@TETIERE:EXCLUSIF

@SURTITRE:JEAN-CLAUDE PELISSOLO, ANIMATEUR DE L'AFCEE

@TITRE:"Le commerce français a sa place sur Internet"

@INTERVIEW QUESTION:Le 19 mars prochain, le ministre François Fillon annoncera la création de l'Afcee (Association française pour le commerce électronique). Née de la coopération d'Edifrance, du Club de l'Arche, de Mercatel et de l'Aftel. Pourquoi lancer une telle association, alors que les structures compétentes ne manquent pas?

@INTERVIEW REPONSE:Jean-Claude Pelissolo: Il ne s'agit pas de remplacer les associations existantes. Quand Jean-Michel Billaut (président du Club de l'Arche) a envisagé de monter en France quelque chose s'inspirant du CommerceNet américain, je lui ai dit comprendre et partager ses objectifs. Mais, comme président d'Edifrance, je savais aussi que le commerce électronique représentait, à juste titre, un pôle d'attraction pour les spécialistes de l'EDI. De la même manière, Mercatel, association de distributeurs et de commerçants s'intéressant à la technologie, et l'Aftel, regroupant les acteurs de la télématique française, s'interrogeaient sur Internet et ses enjeux pour le commerce. Nous courrions donc le risque de voir quatre associations françaises revendiquer, non sans raisons légitimes, le domaine du commerce électronique.

Nous nous sommes donc assis à la même table, et nous sommes assez rapidement arrivés à la conclusion que nous étions complémentaires et qu'ensemble, sans pour autant nous saborder, nous pourrions contribuer à construire une entité nouvelle, susceptible de profiter de nos apports respectifs, et d'en faire bénéficier les entreprises françaises.

@INTERVIEW QUESTION:Quels seront les premiers objectifs de l'Afcee?

@INTERVIEW REPONSE:J-C. P. Nous visons une large base d'adhérents, notamment parmi les petites et moyennes entreprises. Nous envisageons des montants de cotisation modestes, à leur portée. Nous aurons également un tarif réduit, pour permettre aux personnes physiques d'adhérer.

Aux PME, il faut tout d'abord montrer qu'Internet n'est pas un monde à part, une jungle où il ne faut entrer que muni d'un coupe-coupe et d'une bombe lacrymogène. Il s'agit simplement d'outils nouveaux, qui ouvrent des fenêtres supplémentaires à leur savoir-faire en marketing ou en développement de marchés. Leur cotisation leur donnera notamment accès à un serveur où elles trouveront des idées et des conseils. Des entreprises diront comment elles ont réussi: comment elles s'y sont prises pour construire leur web, quelles informations elles y ont mises, quelles difficultés elles dont du vaincre. Elles donneront des conseils (de praticiens, pas de théoriciens en chambre) sur la manière de se placer sur les bons annuaires, de présenter un contenu lisible et intéressant, de ne pas l'encombrer de photos trop longues à charger avec un modem à 14400 bauds, etc.

L'association fonctionnera véritablement par voie électronique. Ce qui n'exclut pas une réunion physique de temps en temps. Nous envisageons aussi, si nous trouvons les ressources nécessaires, d'organiser une exposition itinérante, permettant d'informer et de sensibiliser des décideurs en province. Il nous faudra d'ailleurs trouver des relais régionaux et locaux, pour que l'association ne soit pas exclusivement parisienne. Nous comptons beaucoup, à cet égard, sur l'appui et l'implication des collectivités territoriales et des chambres de commerce. La Chambre de commerce et d'industrie de Paris nous a d'ailleurs tout récemment manifesté son intérêt, et nous allons lui proposer de s'associer étroitement au lancement de l'association.

Ensuite, nous allons promouvoir des expériences, aider des entreprises à monter des projets, à communiquer sur ces projets et à obtenir l'appui des pouvoirs publics. La présence de François Fillon à notre première réunion publique (*) montre que notre initiative ne laisse pas le gouvernement indifférent. Le Serics nous a d'ailleurs encouragé, et je pense qu'il apprécie nos efforts pour rassembler les bonnes volontés et les compétences. Nous essayons aussi de placer des jalons auprès de la Commission européenne, et de nouer des liens avec d'autres associations analogues dans les pays de l'UE, liens qui pourraient préfigurer une confédération. @SIGNATURE:Propos recueillis par Pierre Berger

@NOTE:(*) La présentation aura lieu à l'auditorium de la Compagnie bancaire, 5 avenue Kléber, Paris 16e, à 15 heures.

@LEGENDE PHOTO:Jean-Claude Pelissolo: "Il ne s'agit pas de remplacer les associations existantes"

/////////////Questions éventuelles,

@INTERVIEW QUESTION:Allez-vous tisser des liens avec des associations comme Effect ou CommerceNet?

@INTERVIEW REPONSE:J-C. P. Avec CommerceNet, nous souhaitons travailler sur un pied d'égalité. Bien que cette association ait démarré avec un puissant soutien public (six millions de dollars sur trois ans), elle recherche maintenant des alliances internationales pour l'avenir. Nous verrons s'il vaut mieux dialoguer avec elle au niveau français ou européen.

Quant à Effect, née dans le contexte de l'Eema (European electronic messaging association), elle peut constituer une utile structure d'accueil au niveau européen, mais la question reste ouverte. Comme avec les associations françaises, il ne s'agit pas de remplacer les associations existantes, mais d'utiliser au mieux leurs compétences.

@INTERVIEW QUESTION:Les structures de l'Afcee garantiront-elles cette indépendance?

@INTERVIEW REPONSE:J.C.-P Pendant une période de rodage de six mois, les associations fondatrices vont déléguer chacune trois représentants et un suppléant pour former un comité exécutif provisoire, que j'ai accepté d'animer. A l'issue de cette période, nous réunirons une assemblée générale de tous les adhérents, qui mettra en place un conseil d'administration et un bureau. Afin de me consacrer pleinement à mon mandat à Edifrance, je n'ai pas l'intention de faire partie de ce futur conseil. Mais, bien entendu, je continuerai, au travers d'Edifrance, d'apporter mon soutien total à l'Afcee.