@SURTITRE:RESEAUX HAUT DEBIT

@TITRE:Recherches bretonnes sur l'ATM

@CHAPO:Le projet Solidor étudie la plate-forme d'exploitation et les applications avancées qui vont de pair avec les réseaux à haut débit.

@TEXTE:La mise en oeuvre annoncée de l'ARM (Asynchronous transfer mode) représente pour les télécommunications un bond quantitatif et qualitatif. Outre des applications évidentes comme l'interconnexion de réseaux locaux, tirant parti des hauts débits, de nouvelles pistes restent à explorer. L'Irisa, établissement rennais de l'institut national Inria, a engagé des recherches dans cette voie.

@INTER:De gros tuyaux pour quoi faire?

@TEXTE:L'ATM a été mis au point au Cnet, à Lannion. France-Télécom exploite depuis 1993 une liaison expérimentale entre ce site, l'Irisa et le Cnet à Paris, sous le nom de projet Bréhat. Un réseau européen se met en place. Le 2 décembre dernier, la démonstration finale du projet Edid de conception coopérative de satellite entre la Grande Bretagne et la France a montré les potentialités de ce type de réseau.

L'interconnexion des réseaux locaux d'entreprise offre l'utilisation la plus évidente et la plus simple à réaliser des communications à fort débit (au dessus de 34 mégabits par seconde). Mais l'ATM offre aussi l'avantage d'accepter un débit variable. L'usager n'est plus obligé, pour être certain d'écouler ses pointes de trafic, de choisir l'abonnement au débit maximum du réseau, comme avec les lignes spécialisées ou les réseaux commutés actuels. En contrepartie, note Michel Banâtre (Irisa), "La distribution d'un nombre variable de machines sur un réseau haut débit exige un système d'exploitation capable de gérer ces ressources de façon cohérente".

@INTER:Une plate-forme expérimentale

@TEXTE/Pour mettre au point une plate-forme offrant ces possibilités d'exploitation, l'Irisa a récemment lancé le projet Solidor. Avec le soutien du conseil régional de Bretagne et un partenariat avec OST, petite entreprise bretonne de 400 personnes, spécialisée dans la fourniture d'équipements de télécommunication.

La plate-forme (appelée Astrolabe, implantée sur des processeurs Pentium) permettra de tester ce type d'architecture mais aussi les applications innovantes qui peuvent en tirer profit: calcul distribué par parallélisation d'un nombre croissant de stations de travail, télévision à le demande notamment.

Le projet retient quatre thèmes de recherche: programmation d'applications distribuées, mécanismes systèmes adaptés, choix architecturaux (matériels et logiciels) pour la tolérance aux fautes, valorisation/expérimentation. La vulnérabilité des systèmes fortement répartis fait l'objet d'une attention particulière.

L'expérimentation s'est appuyé, jusqu'à présent, sur la version 3.0 du système à micro-noyaux Mach, de l'université Carnegie Mellon. Mais l'équipe travaille désormais sur la technique Chorus d'Unix à micro-noyaux, issue d'un projet Inria dirigé par Hubert Zimmermann et considérée comme un standard industriel.

Quant aux applications, la vidéo à la demande a fait l'objet d'annonces industrielle. Oracle a basé son Media server sur la version 7 de sa base de données et Thomson consumer electronics collabore avec Sun pour son "Open TV". La division TBS (Thomson broadband systems) participe à l'expérimentation. Une autre application vise à constituer un service de "presse télématique". Il offrira le contenu et la présentation d'un journal sur papier, en visant à résoudre les problèmes de temps de réponse, de disponibilité et d'extensibilité en fonction de la demande.@SIGNATURE:JEAN-PAUL BOIS