@ST TOURNE:Jean-Paul Baquiast:

@T EVE2:"Il serait illusoire de prôner l'autorité"

@TEXTE:Pour l'Administration comme pour toutes les entreprises et associations il faut, bien sûr, passer les lourdes échéances de l'an 2000 et de l'Euro. Jean-Paul Baquiast le sait mieux que bien d'autres, puisqu'il est Monsieur Euro au ministère des Finances. Mais il ne veut surtout pas que ces contraintes fassent oublier une autre urgence: l'invasion de la communication tous azimuts. Autrement dit, d'Internet. Son charisme personnel, sa longue expérience interministérielle de l'informatique et son dynamisme à la tête de l'association Admiroutes ne sont pas passés inaperçus. Avec la bénédiction de Matignon, le ministre de la Fonction publique vient de lui commander un rapport "sur les apports d'Internet à la modernisation du fonctionnement de l'Etat".

Et d'emblée, il bouscule les habitudes. Avant même d'avoir fini son rapport, et moins encore de l'avoir solennellement remis à son ministre... il en met une version provisoire sur le net (*). Histoire de lancer le débat et de prêcher par l'exemple. Un forum sera incessamment ouvert à tous (**). Il ne devrait pas rester désert, car le pré-rapport n'y va pas de main morte. Exemple: "Les réseaux et l'euro accélèrent le mouvement... l'administration d'un Etat-membre ne sera plus qu'une administration régionale... il serait illusoire de prôner l'autorité. Il n'est d'autres approches que la négociation, le volontariat... on demande actuellement en priorité à l'Etat de ne pas compliquer, par des archaïsmes... l'administration doit utiliser systématiquement Internet ... la moitié des quelque 6 milliards annuels de l'informatique administrative traditionnelle pourraient être économisés et réinvestis dans des technologies et outils Internet..."

Voilà qui nous change des traditionnels schémas directeurs, encore préconisés l'an dernier par le commissariat à la réforme de l'Etat (LMI du 24 octobre). Et, mettant les points sur les i, Jean-Paul Baquiast précise: "L'expérience montre que les organismes interministériels actuels: CCDA, Cosiform-Cerfa, ne disposent pas de l'information, de l'autorité ni des moyens nécessaires pour jouer un rôle d'impulsion... des organismes rajeunis feraient difficilement mieux".

Au fond, la nouvelle informatique administrative n'est pas appelée à supprimer la "legacy" des grandes chaînes fiscales ou sociales. Il faut construire à côté, autour. Et sans attendre les budgets. Comme pour la fête de l'Internet. "La France offre... même dans le domaine administratif, un situation d'instabilité chimique prometteuse. Un rien de catalyse et la sauce peut prendre.". On n'ose pas encore tout à fait y croire, mais comment se refuser à espérer? @SIGNATURE:PIERRE BERGER

@LEGENDE:Jean-Paul Baquiast:"Une instabilité chimique prometteuse".

@NOTE:(*)http://www/admiroutes.asso.fr/mission

(**) http://www.internet.gouv.fr