Daniel Duthil 15/09/97

Une réflexion autour de l'EDI. Mettre en plce des médiateurs, des organismes pour stanardiser, créer des outils. sur une base professionnelle, sectorielle: routes, construction automobile, avocats,e tc. Ce travail se fait dans un esprit de type industriel classique.

Le ras de marée Internet prend tout cela de vitesse. Il modifie les structures de prix. Il conduit à des solutions standard et non plus sectorielles. On ne voit plus l'intérêt de s'affilier à des structures relativement lourdes. L'étap EDI a eu son utilité. Elle a permis de réfléchir, de créer des usages. Mais quand on compare le temps qu'il faut pour se connecter à un système de type EDI au temps d'accès à une solution Internet sécurisée, on l'impresion de comparer le Morse à la téléphonie.

Nous allons vers des mécanismes interactifs. On échange, on achète, on construit. Pendant ce temps, le texte de la loi Informatique et libertés, sur le serveur 3615 de la Cnil, n'a pas été mis à jour depuis trois ans.

On va mettre le Journal Officiel sur Internet ? Très bien. Mais attention, le JO ne publie pas de codes à jour, mais seulement les nouvelles lois. Il y a tout un travail à faire pour replacer le bon article au bon endroit dans le code. Des éditeurs, principalment OR Télématique, ont une concession pour présenter ces données. L'Administration s'interdit de publier ces données, ce qui n'implique pas que d'autres ne puissent le faire. Comme ma société de presse, qui offre en ligne un code de la propriété industrielle.

Ces concessions sont en cours de négociation actuellement.

Un exemple intéressant: en Suisse, l'Administration fournit des disquettes au public pour les déclarations d'impôts. Certaines entreprises proposent des disquettes concurrentes, en faisant remarquer que celles de l'Administration choisissent toujours les options favorables au fisc. On débouche au moins sur un résultat positif: la clarté. Du fait que l'administration fournit ses disquetes, on peut accéder à la logique, la mettre à plat. On sort du non-dit, des sous-entendus. On n'accède plus seulement aux informations, mais au raisonnement. Comme le prévoit d'ailleurs la loi française de 1978.

En matière d'interconnexions de fichiers administratifs, l'important est de ne pas opérer de façon occulte. Bien sûr, l'Administration ne peut pas tout dire. Si elle dispose, par exemple, d'une batterie d'indicateurs pour détecter les faux marchés dans le cadre de la lutte anti-corruption, le fait même de connaître ces indicateurs pourrait faciliter le travail des fraudeurs.

Il faut donner au citoyen accès à l'information. Individuellement ou avec l'aide d'organisation appropriées (syndicats, associations, groupements quelqocnques) qui puissent prendre leurs responsabilités. Car tout organisme de ce type peut aussi se voir manipulé ou se prêter à diverses formes de connivence. A tout le moins, il faut des mécanismes d'auto-régulation, par exemple un marché qui assure la crédibilité des uns ou des autres. Et donc surtout pas de monopole.

Pour mois, je suis résolument optimiste. Je fais confiance à la technologie, et je lui demande le maximum pour assurer de la clarté. Il faudrait simplifier la loi Informatique et Libertés, supprimer notamment les obligations de déclaration à la Cnil. Ramener la loi à ses principes. En revanche, comme la majorité des applications va se faire par relation interactive, il faut mettre la finalité en ligne. Utiliser les mêmes techniques que le " help en ligne " pour renseigner l'administré, quand il donne des informations sur un système informatique, sur les finalités et les usages autorisés de ces informations, le propriétaire du fichier, etc. Et les assortir d'un e-mail pour atteindre le bon interlocuteur.