Consultant
cf. "Informatique et télécommunications. Penser autrement les systèmes d'information" in Afcet/Interfaces n° 89, mars 1980
D'entrée de jeu, JPB distingue l'informatique classique
(à la "big brother")
- marquée par la contrainte de la rareté ;
- la téléinformatique permettait le partage, mais selon des règles
de dialogue fixées de façon différente par chaque constructeur
; on aboutit donc à une situation de blocage rendant l'interconnexion
entre systèmes très difficile ;
de l'informatique actuelle (conviviale) dans le cadre de laquelle
il se situe résolument :
- banalisation des systèmes répartis conviviaux ;
- des systèmes ouverts reliés en réseaux ;
- des stations de travail ;
- des interfaces graphiques ;
- raffinement de la représentation du réel ;
mais il nous faut accéder à une mutation conceptuelle.
Quelques repères datés :
- dès 68-75, avec D. Engelbert, premières applications : souris,
traitement de texte, fenêtres ;
- 72-80 : Xerox (Parc) avec Alan Kay et Bob Metcalfe : station de travail (idée
: une personne, une machine), langage iconique. Ethernet (= interconnexion répartie,
non hiérarchique), orientation objet ; toutes bonnes idées que
Xerox n'a pas su exploiter ;
- 78-84. Inria, avec Najah Naffah et Bernard Scheurer : idée d'utiliser
les standards du marché ;
- 84, Apple, avec Alan Kay et Bill Atkinson, ramasse la mise.
Dès 1975, la communauté scientifique avait clairement choisi les systèmes répartis, la réalisation industrielle a demandé douze ans, l'application généralisée sera bien plus longue.
Comment définir la rupture ?
La "station de travail" ne sert pas à automatiser (tout ce qui pouvait l'être l'était déjà), mais à assister les activités intellectuelles de chacun. ON passe d'une logique de partage à une logique de ressources, on évite la vulnérabilité par la surpuissance à une répartition de la puissance.
Mais les outils industriels s'intègrent mal dans une organisation taylorienne, et les dirigeants réagissent encore selon le modèle organisationnel du système centralisé. Erreur classique : plaquer une informatique répartie sur une ancienne organisation (surtout dans les PME). Pour JPB, à long terme, il ne restera plus que l'informatique répartie, mais il existe actuellement un problème d'articulation entre les deux.
L'informatique interactive introduit un nouvel ordre de complexité.
Il devient indispensable de tenir compte de l'aspect dynamique de l'information.
JPB propose de distinguer trois types de messages
- les signaux, assimilables aux données de gestion, bien formalisées
;
- les signes, plus globaux, assimilables aux documents, aux connaissance méthodiques
;
- les symboles, domaine du non-dit, de l'affectivité, de la culture d'entreprise...
Tous ces messages doivent être pris en compte.
Discussion : la distinction mériterait d'être poussée plus loin ; il faudrait par exemple introduire dans le modèle les conditions de l'échange (pragmatique).
Compte-rendu rédigé par C. Hoffsaes.