@TITRE:Les états d'âme de Cals
aux Etats-Unis
@TEXTE:La presse américaine (notamment le Washington Technology) fait état des inquiétudes exprimées dans l'Administration américaine au sujet du programme Cals et des organismes chargés de le mettre en oeuvre, accusés de dépenser sans parvenir à des résultats bien tangibles.
Mais ces problèmes de gestion ne devraient pas remettre en cause les principes mêmes du projet. Les instances européennes restent actives, en particulier en France, ou le bureau Cals, formé sous l'égide de la DGA (Délégation générale pour l'armement) est très actif, et parvient à des réalisations concrètes, notamment autour du SNLE-NG (sous-marin nucléaire lanceur d'engins nouvelle génération, en cours d'achèvement à Cherbourg). On regrettera, certes, le départ en retraite du très dynamique ingénieur général Périrhin, mais la relève est assurée par l'ICA Truchet. Edifrance a très tôt poussé à élargir le domaine de l'EDI (échange de données informatisé), au départ limité aux informations commerciales, en direction des données techniques. Et la coopération entre les deux organismes devrait donc se poursuivre.
Les inquiétudes des autorités politiques américaines ne manquent cependant pas de fondement. La signification même du sigle a varié depuis sa création il y a dix ans: de Computer aided logistics system, on est passé à Continuous acquisition and life support. Il s'agissait surtout, à l'origine, de réduire la paperasserie échangée entre le Pentagone et ses fournisseurs. Et pour ce faire, d'imposer aux documents le respect d'un certain nombre de normes, notamment SGML pour le texte et CCITT Groupe IV pour les images sous forme de pixels. Mais le projet prenait des perspectives démesurées, envisageant une base de données commune pour les 300 000 fournisseurs de la Défense américaine. Malgré les progrès de la technique en matière de sécurité informatique, les responsables gardaient un certain scepticisme sur la possibilité de partager aussi largement des données de nature confidentielles. Et venant de fournisseurs plus concurrents encore que partenaires. Enfin, la Défense américaine s'organise en un certain nombre de fiefs qui tiennent à garder leur autonomie. Si les nouveaux supporteurs américains de Cals, comme le sénateur John Glenn, ne parviennent pas à relancer le programme, les Européens et la communauté internationale Edifact prendront-ils le relais?@SIGNATURE:P.B.