Professeur à l'Université des sciences sociales de Toulouse
En guise de définition d'un système d'information (SI) ce schéma déjà vieux :
En réalité, il existe deux SI : l'un exprimant les informations du système opérant, l'autre les informations du système décisionnel, les deux systèmes ayant évidemment une partie commune. Il existe des méthodes de conception pour les SI liées au système opérant (Merise, Axial) et d'autres, pour la conception des systèmes à base de connaissances (KOD, Kads).
On peut aussi distinguer :
- des SI collectifs (communs à toute l'organisation) bien adaptés
à un site central,
- des systèmes individuels (propres à un individu ou à
un groupe) bien adaptés aux micros,
- des systèmes coopératifs (constitués des liens entre
les SI individuels et collectifs) bien adaptés aux réseaux.
Quatre concepts fondamentaux pour le STI :
- modèle : ce qu'on décide de représenter (abstraction
du système réel) en fonction des objectifs ;
- formalisme : conception de représentation des concepts du modèle
; à un même modèle peuvent correspondre un ou plusieurs
formalismes;
- méthode : façon de mener le processus de représentation
;
- outil : logiciel assistant le concepteur dans la mise en oeuvre du formalisme
ou de la méthode.
Quatre générations de méthodes de conception :
1. On définit des traitements (partie dynamique) sur des fichiers (partie
statique) : imitation du travail exécute à la main. On parle d'analyse
fonctionnelle et organique.
2. On parle de BD (banque de données), c'est-à-dire que les relations
entre les fichiers sont décrites. On parle toujours d'analyse fonctionnelle
et organique, mais une partie des traitements s'effectue dans les BD.
3. BD-traitements-interfaces. Le modèle est systémique (idée
d'une approche globale). On pense en trois niveaux : conceptuel, organisationnel
(ce niveau n'existe pas dans l'informatique scientifique) et physique. Les méthodes
de cette génération sont actuellement appliquées dans les
entreprises (Merise...) grâce aux outils associés : les AGL (ateliers
de génie logiciel).
4. L'approche objet, encore au stade de la recherche et au début d'utilisation
industrielle ; il existe des méthodes au niveau conception (Hood).
Les concepts des trois première générations sont proches : le traitement est maître sur les données. La distinction reflète la séparation du disque dur (données) et de la mémoire centrale (traitement). En revanche, l'approche-objet part des représentations des objets, décrits avec leurs relations et leurs attributs, et leurs méthodes associées (dynamique). Un objet peut être activé soit par un message provenant d'un autre objet, soit par une action de l'utilisateur.
La place de ces méthodes
Si on suit le déroulement d'une étude : études en amont (schéma directeur, audit, étude d'opportunité), puis processus de conception (étude des besoins, spécifications, conception, réalisation, maintenance), Merise s'applique à l'étude des besoins et aux spécifications, les AGL à la conception et à la réalisation, et il existe des phases de validation à toutes les étapes. Mais aucune méthode d'informatique n'aborde les études en amont. Ce qui compte là, c'est la culture du concepteur, sa connaissance de l'entreprise et de son environnement.
MFB nous présente aussi les méthodes de conception liées aux systèmes à base de connaissances. Elles ont l'avantage d'aider à conceptualiser les décisions complexes en s'appuyant sur une modélisation plus complexe des informations. On retrouve avec les méthodes associées la notion d'objet à laquelle s'ajoute la notion d'inférence qui exprime des éléments de raisonnement : ces éléments sont décrits à l'intérieur des tâches orientées "buts". Le choix de la tâche pouvant être fait par un module stratégie. Quant à l'approche objet, seule, MFB la sent mal au niveau de l'étude des besoins et des spécifications, car elle ne permet pas une validation aisée auprès des utilisateurs. En revanche, elle est efficace dans les phases de conception et de réalisation.
Compte-rendu rédigé par C. Hoffsaes et Marie-France Barthet