@T RUB1:Commerciales, associatives, les nouvelles communautés
@CHAPO: A FAIRE SELON CONTEXTE
@TEXTE:Entre le corps et l'âme, les nouvelles technologies n'obligent pas le communautés à choisir. Bien au contraire, elles les poussent à progresser sur les deux plans. L'esprit ET la chair. Elles libèrent leurs animateurs des préoccupations matérielles (l'envoi de convocations à une réunion, par exemple, prend cent fois moins de temps par Internet que par la Poste), leur permettant ainsi de mieux travailler les moments les plus forts de la vie collégiale, les réunions physiques.
Dans une famille, les technologies sauvegardent, renforcent, parfois recréent les liens, dans une famille par exemple, entre des cousins aussi éloignés par la généalogie que par la géographie. Mais ne leurs donnent que plus envie de se retrouver, de temps en temps, dans une vieille maison de famille pour savourer les recettes de l'ancêtre commune et supporter ensemble les cris et les galopades des enfants.
ans les coins les plus reculés de la France profonde, elles désenclavent plateaux du Vercors, vallées tourangelles ou collines ardéchoises. Ni pour les vider de leurs habitants, ni pour y faire revenir en permanence les enfants du pays partis pour Paris ou pour la Silicon Valley. Avions, TGV et voitures continuent de jouer leur rôle. Car le Web transporte peut-être l'image des blés qui mûrissent, voire le bruit du vent sous les tuiles, mais il n'est pas prêt de remplacer cette sensation qui vous prend de partout, nez, peau, tête, au coucher de soleil, sur la terrasse du petit bistro. Pas plus d'ailleurs, pour ceux qui y ont goûté, aux ambiances à la fois toniques et perverses d'un Weber au coeur du Marais parisien.
Dans les administrations, un Jean-Paul Baquiast polarise actuellement un frémissement qui ne changera pas les sinistres murs de Bercy, mais qui fait souffler dans ces univers staliniens (ou simplement colbertistes, ou plus simplement encore, fatigués et poussiéreux), un vent nouveau. Qui ouvre, selon ses termes "des espaces projets à configurations variables... où le travail coopératif en réseau s'impose". Dans les entreprises, c'est à qui chante l'entreprise ouverte, en réseau, virtuelle...
Mais le Web nous emmène plus loin. Il ne se contente pas de redonner vie aux lieux traditionnels, aux communautés locales, familiales et professionnelles d'hier. Il fait naître de nouveaux types de communautés sans équivalent historique. Dans "Et Dieu créa l'Internet", Huitema jetait quelques lumières sur l'hyper-démocratie de l'IETF. Aujourd'hui, la communauté Linux vient de réussir un petit miracle: garder son esprit libertaire tout en faisant cautionner son serveur gratuit Apache par IBM en personne. Thomas J. Watson et son col dur doivent se retourner dans sa tombe.
Je rêve, sans doute. Mais n'est-ce pas permis, cinq minutes, cinq semaines, pour un numéro de vacances ?
@SIGNATURE:PIERRE BERGER
@T RUB3:Le Préau, communauté d'enseignants
@TEXTE:Co-fondée par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, l'Ecole nationale supérieure des télécommunications, l'Université de technologie de Compiègne et la Compagnie bancaire (Paribas), le Préau offre aux enseignants un espace de 370 mètres carrés équipé d'une demi-douzaines de postes de travail connectés. Chaque jeudi, des ateliers de démonstrations d'expériences, produits et services innovants viennent compléter les services permanents d'information, de documentation et d'échanges.
En partenariat avec l'association Eurotechnopolis, a été lancé le CVE (Campus virtuel européen), pour accompagner des projets, visant essentiellement le management. Pilotage et accompagnement (coaching) se font essentiellement à distance, par Internet. On peut considérer cette activité comme une nouvelle forme de formation permanente. Elle propose en effet des parcours de formation qui "font travailler les gens sur leurs propres problèmes et projets".
Enfin, le Préau organise des ateliers spécialisés pour creuser les questions clés relatives aux nouvelles technologies éducatives. Le premier atelier s'est déroulé le 3 juillet à l'Insead (Fontainebleau) sur le thème des "communautés virtuelles d'apprentissage".
@T RUB3:Les passionnés du "Club des trois vallées"
@TEXTE:Au Sud de la Touraine, un petit groupe de passionnés pousse les échanges, notamment sur le Web. Ses membres regroupent les profils les plus divers, autour de son président Dominique Robin (Crédit agricole Montrésor) et de Pierre Berloquin, auteur multimédia. On y rencontre aussi bien des exploitants agricoles qu'un cuistot, d'anciens instituteurs et un ingénieur informaticien. Sans compter, précise le président, "les gens de passage". Depuis 18 mois, il dispose d'un local regroupant six ordinateurs, dont l'un sert particulièrement à la navigation sur le Web. Les activités vont de la formation (outils bureautiques) à l'animation locale, notamment chaque année pour la Fête des laines, un des grands moments de ce petit "coin" typique de la bonne vraie France. Et si vous n'avez pas le temps de passer par Montrésor, vous pouvez visiter leur site en www.crealude.com/troisval.
@T RUB3:S'il ne reste qu'un cybercafé, ce sera le Webbar
@TEXTE:Au 32 rue de Picardie à Paris, dans un atelier d'un ancien atelier d'orfèvrerie, les écrans branchés sur le Web animent la mezzanine qui surplombe les tables rudimentaires des consommateurs. Bière et coca dominent, comme l'anglais d'ailleurs, les 450 mètres carrés de ce lieu de culture à la fois bien français et tout à fait international. Pour ne pas dire global, c'est à dire américain. Lorraine, cliente au départ, est devenue l'une des techniciennes animatrices.
Les cybercafés ferment les uns après les autres. Mais le Webbar maintient une clientèle fidèle, grâce à ses locaux peu ordinaires mais aussi une politique très active d'animation et de communication. Cela lui vaut en particulier le passage permanent d'Américains en voyage qui n'ont pas voulu s'encombrer d'un portatif, d'un modem, et d'un abonnement Internet international.
Steve Shalloe ne ménage pas ses efforts pour entretenir l'ambiance. Il va jusqu'à imprimer chaque mois un programme des réjouissances. Pour juin 1998, on notait une exposition d'estampes, des concerts (souvent retransmis via Internet), un grand écran pour la coupe du monde de Football (incontournable, même pour les fous du Web), des séances de contes, de théâtre, une projection de clips et de courts métrages et des soirées dansantes. Il paraît, d'ailleurs, que le lieu ne fonctionne pas mal non plus comme club de rencontres... la passion du Web ne donne que plus de valeur aux indispensables "biobreaks"!@SIGNATURE:P.B.