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@TITRE: La gestion des conseils généraux à l'heure de l'objet

@TEXTE: C'est curieusement un parti pris de continuité qui, au début de 1995, a introduit l'orienté objet, via l'architecture OLE 2 (Object linking and embedding) de Microsoft, dans une des nombreuses applications bureautique du conseil général des Alpes maritimes. Du logiciel maison utilisé depuis 1988 par les cinq personnes chargées du contrôle des budgets des établissements médico-sociaux de ce département, jusqu'au progiciel développé sous Paradox, fondé sur OLE 2 et commercialisé auprès d'autres conseils généraux, le fil rouge se nomme intégration.

"Le passage d'une technologie à une autre doit être transparent pour l'utilisateur", prétend le chef de projet niçois Marie-Françoise Morelli. Depuis sept ans, les agents se sont habitués à la combinaison tableur, base de données, traitement de texte développée pour eux, sur la base de l'intégré Smart (sous Dos), qui leur permet de gérer les données transmises par les 120 maisons de retraite, instituts médico-pédagogiques et autres crèches. "L'application est marginale mais stratégique, puisqu'elle sert notamment à établir les prix de journée", précise le responsable du service, Michel Besso.

Windows oblige, en 1993, un lifting s'impose. Tant qu'à faire, en conservant les couper-coller et autres liens entre applications dont les utilisateurs sont satisfaits. Le maquettage sous Access réalisé par l'équipe de Marie-Françoise Morelli sert de base à un appel d'offres. La Siage (prestataire spécialiste des collectivités locales) répond en proposant une solution modulaire, développement objet à la clef, et vend l'idée à quatre autres départements. Paradoxalement, l'avance des niçois, qui fournissait étude détaillée et cahier des charges, n'a pas simplifié la tâche des développeurs de la Siage.

Le projet accuse un an et demi de retard, avec une centaine de jours d'études supplémentaires, ne serait-ce que pour accorder les souhaits des cinq départements souscripteurs, puis 300 jours de développement et 60 jours de tests. "La partie la plus fastidieuse", remarque Christine Molina, ingénieur chef de produits de la Siage. Car si le travail des développeurs, spécialistes d'Excel et de Word, outre l'introduction des liens OLE, a consisté à lever les nombreuses petites incompatibilités d'une version à l'autre des logiciels, il reste toujours des surprises au moment du paramétrage. Exemple: "une mise en page perdue ou un titre qui se décentre lorsqu'on introduit un tableau dans le document".

@INTER: Une simple icône sur l'écran

@TEXTE:Mais le résultat en vaut la chandelle. Depuis la saisie des données (que les niçois effectuent en partie dans les établissements, sur portable) jusqu'à l'édition de la tarification, en passant par l'élaboration des statistiques et celle des rapports intermédiaires servant aux négociations avec les directeurs d'établissement, les agents passent indifféremment d'un texte à un tableau ou à un champ de données et élaborent des documents composites comme sur le papier, sans avoir à lancer les applications respectives. OLE 2 ne s'appuie plus sur les liens dynamiques entre applications (DDE) mais sur une couche objet COM (Component Object Model) plus proche du système d'exploitation. D'où l'automatisation des interactions. Le document type de tarification (qui varie d'un établissement à l'autre) est simplement signalé sur l'écran des agents par une icône.

Qu'au moment du développement, la version d'OLE 2 n'assumait de façon sûre que les liens locaux, sur une même machine, ne génait guère les informaticiens du Conseil général azuréen, puisque le service concerné ne travaille pas en réseau. Le progiciel de la Siage est néanmoins proposé en version réseau. Que les liens bureautiques impliquent, pour tout document composite stocké, la présence sur le système des applications d'origine et donc une configuration puissante pour fonctionner confortablement, n'est pas non plus un problème. "L'installation standard est un 486, 16 Mo de mémoire", dixit Michel Besso. D'autant que son service envisage de transférer les huit années de données antérieures pour renforcer encore l'aspect aide à la décision de cet outil. Autant que la fiabilité accrue du processus de contrôle et de tarification, c'est, selon lui, la productivité du service qui est en jeu: "certains font encore manuellement la même chose mais avec 15 personnes". Des arguments qui, apparemment, ont suffi à décider une dizaine de départements (dont les cinq souscripteurs) à investir de 80 000 à 140 000 francs (en fonction du nombre d'établissements gérés) auquels s'ajoutent les frais de formation (30 à 50 000 F selon la Siage).

SIGNATURE: A.-M.R.