Le principe de commande séparée de chaque caractère, élaboré pour la machine à écrire, est respris vers 1910 pour les machines à calculeret surtout pour la tabulatrice. Qui reprend aussi le principe du ruban encreur et du rouleau sur lequel défile le papier. Mais ici, il s'agit d'une machine opérant de manière répétitive, par lots, et l'avancement du papier n'est pas commandé manuellement, mais automatiquement, carte perforée après carte perforée. Et, pour des raisons de performance, il n'y a pas une barre par caractère mais par colonne de l'état à imprimer.
La tabulatrice est la principale des "grosses" machines d'un atelier mécanographique à cartes perforées. C'est vers elle que converge tout le travail, depuis la perforaction des cartes et leurs tris et interclassements, leurs calculs intermédiaires, jusqu'à la phase finale de totalisation et d'impression qu'opère la tabulatrice.
Dans son principe, elle combine au minimum deux fonctions : l'impression du contenu du cartes et la totalisation de certaines zones. Les totaux et sous-totaux sont imprimés chaque fois qu'un paramètre concerné change. Par exemple, on trie les cartes sur le département postal, et on imprime un total département avant de passer au suivant. Le choix des zones imprimées et des totalisations est déterminé par une boite ou panneau de connexions. A l'origine, ces connexions sont des câbles souples (du type des câbles de frein d'une bicyclette). Ils sont peu à peu, surtout à partir des années 1950, par des connexions électriques.
Au fil des ans, la tabulatrice se perfectionne, se dote d'unités de calcul, de perforateur de cartes récapitulatives... et finit même par se munir de circuits électronique. Au point qu'on peut se demander si, d'un point de vue strictemnet technique, certains des ordinateurs des années 1960 ne sont pas de simples tabulatrices perfectionnées... Mais, pour des raisons culturelles et commerciales, la rupture sera marquée fortement et la tabulatrice disparaît progressivement au cours des années 1970.
Dans la "Terminologie du traitement de l'information" (IBM, 1972), le mot tabulatrice ne figure plus. On y trouve cependant encore un grand nombre de termes relatifs aux cartes perforées, ainsi que panneau de connection, mais aussi (oubli révélateur ?) la définition :
Unité de calcul électronique (Abréviation UCE). Anglais Electronic computing unit. Dispositif électronique susceptible d'exécuter des opérations arithmétiques simples sans réduire la vitesse d'une tabulatrice.