@TITRE:Bras de fer à la Direction des hôpitaux
@TEXTE:Fallait-il ou non laisser la bride sur le cou aux établissements hospitaliers pour leur stratégie informatique? Des circulaires signées en 1989 et 1991 par le ministre Claude Evin visaient à "assurer la cohérence, au plan national du système d'information hospitalier, permettre aux établissements l'adoption de solutions de leur choix". Trois ans plus tard, l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) a fait réaliser un audit musclé sur la situation actuelle. Le dossier, pour l'instant confidentiel, a cependant été partiellement divulgué. Les chiffres ébouriffants publiés par nos confrères (Décisions Santé du 15 octobre, Canard Enchaîné du 26 octobre), l'Igas (inspection générale des affaires sociales) n'emportent pas totalement la conviction. On avance le chiffre de 40 milliards dépensés en pure perte. Or le budget total d'exploitation informatique des hôpitaux ne dépasse guère 4 milliards par an. On reproche à certains organismes l'absence de schémas directeurs, alors qu'ils ont une stratégie clairement définie depuis des années. La situation est-elle aussi catastrophique que des fuites plus ou moins contrôlées le laissent entendre?
@INTER:4000 informaticiens en cause
@TEXTE:Au ministère, personne ne veut s'exprimer officiellement sur de dossier. Il met en cause des personnes en poste et des intérêts de corps. Il rappelle des opérations contestées, comme la semi-privatisation du CNEH (Centre national de l'équipement hospitalier). Il montre en tous cas que la répartition des responsabilités informatiques pose aujourd'hui problème dans tous les secteurs économiques, publics ou privés. Quel degré de liberté laisser aux filiales et aux établissements? Quelle place donner à des SSII "internes" ou contrôlées (comme ici les CRIH, Centres régionaux d'informatique hospitalière)? Comment organiser le dialogue entre informaticiens, gestionnaires et opérationnels (le corps médical)?
Des questions difficiles. Avec d'énormes enjeux à la clé. Ne serait-ce, en l'occurrence, que les 4000 informaticiens du secteur hospitalier. @SIGNATURE:P.B.