@SURTITRE:INTERFACES MULTIMODAUX

@TITRE:Montpellier confirme son image

@TEXTE:Avec leur quatrième édition, les journées de Montpellier "L'interface des mondes réels et virtuels" ont prouvé qu'elles avaient leur place en Europe et même au niveau international. D'autres places comme Londres ou Stuttgart savent réussir des journées sur la réalité virtuelle. Maastricht (fin août prochain) laisse attendre quelques bons exposés. Et le Siggraph (cette année à Los Angeles) reste hors compétition avec ses dizaines de milliers de visiteurs. Mais Montpellier pousse le travail de recherche à un niveau ailleurs inégalé, et ouvre de nouvelles pistes dans la bonne tradition de l'innovation à la française.

@INTER:Espace sonore et télé-présence

@TEXTE:En transposant aux espaces virtuels son expérience de l'acoustique des salles de concert, Euphonia, par exemple, renouvelle les approches des mondes sonores de synthèse. Cette firme de conseil s'appuie sur des produits Lake (outils de traitement du signal, logiciel CATT-Acoustic d'une université suédoise, microphone à quatre capteurs, cartes spécialisées de National Instrument). Les applications s'étendent des locaux aux jeux sur ordinateur.

Les systèmes de télé-action avec retour d'effort passent au stade des applications pratiques, surtout dans les domaines nucléaire et médical. Le CEA présente son système de télé-opération anti-collision pour la maintenance et le démantèlement des installations nucléaires. Medialab montre un système développé avec l'école Sainte Anne de Pise.

@INTER:Le PC progresse mais Silicon Graphics domine toujours la scène

@TEXTE:Les applications tendent à se scinder entre le haut de gamme sur Silicon Graphics et le moins cher sur PC. Dans la catégorie "luxe" l'organisme italien Enel montre par exemple ses reconstitutions historiques (basilique Saint Pierre, tombe de Nefertari). La start-up française Virtools l'applique à la CAO, par exemple pour le futur Airbus gros porteur A 3XX. Mais les solutions économiques sur PC, à condition de bien s'en servir, ont aussi beaucoup à montrer, par exemple les reconstitutions des grottes de Lascaux et Cosquer, avec celle de Pont d'Arc en perspective. La réalité virtuelle est ici d'autant plus appréciable que la visite réelle de ces grottes sera toujours réservé à un très petit nombre de personnes. Enfin, à destination d'un plus large public, Simulis avait apporté deux machines de jeux Virtuality, IBM sa gamme Elysium, Somocom son simulateur de vol sur Pentium.

@INTER:Diversité et vitalité de la recherche

@TEXTE:L'importance du volet "recherche" se vérifie par le volume des actes (553 pages). Citons par exemple le travail d'Alain Grumbach (ENST Paris), qui propose un modèle de simulation d'interaction avec un monde virtuel, centré sur les aspects cognitifs (voir schéma). Parmi les thèmes principaux, on note les interfaces multimodales, terme que les chercheurs préfèrent à "multimédia", plus flou voire essentiellement commercial. Plus nouvelle, l'intégration des scènes réelles et virtuelles progresse. Au dessins animés (Toons ou Terminator II) succèdent aujourd'hui les applications concrètes comme la chirurgie assistée par ordinateur.

Montpellier a par ailleurs pris le relais des journées d'Intelligence artificielle, qui se tenaient jusqu'à présent en Avignon. Ici aussi les applications sont à l'honneur, mais la gestion l'emporte de loin sur les projets industriels. Non sans audace, les chercheurs reprennent un thème ancien mais jusqu'ici décevant, la modélisation des entreprises elles-mêmes. Le BPR (Business process reengineering) se sert ici à la sauce bordelaise (Guy Doumeingts, GRAI). Hammer et Champy, qui ont lancé le concept aux Etats-Unis auraient du mal à reconnaître leur enfant. A Montpellier, les concepts comme les images se traitent comme nulle part ailleurs!@SIGNATURE:PIERRE BERGER.

@LEGENDE PHOTO:Conception d'unité chimique sur station Virtools.

@LEGENDE SCHEMA:Alain Grumbach modélise les interactions entre l'humain et l'espace virtuel.