Hebdo No 128. 13 octobre 2003

Sommaire : Trois questions à Jean Charlet (RFIA) | L'actualité de la semaine | Mots et concepts | Enseignement| Entreprises | Manifestations | Bibliographie | Détente


Afig : appel a communication
Cette année, les seizièmes journées Afig auront lieu du 3 au 5 décembre à l'Université Paris 8 à Saint-Denis (93).
Les auteurs potentiels devaient exprimer leur intention avant le 10 octobre, mais il n'est peut-être pas trop tard pour faire des propositions par courriel.
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RNTL 2003
Les Assises du RNTL (Réseau national des technologies logicielles) se tiendront les 16 et 17 octobre au WTC de Grenoble. Cinquante démonstrations de projets et de plates-formes montreront les résultats obtenus et cinq sessions présenteront les grandes évolutions technologiques. Consulter Le site


"Il faut faire des systèmes à base de connaissances qui ont des comportements intelligibles, et non intelligents, pour l'utilisateur comme pour l'organisation. La frontière est aujourd'hui bien floue entre intelligence artificielle et systèmes d'information."

Trois questions à Jean Charlet

Co-président du comité de programme de RFIA 2004

Asti-hebdo : la prochaine édition du congrès RFIA (Reconnaissance des formes et intelligence artificielle) se tiendra à Toulouse, du 28 au 30 janvier prochains (plus les tutoriels des 26 et 27 janvier). Quelle vous paraît être l'évolution majeure de ces domaines.

Jean Charlet: RFIA, par définition, regroupe les communautés RF (reconnaissance des formes) et IA (intelligence artificielle), qui se retrouvent principalement dans les deux associations membres de l'Asti : l'Afrif et l'Afia. En 2002, et pour parler de l'IA, Catherine Garbay a cherché à élargir l'assise de la conférence avec un point de vue interdisciplinaire, en sollicitant par exemple la communauté de l'ingénierie des connaissances (ma spécialité). Pour 2004, j'ai poursuivi dans cette direction en sollicitant la communauté fortement émergente du document (et son orientation vers le web sémantique) et d'autres comme les multi-agents. Cela, en conservant l'assise des thématiques de l'IA plus classiquement présentes à nos congrès comme le diagnostic, les raisonnements, l'apprentissage, etc. Nous avons reçu en tout 280 propositions, RF comprise.

En ce qui concerne l'IA, le positionnement des applications a évolué. Dans les années 1980, on développait des systèmes experts conçus comme des simulations de l'intelligence humaine. Maintenant, on essaie d'envisager quel type d'aide on peut proposer et comment elle va s'intégrer dans la pratique. C'est à partir de ces questions que l'on envisage la façon de développer un système à base de connaissances qui aura un comportement intelligible (et non intelligent) pour l'utilisateur : c'est un des objets d'étude de l'ingénierie des connaissances. C'est ce type d'évolution qu'a suivi le projet Sachem de la Sollac (maintenant Argelor-Sacilor) : d'un projet de simulation et de remplacement d'experts, il est devenu un projet de gestion des connaissances de pilotage de hauts-fourneaux. C'est la même chose en médecine : laissons faire à la machine ce qu'elle fait très bien : le traitement, la fusion de données, la prise en compte de nombreuses données, la mémorisation de l'historique, certains "raisonnements", etc. Et laissons à l'être humain l'interprétation et la décision finale. Ceci dit, il ne faut pas oublier que la machine va générer de nouveaux comportements, de nouveaux apprentissages et donc de nouvelles connaissances : elle ne pense pas, elle donne à penser. .

A.H. : Cependant, aujourd'hui, une grande partie de l'information, dans le domaine médical en particulier, est fournie par des machines. Comment intégrez-vous cela à vos réflexions ?

J.C. : C'est un fait que les machines fournissent beaucoup d'informations, par exemple pour les examens biologiques. Ce sont d'ailleurs les plus faciles à gérer. Elles arrivent bien structurées, sous forme de chiffres, comme la valeur d'une glycémie. Mais elles sont toujours accompagnées du commentaire des médecins. De même que les images. Et ce sont ces commentaires qui représentent la partie interprétation, la plus-value, du médecin qu'il faut bien intégrer aussi dans le dossier médical. Ce secteur, où se situe mon laboratoire (Stim/AP-HP), ouvre ainsi à XML un vaste champ d'application pour la représentation des documents semi-structurés.

