@T RUB3:IBM France peine sur le marché des services
@TEXTE:Officiellement, l’activité de services d’IBM France se porte bien. Le chiffre d’ affaires d’IGS (IBM Global Services) est passé en 1997 à 7,4 milliards de F, contre 6,9 en 1996. Et la firme annonce régulièrement de beaux contrats, tout en faisant intervenir de grands clients pour témoigner de leur satisfaction, notamment dans le domaine de l’infogérance. Cette situation nationale est à l’unisson du développement mondial de Big Blue, qui entend entrer dans le XXIeme siècle comme une entreprise de services avant tout.
En fait, derrière les grandes campagnes autour du e.business, la firme communique peu sur le fond. Jusqu’à ces dernières semaines, même le chiffre d’affaires d’IBM France était tenu comme confidentiel, au mépris des règlements français. Cela se comprend, car la réalité n’est pas brillante. On sait maintenant qu’il a décrû pour la deuxième année consécutive: 25,9 milliards contre 27,6 en 1996 et 31,1 en 1995. Même pour IBM Global Services, la croissance n’est que de 7%, alors que le Syntec annonce un chiffre global de 15%.
IBM France fait donc figure de mauvais élève. Le secteur des services y bute sur les difficultés de la croissance externe. En mai dernier, IGS annonçait son projet d’ « intégration de l’ensemble des activités ». Cette entité regroupait, à cette date, Axone, CGI, Cimad France, Euréquip, IBM France, Intexis, LY-D Informatique et Seprim. L’opération ne va pas sans difficultés.
On attend toujours un orgranigramme clair et une offre de prestations bien structurée. De l’extérieur, les structures de prise de décision et même la culture de services ne convainquent pas toujours partenaires ni clients, comme le disait récemment Maurice Duvert (Banque Worms, LMI 779) : « IBM doit progresser pour acquérir une vraie culture d’infogérance. Le caractère paperassier de ses procédures... ».
Mais les choses pourraient se clarifier prochainement, puisque le communiqué de mai se donnait cet automne 1998 comme objectif pour la « mise en oeuvre du projet ». En juillet, un autre communiqué concluait : « L’intégration juridique devrait être effective d’ici à la fin de l’année ».
Au niveau européen, la firme a quelques états d’âme. Hans Ulrich Maerki , general manager pour l’Europe d’IGS a signalé dans la presse que la rentabilité n’était pas suffisante. Et a même envisagé de se dégager des activités d’intégration.
Même au niveau mondial, de fait, IBM semble plutôt désinvestir que diversifier son offre. IBM global network qui pèse quelque 2 milliards de dollars et emploie 6000 personnes, est à vendre au plus offrant. Tout reposerait alors sur l’infogérance. Mais, sur ce marché même, la concurrence s’élargit tous les jours. Aux SSII classiques se joignent maintenant les éditeurs d’ERP, sinon les opérateurs de télécommunications. A concurrence aiguë, marges faibles... Pour préserver ses résultats, pour se différencier, il ne suffira plus d’être le « Numéro Un ». Il faudrait innover. Attendons les annonces.@SIGNATURE:P.B.