@ST TOURNE:EDITION ELECTRONIQUE
@TITRE:Jouer gagnant le passage à la presse électronique
@TEXTE:L'édition électronique donne toutes leurs chances aux éditeurs actuels. Thomas Baubin (Andersen Consulting) y croit. Dans une étude qu'il vient de terminer pour Bruxelles, il va même jusqu'à prédire la création de près d'un million d'emplois dans le secteur. On hésite à le suivre jusque là dans son optimisme, mais certaines de ses analyses ont de quoi nourrir la réflexion des managers.
La force des éditeurs, c'est leur compétence à gérer des "communautés", et à se les attacher en faisant vivre des "ilôts de confiance et de qualité". En s'attachant à ce métier, ils peuvent se rendre irremplaçables. Il leur faut alors combiner trois types de services (voir figure jointe). Au centre, la communication et toute la variété qu'y apporte l'électronique: messagerie, visioconférence, groupes de discussion, conversations classiques. Au dessus, des contenus de qualité. Les contenus classiques (rédaction, publicité commerciale et annonces classées) se voient compléter d'annuaires, de pointeurs sur les fournisseurs et les institutions compétentes, voire de conseils personnalisés fournis par des experts. Enfin, la communauté trouve toute sa dimension en pratiquant le commerce électronique sous toutes ses formes: achats, locations, contrats, réservations, etc.
@INTER:Comment rentabiliser la presse électronique
@TEXTE:La presse se nourrit alors de trois sources de revenus: la vente de contenus, la publicité et des commissions sur les opérations de commerce. Mais les lecteurs n'augmenteront pas sensiblement leurs dépenses d'achat de journaux. Pas plus que les annonceurs pour la publicité. La presse électronique devra donc capter une part croissante de ces budgets. Elle devrait y parvenir, aux dépens des programmes de télévision classiques. Les taux de croissance les plus forts s'observeront sur les services de loisirs, destinés à des consommateurs plus passifs qu'actifs et plus passionnés que rationnels.
Pour y parvenir, les éditeurs devront passer d'une logique de production (journaux) à une logique de services aux consommateurs. Les contenus devront évoluer vers la personnalisation, et se compléter par des services de communication offert aux annonceurs et de transactions pour le commerce électronique. Il faudra mettre en place de nouveaux processus, et développer de nouvelles compétences, en matière de technologie, de comportement et de valeurs.
Le succès des éditeurs implique une évolution réglementaire, conclut Thomas Baubin, et "L'Europe court des risques si elle ne se dote pas de stratégies ciblées et coordonnées en matière de presse et de télécommunications".@SIGNATURE:PIERRE BERGER