Maintenant, la médecine a des besoins de codage de l'activité (obligation administrative), de gestion des thésaurus de spécialités, d'études épidémiologiques, de certains échanges où un encodage formel est nécessaire. C'est là qu'on retrouve les ontologies chères à l'ingénierie des connaissances et à la terminologie, ainsi que les raisonneurs, en particulier les logiques de description développées en représentation des connaissances et réactives par les recherches sur le web sémantique. Les résultats des études épidémiologiques permettent de mettre au point des guides de bonne pratique ou des références médicales opposables. Ces recommandations impactent la pratique et le dossier médicaux.

D'un point de vue informatique, la boucle est bouclée : on cherche à conserver en médecine le matériel contextuel de départ, les compte-rendus textuels, mais on a besoin de systèmes à base de connaissances pour traiter et raisonner avec les informations qui y sont consignées et finalement créer de la connaissance qui est réinsérée sous forme textuelle dans le dossier.

Le thème"document" est donc aujourd'hui important pour nos disciplines, et sera bien représenté à Toulouse, y compris dans le volet reconnaissance des formes, avec la prise en compte de documents. Mais, à un niveau plus élevé, l'intégration qui compte, c'est l'interopérabilité des systèmes. En particulier grâce à la normalisation, qui dépasse de loin le champ des institutions. Dans la santé, l'hôpital lui-même s'ouvre à l'extérieur et doit travailler en réseau avec les médecins de ville, entrant ici dans le domaine de l'EDI et de sa transition vers XML. Ce thème relève plutôt des congrès Inforsid, mais un des points cruciaux des relations homme-machine me paraît aujourd'hui se situer au niveau des organisations. Comment la machine modifie-t-elle les usages et les organisations elles-mêmes? Comment se place la machine par rapport à la collectivité des acteurs ? Cela est plus important que de définir la meilleure interaction avec un utilisateur individuel.

Où passe la limite entre intelligence artificielle et système d'information? L'IA, par définition, traite tout ce qui est symbolique, souvent de la "connaissance" (nous n'avons pas la place de développer ici). Mais aujourd'hui, la communauté systèmes d'information est conduite à concevoir des systèmes de plus en plus complets et complexes, prenant en compte le fait que les utilisateurs, individuels ou collectifs, interprètent les données... Il est donc difficile de tracer les frontières. Elles deviennent de plus en plus floues... ce qui rend les disciplines de plus en plus riches, et nous oblige à des recherches interdisciplinaires. C'est patent dans les organisations de recherche comme dans le groupe de recherche "Information, interaction, intelligence" (GDR I3) du CNRS, qui regroupe des chercheurs issus, à la base, de l'IA, des bases de données, des systèmes d'information et de l'interaction homme-machine.

A.H. : Comment faire de l'interdisciplinaire dans un congrès scientifique spécialisé?

J.C. : Nous savons pratiquer l'interdisciplinarité dans nos laboratoires. La construction du dossier médical fait intervenir en pratique des spécialistes de l'ingénierie des connaissances et des sciences de gestion, des ergonomes, des linguistes, etc. sans oublier les médecins et les industriels. En fait, c'est dans ces projets de terrain que l'on peut vraiment mettre l'interdisciplinarité en l'oeuvre.

Au niveau d'un congrès, c'est plus difficile, même pour le nôtre, qui associe plusieurs communautés différentes. Dans le corps même des sessions consacrées à l'algorithmique, à l'ingénierie des connaissances ou aux multi-agents... il n'est pas possible de pratiquer une véritable multi-disciplinarité. Mais nous jouons sur les conférences invitées, sur des sessions posters, sur les tutoriaux et autres manifestations qui ont lieu le lundi et mardi qui précèdent l'ouverture du congrès proprement dite, et qui permettent de faire se rencontrer des chercheurs d'horizons différents. Cette année nous y parlerons par exemple d'ontologies, de travail coopératif et de bioinformatique. Mais aussi de robotique, puisque nous sommes à Toulouse, siège du Laas, et que la robotique, comme les documents ou la bioinformatique d'ailleurs, est concernée tant par la RF que par l'IA.

