Sommaire : Trois questions à Jean-Pierre Jouannaud | Actualité de la semaine | Enseignement | Manifestations | Le livre de la semaine | La recherche en pratique | Rectificatifs
Asti-Hebdo :Quels sont actuellement les thèmes les plus actifs dans le domaine que couvre l'Afit (Association française d'informatique théorique) ?
Jean-Pierre Jouannaud : Tout ce qui concerne la sécurité est particulièrement actif. Les relations industrielles sont denses. Nous n'avons d'ailleurs pas créé de groupe de travail spécialisé, car nous participons à celui de la SEE, fort dynamique, avec une dizaine de chercheurs très engagés. Une demi-douzaine (sinon même des dizaines !) de colloques traitent chaque année de ces questions.
Du point de vue théorique aussi bien que pratique, on peut distinguer deux thèmes distincts. D'une part la cryptographie, essentielle à la sécurité des transmissions. Elle s'appuie sur la théorie des nombres, l'algèbre des corps finis, la théorie des codes. D'autre part la preuve de programmes et de protocoles, visant la sécurité de la programmation. Les outils relèvent principalement de la théorie des types, c'est-à-dire des logiques constructives d'ordre supérieur.
De son côté, l'algorithmique regroupe une forte communauté (équipes notamment à l'Inria, à Orsay, Lyon, Bordeaux, Grenoble...). Les chercheurs cherchent le plus souvent des algorithmes adaptés à des problèmes particulier. Le dessin de surface en trois dimensions intéresse aussi bien le cinéma et l'animation que la CAO et la robotique. Or il soulève des problèmes d'algorithmique aussi complexes qu'intéressants.
Quant à la complexité, elle anime quelques petits groupes. La France est en pointe sur la "complexité en moyenne". De quoi s'agit-il ? Alors qu'une grande partie des théories de la complexité raisonne en "pire cas", ces recherches françaises partent du fait que la complexité, à l'intérieur d'une famille donnée de problèmes, varie beaucoup en fonction de la distribution des données. Certains algorithmes, NP en pire cas, sont linéaires en moyenne. On observe même des phénomènes de phase, analogues à ceux de la physique, avec de grands plages de paramètres où l'algorithme se comporte bien, et des seuils au delà desquels il perd brutalement ses qualités.
A.H. Le profil de vos membres est donc à haute teneur abstraite et mathématique ? ?
J.-P.J : Ces domaines sont à cheval sur l'informatique et les mathématiques, et ses spécialistes viennent souvent de formations mathématiques. Mais plusieurs d'entre nous sont devenus industriels. Il s'agit d'anciens théoriciens (dont un des plus connus est G. Roucairol)... mais aussi souvent des étudiants de nos disciplines qui ont choisi l'industrie. Les relations ont donc souvent une sympathique connotation personnelle. L'image de l'informaticien théoricien perdu dans les spéculations abstraites, qui avait sa justification dans les années 60, est maintenant bien dépassée. Nos travaux n'ont pas de mal à intéresser les industriels !A.H. Quelles sont actuellement les principaux projets de l'Afit ?
J.-P.J. : Nous digérons les actions que nous avons lancées il y a un an. Une des principales est d'évaluer les thèses françaises d'informatiques théoriques pour primer celles qui constituent de véritables percées (breakthroughs). Nous sommes en train d'évaluer celles de cette année. La cuvée 1999 a déjà été excellente.On appréciera la synthèse du Monde.
Dans notre prochain numéro, nous présenterons d'autres réactions, notamment le point de vue de notre président Malik Ghallab.
L'agitateur artistique national, fidèle à lui-même, commente "J'ai la faiblesse de penser qu'elle va générer, un nouvelle fois, un événement Cette action cible les start-up, les milieux du high-tech, de l'informatique, les opérateurs de l'internet...
Réponses des parents:
Français (67%),
Anglais (62),
Informatique (58).
Réponse des enseignants: mêmes connaissances, et dans le même ordre:
83, 59 et 48
Jacques Baudé commente: "Connaissances maîtrisées", on en est loin ... dans le système éducatif tel qu'il est actuellement ! Et pourtant, le développement de l'informatique, et des TIC en général, dans notre pays et en Europe nécessite une politique globale, de l'Ecole à l'Université en passant par la Recherche.
Ce colloque fera le point sur la création actuelle et explorera les pratiques émergentes dans l'art et les techno-sciences : art bio-technologique, créativité en ligne, interrelation espace virtuel-espace physique, lien entre les mythes anciens et pratiques contemporaines, approche d'une conscience modifiée par les technologies contemporaines, etc.
Programme détaillé sur le site de l'Olats
L'ouvrage
"Vérification de logiciels" est consacré à une
des techniques les plus utilisées et les plus efficaces, le model-checking.
Il permet de mieux circonscrire les erreurs au sein
d'applications industrielles (protocole de contrôle audio Bang et Olufsen,
supervision de fabrication distribuée Renault, téléphonie cellulaire Motorola.
Le livre est divisé en trois parties :
- principes fondamentaux (modélisation par automates finis, produit synchronisé d'automates, logique
temporelle, algorithmes de model-checking symbolique, systèmes temporisés),
- questions pratiques : écriture des propriétés de correction
et approches permettant de les vérifier
- différents outils de model checking.
Auteurs : B. Bérard, M. Bidoit, F. Laroussinie, A. Petit et P. Schnoebelen.
Editeur : Vuibert
Par ailleurs l'Institut a passé des partenariats avec des éditeurs d'ouvrages informatiques, notamment Sybex, Masson, Microsoft Press, Armand Colin, Osman Eyrolles Multimédia, et propose des versions Braille sur disquettes de plusieurs dizaines de leurs ouvrages.
Si la question vous concerne, vous pouvez prendre contact avec Juliette Bourgoin qui vous conseillera utilement.
L'équipe ASTI HEBDO : Directeur de la publication : Malik Ghallab. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet Chefs de rubrique : Sylvie Lepont, Mireille Boris, Jean-Pierre Cahier, Anne Liebman.