@SURTITRE:AGENCES BANCAIRES

@TITRE:Smalltalk pour maîtriser

la diversité des fonctions

@CHAPO:Au Crédit Agricole des Savoie et du Centre-Est, l'orientation objet et la programmation visuelle visent avant tout l'efficacité du guichetier en intégrant pour lui l'ensemble des applications.

@TEXTE:Au guichet convergent tous les problèmes des relations entre la banque et ses clients. Depuis les opérations courantes jusqu'à la proposition commerciale de nouvelles prestations, mais sans oublier les alertes en cas de problème (et qui n'a jamais eu de fin de mois tendue...). Il faut aussi aller vite, et faire plusieurs choses à la fois. Et même répondre au téléphone sans perdre les transactions en cours avec le client qui attend. Les caisses du Crédit agricole membres du GIE AMT (voir encadré) ont donc lancé une refonte, en client-serveur, de leurs postes d'agence. Avec un nom de projet qui exprime bien son objectif: Epicea, Evolution vers le Poste Intelligent et de Conseil En Agence. Le poste doit apporter à l'agent commercial un dialogue naturel, tout en répondant à la stratégie commerciale de la banque. "Le poste de travail doit faciliter la vie au quotidien des agences en traitant toutes les dimensions du métier mais en masquant la complexité de la construction", résume Bernard Lamort, responsable du départemnent Technologie à AMT.

A la diversité fonctionnelle s'ajoute le fait que le GIE travaille pour deux grands clients, engagés dans le mouvement permanent de concentration qui marque l'ensemble du Crédit agricole, avec à la fois des regroupements de moyens informatiques et des fusions de caisses. Le poste doit pouvoir accéder à des applications employant différents progiciels. Il doit aussi pouvoir appeler des services de niveau national, par des "usines" communes fournissant notamment la gestion des titres et les produis d'assurance (Pacifica et Prédica). L'orientation objet apporte une voie de normalisation et d'unification de cette hétérogénéité d'origine. Un examen des réalisation en cours dans le monde a conduit AMT à choisir le langage Smalltalk, et a s'adresser à Soleri-Cigel pour ses références dans ce domaine. Le développement fait appel à Visual Smalltalk (VSE) et à ses capacités de programmation graphique (voir encadré).

La conception a procédé par prototypage successifs. Le résultat final n'a d'ailleurs pas grand chose à voir avec les idées que les développeurs s'en faisaient au détail. Le dialogue avec les commerciaux a conduit a une certaine sobriété graphique, mais à une grande correspondance aux modèles mentaux des utilisateurs. Cette sobriété permet notamment de juxtaposer à l'écran plusieurs applications.

@INTER:Les gains obtenus par la réutilisation

@TEXTE:Deux profils de développeurs se sont dégagés. D'une part les producteurs de composants. Ils ont une bonne connaissance de Smalltalk et un profil plutôt technique. Ils réalisent les composants techniques et parfois métiers. Il leur appartient de soigner les interfaces pour rendre leur utilisation aussi intuitive que possible.

Les utilisateurs de composants, d'autre part, proches des préoccupations des utilisateurs, s'occupent beaucoup de l'ergonomie de l'interface homme/machine. Leur expérience en Smalltak est moins longue que celle des producteurs de composants. Les novices de l'environnement DSE font partie de cette catégorie: ils deviennent rapidement productifs et se forment au développement objet.

La réutilisabilité a besoin d'un promoteur, d'un gestionnaire. Sans y affecter une personne à plein temps, le projet Epicéa s'est appuyé, dans chaque équipe, sur une personne qui était au courant de tout ce qui se développait et que l'on consultait avant de développer quoi que ce soit. Mais, note Bernard Lamort "On voit bien que, quand les équipes deviendront plus importantes et quand le nombre de ces équipes augmentera, ce rôle devra être bien formalisé et assumé par une ou plusieurs personnes bien identifiées".

En pratique, la réutilisation commence avec les composants de base fournis par l'environnement lui-même. Par exemple les communications avec la machine centrale (LU2 et LU6.2), l'impression, le "pompage" remontée des données stockées en local après rétablissement de la communication. Mais des composants métiers comme la gestion du journal électronique, la gestion du bureau et des opérations financières ont pu aussi être réutilisés. Enfin, la conception et l'architecture de certains composants a visé d'emblée la réutilisation dans d'autres contextes. La Simulation Epargne, par exemple.

