@DOMAINE:STANDARDS ET TECHNOLOGIES

//////////surtitre commun aux deux articles

@ST OUV:RELATIONS ENTREPRISES-ADMINISTRATIONS

@T ACT1:Alain Juppé s'engage pour Edifact

@TEXTE:Un grand pas vient d'être franchi dans le sens de l'ouverture. Comme nous l'espérions à la fin de l'année dernière (LMI du 13 décembre), le gouvernement a suivi les recommandations du rapport Marchand et de la Cosiform (Commission pour la simplification des formalités). Le premier ministre a signé personnellement une circulaire aux ministres et secrétaires d'état pour rendre obligatoire l'emploi de la norme Edifact et par ailleurs demandé à Jean Prada (voir article joint) d'établir à très bref délai un schéma directeur des téléprocédures.

La clarté et la technicité des textes ne laissent guère place aux discussions et aux tergiversations. Cela ne fera pas l'affaire d'un certain nombre de services ministériels ou de sociétés de services qui pouvaient espérer quelques années de tranquillité dans les niches protégées par les solutions propriétaires. Alain Juppé semble aussi écarter un grand projet de Jean-Pierre Raffarin (ministre des PME, du commerce et de l'artisanat), qui envisageait, selon certaines informations, de donner à Axime l'exclusivité de ces échanges dématérialisés dans le cadre d'un grand réseau à valeur ajoutée.

En revanche, les promoteurs des solutions normalisés ne cachent pas leur satisfaction tout en mesurant le chemin qui reste à faire. Pour Claude Chiaramonti, délégué général d'Edifrance: "C'est un petit pas dans la bonne direction, mais les Américains sont encore des années-lumière en avant de nous". Jean Prada se réjouit d'un consensus très général pour adopter des normes identiques, offrir un même visage à nos partenaires. Cela ne va pas se faire d'un seul coup".

Parmi les éditeurs de progiciels, Roland Deboux (Servant Soft), par exemple, commente "C'est un processus logique. Les administrations suivent le mouvement des entreprises". Il prend l'exemple de la déclaration fiscale, régie aujourd'hui par deux normes, Edi-Liasse (Ordre des experts-comptables) et TDFC (exigée par l'administration. "Cela implique des doubles développements dans un délai toujours trop court pour les tests de validation. Savoir qu'à très court terme, il n'existera plus sur ce plan qu'une seule norme ne peut que satisfaire la profession comptable et tous ses partenaires: entreprises, banques, administrations, etc.".

Un point reste peu clair: le périmètre d'application de la circulaire. Alain Juppé se réfère au premier article de la loi Madelin, qui semble laisser un peu de flou. Mais les évolutions, par ailleurs, du système de santé (voir article dans ce numéro) ne laissent guère de doute: l'Administration parle désormais Internet et Edifact. L'heure est maintenant à l'action, pour les ministères et leurs partenaires, et tout particulièrement aux éditeurs de logiciels.@SIGNATURE:PIERRE BERGER

@T ENCA2:EN DEUX TEMPS, TROIS MOUVEMENTS

@TEXTE ENCA:Les instructions du premier ministre distinguent trois cas de figure:

- Dans tous les nouveaux projets de dématérialisation des échanges, utiliser les messages Edifact existants.

- En l'absence de messages existants, adapter ceux qui existent ou en créer de nouveaux conformément à la syntaxe Edifact. Les soumettre à la procédure de normalisation mais s'en servir dès qu'Edifrance donne son aval, sans attendre la fin du processus de normalisation internationale.

- Pour les applications en cours utilisant des formats spécifiques, définir un calendrier de migration vers Edifact et en justifier les étapes.

@LEGENDE:Alain Juppé: "La norme Edifact-Onu devra être utilisée par toutes les administrations de l'Etat "

////////////deuxième article

@T ACT2:Dix semaines pour un schéma directeur "téléprocédures"

@TEXTE:Jean Prada, vice-président de la Cosiform, aura un début d'année bien chargé. D'ici au 31 mars, il doit élaborer un "schéma directeur interministériel des procédures entre les administrations et le secteur privé". Avec le concours des administrations et notamment le Commissariat à la réforme de l'Etat, il lui faut constituer un "groupe opérationnel", et se prononcer sur quatre questions, techniquement difficiles et grosses de contrats plus ou moins substantiels pour les partenaires privés:

- choix des supports techniques parmi les standards du marchés et couvrant l'ensemble des besoins des administrations,

- définition des spécifications d'interconnexion entre l'administration et les réseaux et services à valeur ajoutée,

- aménagement du cadre de la sécurité des échanges

- choix des procédures à dématérialiser par priorité.

La volonté du premier ministre n'exclut d'ailleurs pas la souplesse: le schéma directeur est défini comme "un cadre normatif organisationnel qui, d'une part laissera aux administrations la responsabilité de conduire leur politique de dématérialisation des échanges... mais en fixant des règles du jeu et des objectifs généraux garantissant la cohérence... et, d'autre part, apportera aux usagers la garantie que les même procédures et outils informatiques pourront être utilisés".

En pratique, ces dispositions devraient s'intégrer aux schémas directeurs que le gouvernement attend de chaque ministère d'ici à la fin de juin. Et l'on devrait, pour la rentrée de septembre, voir se dessiner nettement l'administration communicante "à la française"@SIGNATURE:P.B.