ARCHITECTURES
@CHAPO:Nombre de grands comptes rduisent le nombre de leur sites, pour diminuer les co-ts et amliorer la cohrence des services.
@TEXTE:La vogue du mode client/serveur et de la micromisation (*) laisse penser que l'informatique se rpartit, que ses structures se dmultiplient pour coller la structure mme de l'entreprise.
Or, bien au contraire, nombre d'utilisateurs importants concentrent leur parc dans un petit nombre de centres de traitement.
Hertz, par exemple, rapatrie sur son site d'Oklahoma City la quasi-totalit des machines intermdiaires (Hewlett Packard)qu'il avait installes dans 16 de ses principales filiales. Toutes les oprations de rservation et de mise disposition des vhicules s'effectueront partir de terminaux relis aux Etats-Unis par des lignes spcialises, en particulier une double ligne 1,5 mgabit/seconde entre l'Amrique et l'Angleterre. Avis avait fait de mme il y a trois ans, supprimant entre autres le site IBM (4341) qu'elle avait implant La Dfense.
@INTER:Les Europens, aussi bien que les Amricains
@TEXTE:Deutsche Telekom prvoit de regrouper 84 sites sur six "centres informatiques stratgiques" et 45 "bureaux administratifs de dveloppement" sur cinq "centres de conception".
La branche Vieillesse de la Scurit sociale va dans le mme sens, et ne modre la concentration que sous la pression des instances rgionales, qui tiennent conserver leurs matriels.
Galileo, le systme anglais de rservation arienne, aprs avoir fusionn avec son systme parrain amricain Covia, s'apprte fermer son site de Swindon pour se regrouper Denver, Colorado. On peut citer encore le cas de Volvo et ... d'IBM. Le numro Un donne l'exemple, concentre peu peu ses sites europens, et les regroupe avec ceux de sa filiale de services Axone.
@INTER:Concentrer pour rduire les co-ts
@TEXTE:Deux types de raisons justifient ces volutions, qui semblent contredire la tendance une informatique plus "conviviale" donc plus proche des utilisateurs.
D'abord la rduction des co-ts externes, plus souhaite que jamais en ces annes de crise et d'investissements bloqus.
Sur les matriels eux-mmes, continue peu ou prou s'appliquer la loi de Grosch (elle date des annes 60): la puissance des machines crot comme le carr de leur co-t.
La rduction mme du volume des machines dgage de l'espace dans les salles climatises et scurises des sites centraux anciens. Elle ne rend que plus naturelle l'conomie de locaux ailleurs.
Sur les logiciels de base, les politiques de tarification des constructeurs pse aussi pour la concentration. Car ils ont intrt disperser le moins possible leurs forces de maintenance et les lieux de leurs interventions. Il en va de mme des grands progiciels d'application. Mme les machines intermdiaires profitent de ces concentrations aux dpens des micros, car les licences sur machines en rseau co-tent souvent moins cher qu'un grand nombre de licences spares sur micro-ordinateurs.
Ensuite, les co-ts internes d'exploitation: quipe systme, pupitrage/pilotage et gestion de rseau, diffusion des nouvelles versions des logiciels de base et des applicatifs.
@INTER:Le prix des tlcommunications devient secondaire
@TEXTE:Tous ces points permettent de justifier conomiquement les accroissements non ngligeables des factures tlcommunications. On s'en inquite d'autant moins que les avis convergent pour prvoir une baisse rgulire, de l'ordre de 15% sur le prix des lignes spcialises, assorties de possibilits toujours plus larges dans les hauts dbits.
Cependant, cette amlioration des prix et performances des lignes haut dbit peut jouer dans les deux sens, pour la rpartition comme pour la concentration. Elle laisse aux architectes de systmes une libert toujours plus grande dans l'implantation gographique de leurs parcs. Le tlchargement et la tlmaintenance des systmes et des progiciels upprime ou en tous cas rduit fortement la ncessit d'entretenir du personnel auprs de chaque machine.
Dans le cas de Hertz, par exemple, le dplacement des machines n'entranera pas la suppression des quipes franaises d'tudes et d'exploitation, qui dvelopperont et piloteront depuis Paris comme elles l'ont toujours fait. Officiellement et pour l'instant du moins. Car, chez Avis, elles se sont vues rduites la portion congrue.
@INTER:La concentration ne dtermine pas l'architecture technique
@TEXTE:Techniquement, la concentration gographique laisse place des architecture trs diverses. IBM vise explicitement la rduction du nombre des units centrales. A l'autre extrme, Deutsche Telekom considre down-sizing et regroupement des sites comme deux volets d'une vaste refonte de son systme d'information. A En position intermdiaire, Adidas avait conserv pratiquement la mme architecture technique pour ses machines regroupes.
Dans le cas de Hertz, les machines intermdiaires gardent leur rle, et restent affectes leur pays d'origine.
Mais la proximit physique se justifie tout de mme par la possibilit de travailler sur l'ensemble du site en hyperchannel. Chaque pays a donc sur place sa (ou ses) machine(s) propre(s), qui communiquent thaut dbit avec les serveurs bases de donnes de rservation (sur Unisys) et de location (sur IBM 3090)
Mais, outre le co-t et la rationalit technique, les entreprises qui re-concentrent visent aussi un management plus prcis, plus ractif. Et surtout des progrs dans la qualit des services. Pour Hertz, la "globalisation", c'est dire des prestations personnalises mais homognes sur l'ensemble de la plante, reprsente l'objectif majeur de la concentration technique.
Les partisans de l'informatique rpartie, les amateurs du "petit chaudron" face la mga-machine erseront une larme sur les rves participatifs voire auto-gestionnaires des annes 60-70... Ils se rassureront en constatant que d'autres grands comptes entendent bien exploiter systmes ouverts et mode client-serveur dans une optique dcentralisatrice. A chaque entreprise, sa culture.
@SIGNATURE:PIERRE BERGER.
(*) Traduction officielle de down-sizing depuis le 7 mars 1993.
Sous-pap:
@SURTITRE:ORDINATEURS, UTILISATEURS,
PROCESSUS MATERIELS
@TITRE:Trois structures optimiser
@CHAPO:Le progrs des tlcommunications dterminer de plus en plus indpendamment l'implantation des bureaux, des sites informatiques et des quipements industriels.
@TEXTE:Le regroupement des sites informatiques tmoigne de la libert offerte dsormais aux concepteurs pour l'implantation des outils informatiques. Grce aux lignes haut dbit et la fiabilit des tlcommunications, ils 'ont plus les installer proximit immdiate des utilisateurs ni des usines et autres sites industriels.
Dans le mme temps, le tltravail et les diffrentes formes de "tlprsence" (tlsurveillance, tlmainteance, tlvonfrence...) commencent librer les travailleurs des contraintes nes des bureaux et des usines traditionnelles.
Les organisateurs et les spcialistes du "business re-engineering" peuvent donc traiter sparment trois types d'organisation (ou d'architectures) et les optimiser selon leurs caractristiques propres. Minimisation des stocks et transports pour les processus matriels. Equilibres domicile/entreprise et travail individuel/collectif pour les utilisateurs. Loi de Grosch et adaptation prcise aux tarifs des matriels et des progiciels pour les sites informatiques.
Cette autonomie des diffrents structures reste cependant relative. Le co-t des tlcommunications s'abaisse mais ne peut tre totalement nglig.
Leur fiabilit devient excellente mais laisse subsister des risques. A l'ingnieur, l'organisateur et au chef d'entreprise de dfinir les bons arbitrages. @SIGNATURE:P.B.