Les chiffres parlent. L'ensemble des opérations financières développée pour la caisse des Deux Savoie à exigé 270 composants, soit 1696 jours/homme. Le même ensemble, redéveloppé ensuite pour les caisses Ain-Saône et Loire a pu réutiliser 150 de ces composants, réduisant la charge à 290 jours/homme.

@INTER:L'avenir du projet

@TEXTE:Le déploiement va maintenant se poursuivre pour atteindre quelque 4000 postes en tout à la fin de 1997. La nouvelle approche concernera non seulement les agents commerciaux et les guichets mais l'ensemble des postes de travail. Et elle conduira à l'arrêt des développements 3270... un arrêt progressif car la banque évolue trop vite pour figer les applicatifs en attendant la fin du déploiement. Le GIE va évaluer l'apport potentiel de Lotus-Notes. Mais, de toutes façons, intégrer le client/serveur et l'objet à ses standards généraux. Ce qui conduira à choisir une méthode de conception appropriée.

@LEGENDE PHOTO:Installé à Annecy, le GIE AMT assure l'informatique des caisses régionales des deux Savoie et du Centre-Est, notamment la région lyonnaise.

@ENCADRE TITRE:Le GIE AMT

@ENCADRE TEXTE:Créé en 1987, le groupement assure les développements et la production informatique des caisses régionales de Crédit agricole des Savoie et du Centre-Est.

Les services Etudes et Technologie (systèmes, supports études et méthodes) se répartissent sur les sites d'Annecy, Bourg, Chambéry, Champagne et Macon.

Deux services de production, fonctionnant sur des machines différentes, fonctionnent l'un à Annecy, l'autre à Champagne.

L'architecture technique s'appuie sur des machines centrales IBM 3090, reliées en X25 aux réseaux locaux des agences (Token Ring et OS/2, Pentium 90 pour le serveur, Pentium 75 pour les postes de travail). Logiciels techniques: NDM/2 pour la télédistribution, Polypm/2 pour la téléaction, BTrieve pour la gestion de certains fichiers, GCS pour le client/serveur, Atlas pour la sécurité et l'automatisation du lancement des applications.

Les membre du GIE participent aux travaux de normalisation menés par le Crédit agricole au niveau national: modèle conceptuel de données Vega, organisation des traitements Urbanisme, normalisation des réseaux et des échanges EAR.

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sous papier: programmation visuelle

La programmation visuelle a longtemps fait rêver les développeurs. Le SGBD 4D, produit français sur Macinsosh, fut un des premiers à en proposer une application opérationnelle. Mais, à la fin des années, il s'agissait encore surtout de perspectives de recherche (présentées par exemple par Kilgour et Earnshaw, dans "Graphics tools for software engineers", Cambridge university press, 1989). De nombreux produits sont venus aider à la création des écrans, à commencer par Visual Basic, qui polarise la conception sur la disposition et la programmation des boites de contrôle. VSE va plus loin, comme le montre Soleri-Cigel, avec par exemple le schéma ci-joint, réalisé chez AMT.

La figure montre un exemple de programmation visuelle avec VSE. Quand l'utilisateur clique sur "Editer", le composant ("part") PartJEImp est appelé et imprime le journal pour un bureau donné à une date donnée. Ce composant a été obtenu à partir d'autres composants. Ces derniers correspondent à des objets graphiques (Static Text, ListBox, Button..), à des objets techniques (PartJEImp pour l'impression d'un journal) et métier (Ligne Imp pour Ligne du journal électronique). L'outil gère visuellement aussi bien les outils graphiques que les autres, d'où un mode de développement homogène.

Ainsi, explique Bernard Lamort : "Le développement est intuitif. On n'a pas besoin de connaître le fonctionnement interne de PartJEImp. De plus, son interface étant mis en évidence lorsqu'on tire un lien vers lui, son utilisation devient intuitive. Et, en phase de maintenance, les liens montrent la dynamique et accélèrent la compréhension du code. Les liens et le objets font comprendre le fonctionnement général du composant. Ensuite, il est plus facile d'aller dans le détail".