiciel de gestion sur AS/400 296 500 F

Total 2 287 874 F

Prix unitaire d'une carte 15,42 F