IBM Services à la dérive

Derrière le rideau de fumée de l'e-business et l'arrogance de Lou Gerstner, le volet services d'IBM, en tous cas dans sa la filiale française, semble partir à la dérive.

Impossible de savoir directement comment vont vraiment les affaires. Sous prétexte que son entreprise "change de modèle économique", le président américain a interdit à son établissement français de publier même son chiffre d'affaires, et encore moins ses résultats et leur ventilation par activités. Ils ne doivent pas être très bon, car les dirigeants reconnaissent que leur rentabilité n'est pas suffisante. Un euphémisme ?

Humainement, la situation est des plus difficiles. Ici encore, d'habiles opérations médiatiques, comme le partenariat avec l'ANPE pour embaucher des jeunes, masque des réductions d'effectifs (ici au moins on a un chiffre) et plus encore des dissensions internes.

Les services d'IBM en France ont grandi par croissance externe, et ont été gonflés par le transfert à Axone de l'informatique interne d'IBM. La nébuleuse que décrivait François Jeanne dans Distributique d' (No 143) ne se laisse pas sans résistance fusionner dans l'entité Global Services, bien que la communication officielle de la maison ne fasse aucune référence à ces entités.

Une bonne partie des grands contrats connus en France n'ont été signés qu'au forceps (Fnac, Rhone-Poulenc) sur des affaires risquées (Banque Worms) ou franchement aberrantes (PMU).

Quant aux produits, ou plus précisément aux services packagés, la Compagnie reste en retrait du vaste mouvement actuel de mise en forme des autres grands acteurs du marché, notamment les autres constructeurs et les grands éditeurs. Au fil des communiqués de presse apparaissent des noms et des sigles qui ne sont assortis d'aucune documentation précise, moins encore de tarifs.

Pire, Big Blue joue l'isolement, alors que les grands acteurs organisent une vaste coopération pour monter des filières de services de plus en plus vastes, de plus en plus structurées et outillées (ACD, CTI notamment).

Il faut donc s'attendre, pour le moins, à de sérieuses remises en ordre dans les mois qui viennent.

..............Note pour mémoire

Tour Descartes, les nouveaux aménagements des étages, avec leur style italien, légèrement efféminé, contrastent avec la crasse des sous-sols. Et comment sont les bureaux à Marne-la-Vallée ?