@T RUB3:A chaque spécialité médicale, sa communauté


@TEXTE:En médecine, l'écart s'est tôt creusé (dès les années 60-70) entre une petite minorité de passionnés et le reste des médecins, plutôt réfractaires aux nouvelles technologies. La longue gestation de la "carte santé" française en témoigne.


Le Web aidant, et se combinant avec des formes plus ou moins sophistiquées de visioconférence, des communautés actives s'organisent, le plus souvent dans le cadre de spécialités comme les dentistes ou les gynécologues-obstétriciens.


Parmi les dernières venues, on peut cité le monde des cancérologues.

Les équipes soignantes des vingt hôpitaux français dédiés au traitement du cancer utilisent la visioconférence sur Numéris (2, 4 ou 6 canaux) pour discuter, d'un centre à l'autre, des dossiers de patients sur présentation de radiographies et scanners, du choix de protocoles de traitement ou des essais thérapeutiques en cours. Pour les centres anticancéreux plus avancés dans la démarche (dont Nancy et l'institut Curie à Paris), Internet assure le relais pour l'échange de courrier.


Cette communauté se caractérise, au plan de la technique et de l'économie, par la nature spécifique de ses établissements. Organismes privés mais contribuant au service public, regroupés en fédération (12 000 salariés, 1000 médecins), ils usent de pratiques médicales et de plateaux techniques sophistiqués aux appareillages coûteux (imagerie médicale, radiothérapie). Cela justifie amplement le dispositif de visioconférence. Cet outil sert aussi aux cadres administratifs, pour des réunions inter-centres et avec la fédération. L'investissement est de 150 000 F par établissement: 17 sur les 20 sont équipés à ce jour, ainsi que le siège de la fédération. "Un équipement Sony, choix de la fédération", précise Philippe Rameau, responsable informatique du centre La Cassagne à Nice.


En dépit d'une utilisation sporadique, en raison de contraintes organisationnelles encore mal assumées, certains centres pensent déjà à une extension du dispositif. C'est le cas du centre niçois, sollicité tant du côté transalpin que du Maghreb. La téléexpertise ou téléconsultation intéresse les médecins tunisiens, ministère de la Santé en tête. Dans un futur proche, les échanges pourraient bénéficier des capacités de transmission à haut débit par satellite.

@SIGNATURE:ANNE-MARIE ROUZERE