Dans l'ensemble, pour cette manifestation francophone, nous serons au moins 250 à Toulouse. Et sans doute plus, du fait de cet élargissement de nos horizons et de la variété des événements complémentaires.

Propos recueillis par Pierre Berger

Quelques pointeurs proposés par Jean Charlet:
RFIA : www.laas.fr/rfia2004/ :
Ingénierie des connaissances : www.irit.fr/GRACQ/
GdR-I3 : http://sis.univ-tln.fr/gdri3/
Réseau thématique pluridisciplinaire « Document : création, indexation et navigation » : http://rtp-doc.enssib.fr/


Actualité de la semaine


Brevetabilité du logiciel : une victoire à confirmer, estime l'April

Nous publions ici un communiqué signé par l' April (association fondatrice de l'Asti), ainsi que par l'Aful et la FSF.

Le 24 septembre 2003, les eurodéputés ont largement amendé le projet de directive proposé par la Commission (1), refusant ainsi la brevetabilité logicielle totale que souhaitaient instaurer les partisans d'une pratique « à l'américaine ».

Nous, associations et militants, nous félicitons de ce premier résultat. Nous remercions les eurodéputés pour leur travail, leur écoute et leur vigilance, qui leur ont permis d'apprécier les enjeux exacts du dossier malgré les pressions et les manipulations, telle cette tentative avortée de précipiter le vote pour le faire passer « à la sauvette » lors des dernières séances plénières, fin juin.

De la vigilance, les eurodéputés ont eu à en faire preuve plus que de coutume, le rapporteur du projet de directive, Arlene McCarthy, ayant sciemment dissimulé dans son exposé devant l'assemblée les nombreuses critiques factuelles qui lui ont été adressées. Madame McCarthy a ainsi purement et simplement ignoré les amendements d'encadrement de la brevetabilité soumis à la commission juridique par les commissions de l'industrie et de la culture, suite à l'audition des acteurs du secteur concerné (PME, scientifiques, économistes...).

Malgré ces tentatives de manipulation, les représentants des peuples de l'Union Européenne, directement alertés du danger par de nombreuses associations et professionnels, ont choisi d'amender très largement le texte qui leur était proposé. Ce faisant, ils en ont clarifié le contexte juridique, objectif prétendu des partisans de la directive, mais en rappelant l'impossibilité de breveter le logiciel en tant que tel. Et c'est a plus de 80% que les parlementaires européens se sont opposés à cette brevetabilité.

Mais les lobbies sont mauvais perdants...Dès avant le vote, le commissaire européen Frits Bolkestein, chargé du marché intérieur et partisan acharné du brevet logiciel, affirmait que certains amendements seraient « inacceptables ». Le vote accompli, c'est au tour du juriste Alex Batteson, qui n'hésite pas à expliquer (2) : « Cela peut paraître peu démocratique, mais on peut soutenir que les amendements proposés montrent que les questions débattues sont trop complexes pour qu'on les laisse entre les mains du Parlement européen ». Son homologue français, Pierre Breese, va plus loin dans le déni démocratique en suggérant que les députés se seraient laissés instrumentaliser par les associations (3). Selon Alex Batteson « les amendements semblent avoir irrité le commissaire Frits Bolkestein ; il pourrait décider d'abandonner la directive au profit d'une renégociation de la Convention Européenne sur les Brevets. Le Parlement n'aurait ainsi plus à régler la question, qui serait confiée à des délégations nationales d'experts en brevets ».

On voit, une fois de plus, de grands démocrates - dont, chose inacceptable, un commissaire européen - indiquer leur préférence pour un gouvernement de l'Europe par quelques « gens de qualité », plutôt que par les représentants directs des peuples souverains. L'Europe serait-elle donc réellement cette « machine à trahir » que certains aiment à dépeindre ?

À travers la question des brevets c'est pourtant, comme l'a souligné fort justement Michel Rocard, celle de la gestion des savoirs qui est abordée. Un choix doit être fait entre une société sédimentant les monopoles du passé et confisquant le progrès technologique, ou bien une société où chacun profite pleinement de nouvelles possibilités de création et contribue à l'enrichissement du savoir collectif. Le peuple, et lui seul, doit se prononcer sur un tel enjeu. Ses représentants ont logiquement fait primer l'intérêt général des citoyens sur celui d'un quarteron d'« experts » travaillant pour leur propre intérêt et celui de leurs amis au sein de quelques multinationales majoritairement non européennes.

