Dominique le Dieu de Ville, chef du
groupe "Systme", service
interdpartemental d'exploitation
routire, direction rgionale de
l'quipement Ile de France
Didier Grard, s'occupe de la parie SE
la DREIF
Virginie Mateos 40 61 87 41 ou plutot
87 29
Franois Enaud, directeur du dpartement
transport routier et ferroviaire,
Steria, 34 88 61 51
Dominique Lambert, RP 38 44 64 44
Gilles Goux va remplacer Dominique
Lambert, qui part en ONG Moscou
@SURTITRE:INFORMATION DES AUTOMOBILISTES
@TITRE:Problme (apparemment) simple,
solution complexe
@CHAPO:Pour analyser le trafic des voies
rapides d'Ile de France et informer les
conducteurs, Sirius combine un systme
expert et des programmes algorithmiques.
@TEXTE:La direction rgionale de
l'quipement d'Ile-de-France (DREIF) n'a
pas lsin sur les moyens pour informer
les millions d'automobilistes qui
circulent sur le 500 kilomtres de voies
rapides autour de la capitale. Sous
matrise d'oeuvre Stria,
l'investissement dpasse 400 millions de
francs, et il reste complter le
dispositif dans la zone Ouest.
Le systme Sirius affiche, sur 250
panneaux lumineux, des messages sur la
fluidit, les bouchons, travaux et
accidents. Il rgule la circulation par
100 points d'accs munis de feux. Il
prsente aussi aux responsables de la
circulation, notamment les CRS, des
informations synthtiques sur l'tat du
rseau.
Bien que relativement simple en
apparence, le systme a ncessit, au
coeur d'un vaste ensemble de matriels,
rseaux et programmes, l'laboration de
deux noyaux distincts logiciels. L'un
pour la synthse des donnes de base,
l'autre pour la mise en oeuvre dtaille
des affichages.
Le premier ensemble, implment sous
forme algorithmique, part des
informations lmentaires pour dtecter
et paramtrer les vnements importants
du systme: les bouchons et accidents.
4000 capteurs lectromagntiques
(boucles de cble noyes dans le bton
de la route) indiquent la prsence et la
vitesse des vhicules. Aprs
numrisation, ces donnes sont lisses
sur une priode de 20 secondes. Le
rsultat de l'opration alimente un jeu
d'algorithmes spcifiques, labor par
l'Inrets (Institut national de recherche
sur les transports et la scurit) avec
le concours de la DREIF.
Le deuxime ensemble fait appel au
gnrateur de systme expert Genesia, de
la Steria. Non qu'une solution
algorithmique soit tout fait exclue,
surtout aujourd'hui, o- l'intelligence
artificielle se dmode quelque peu. Mais
la programmation "en logique" ne manque
pas d'avantages pour un systme de ce
type, sujet volution au cours du
temps, voire mise au point de rgles
en partie exprimentales. Il s'agit en
effet, comme consquence d'un vnement
donn, de dterminer, panneau par
panneau et feu par feu, les informations
afficher. Or l'imbrication du rseau
des voies rapides rend trs difficile le
montage rapide et fiable des plans
d'affichage appropris. Une
programmation par rgles prsente ici
trois avantages sur les codages
algorithmiques: lisibilit des
connaissances, volutivit,
formalisation conceptuelle explicite.
Comme le moteur Genesia est d'ordre 1
(NDLR:les rgles peuvent comporter des
variables), il a suffi de 200 rgles
pour reprsenter la logique gnrale du
systme et grer les centaines de
panneaux en fonction de leurs zones
d'influence.
@INTER:Les fondations
@TEXTE:Ces deux programmes, au coeur du
systme, s'appuient sur une base de
donnes relationnelle, en l'occurrence
Oracle. Ligne de base, le "vecteur
voirie" reprsente un segment de voie
(environ 500 mtres), avec ses variables
statiques (longueur, vecteurs contigus)
et dynamiques (taux d'occupation,
vitesse).
Dans chacun des trois postes de
commandement (PC), l'ensemble du
logiciel (noyau ci-dessus compris),
crit en C, tourne sur un ensemble de
machines Unix (Hewlett Packard 9000)
relies en Ethernet. Un serveur (doubl
pour backup) gre l'ensemble. Deux
frontaux se chargent des entres et
sorties. Les oprateurs disposent de
quatre stations (cran, clavier,
souris). Des liaisons X25 relient les
trois PC actuels (quatre terme) et le
PC de rgion.
Au niveau bas, le frontal d'entre
reoit les donnes en provenance de
machines spcialises (fournies par
SIAT) qui scrutent les capteurs et se
chargent de la conversion
analogique/digital. En sortie, un autre
frontal excute les ordres du systme
expert. Dans chaque PC, les oprateurs
disposent de quatre stations HP (cran,
clavier, souris). Les communications
avec les quipements rpartis au long
des voies passent par des cbles
composites: fibre optique et paires
torsades.
@INTER:l'homme et la machine
@TEXTE:On notera l'originalit de ces
choix par rapport nombre de systmes
industriels, o- le systme expert fait
plutt fonction d'outil de diagnostic,
alors que l'excution des manoeuvres est
confie des automatismes rigides.
Ira-t-on, terme, vers une
automatisation complte? Pour l'instant,
l'homme se voit de fait limin des
phases d'excution, c'est dire du
dtail des affichages, panneau par
panneau. A l'exprience, il s'est en
effet montr trop peu fiable, vue la
complexit et la varit des situations
possibles. Il oublie facilement un
panneau ou un autre.
Le systme expert, bien que perfectible
par nature, bnficie d'une bonne
confiance des utilisateurs. Certes, les
oprateurs peuvent tout moment
reprendre la main et composer les
messages qui leur paratraient
ncessaires. Mais en pratique,
l'application manuelle des plans
d'affichage est impossible dans les
dlais ncessaires. Aux heures de
pointe, un bouchon progresse d'un
kilomtres toutes les trois ou quatre
minutes. Le systme expert n'intervient
donc ni comme une aide, ni comme une
alternative. Sans lui, pas
d'exploitation possible.
En revanche, l'algorithmique de
dtection et d'identification des
incidents laisse encore quelques doutes.
Il appartient donc aux oprateurs de
valider ses diagnostics. Ils disposent
pour cela de 480 camras rparties sur
le rseau (ce qui explique d'ailleurs le
choix de la fibre optique).
A terme, on s'achemine vers le tout
automatique, vers le dclenchement sans
intermdiaire des affichages partir
des donnes et de leur analyse. Cette
solution se justifie d'autant mieux que
le rseau d'affichage ne met pas
directement en jeu la scurit des
usagers. Le systme les informe, ainsi
que les autorits de surveillance, il ne
pilote pas les vhicules. Bien que
gnante, une panne reste donc
supportable, et la scurisation du
systme reste raisonnable. Seul est
doubl le serveur central, pas les
frontaux. Le systme ne s'assure pas non
plus du bon fonctionnement des
diffrents panneaux, bien que certains
d'entre eux soient visibles par les
rseau des camras. Enfin, le contrat de
maintenance laisse aux fournisseurs un
dlai de 4 heures (mais sept jours sur
sept).
L'avenir s'inscrit dans de plus vastes
perspectives. La rgion Ile de France
participe par exemple au projet europen
Cities (Cooperation for integrated
traffic management and information
exchange systems). Les conducteurs
pourront bnficier d'un guidage
individuel (systme Carminat). Les
informations sur l'tat du rseau
routier feront l'objet d'une large
diffusion, grce un serveur
"grossiste". Les premires ralisations
pourraient commencer se gnraliser
partir de 1995.