Face aux menaces, nous appelons à la plus grande vigilance les eurodéputés et l'ensemble des défenseurs des intérêts des Citoyens et des PME de l'Union. Le conseil des ministres du 10-11 novembre (4) peut être l'occasion pour les partisans de la brevetabilité logicielle de saboter discrètement, sans la visibilité d'un débat parlementaire public, le travail réalisé par les eurodéputés. Ne laissons pas manoeuvrer ainsi contre l'expression démocratique et confisquer un débat vital pour l'avenir de l'Europe. Références :
(1) «Analyse du vote du Parlement Européen du 24/09/2003» www.abul.org/brevets/articles/parlement_20030924.php3
(2) voir article : Logiciels: des juristes "probrevets" ne veulent plus de l'arbitrage du Parlement
www.zdnet.fr/actualites/business/0,39020715,39125506,00.htm
(3) ZDnet interview de Pierre Breese
www.zdnet.fr/actualites/technologie/0,39020809,39125528,00.htm
(4) Conseil des ministres "compétitivité", les 10-11 novembre :
www.ueitalia2003.it/FR/LaPresidenzaInforma/Calendario/11/10/ev_10novCUEcmiir.htm


Mots et concepts

Sûreté de fonctionnement

Karama Kanoun, du Laas, nous informe que le RIS (Réseau d'ingénierie de la sûreté de fonctionnement) a organisé, le 17 septembre au Laas-CNRS, une journée de présentation des résultats du groupe de travail "Logiciel libre et sûreté de fonctionnement". Les présentations à cette journée sont accessibles depuis le site principal du RIS . Les travaux du groupe de travail se sont aussi concrétisés par la publication d'un ouvrage aux Editions Hermes.
Plus d'informations

Modélisation probabiliste du langage naturel

Sous la direction de M. Jardinet M. El-Bèze, ce numéro spécial de la revue Traitement automatique des langues se consacre à la modélisation probabiliste. Au sommaire : Adaptation automatique du modèle de langage d'un système de transcription de journaux parlés. Evénements impossibles en modélisation stochastique du langage. Modèles n-grammes et n-classes pour la reconnaissance de l'écriture manuscrite enligne. Learning subcategorisation information to model a grammar with co-restrictions.

Processus agiles

L'ouvrage Systèmes d'information et processus agiles de J.P. Vickoff (Hermès/Lavoisier) couvre l'ensemble des aspects où l'agilité est indispensable : l'optimisation des processus métier, l'urbanisation du SI, la communication interpersonnelle, l'engagement et la motivation des ressources humaines, l'industrialisation de la chaîne de production applicative, l'assurance qualité du logiciel, la performance du projet et, finalement, le pilotage de la complexité. Guide de mise en oeuvre et référence opérationnelle, l'ouvrage a pour objectif, dans une approche alliant normes d'industrialisation et concepts agiles, de piloter l'action des DSI, DSIO, consultants en organisation, chefs de projet "informatique", chefs de projet "utilisateurs"et plus généralement de l'ensemble des ressources engagées dans un projet d'organisation ou de système d'information.

Métier et ingénierie des SI

Sous la direction de Corine Cauvet (présidente d'Inforsid, nous l'avons interviewée dans notre numéro 124 ) la revue RSTI (ingénierie des systèmes d'information, chez Hermès/Lavoisier) consacre un numéro spécial au thème Connaissance métier en ingénierie des systèmes d'information. Ce numéro présente différentes approches pour la réutilisation des connaissances métier dans l'ingénierie des systèmes d'information. Toutes ces approches visent à concevoir des outils, des démarches et des langages pour modéliser, formaliser et réutiliser les connaissances métier. En ingénierie des systèmes d'information, il est possible de réutiliser deux types de connaissances :
- les connaissances de domaine, ce sont les connaissances relatives au champ d'application du système dinformation ; tous les systèmes d'un même champ d'application répondent aux mêmes classes de besoins et ils mettent en oeuvre les mêmes types d'objets et de processus ; ces connaissances de domaine peuvent être identifiées, formalisées, structurées et mise à la disposition des concepteurs ;
- les connaissances d'ingénierie, ce sont les pratiques et le savoir-faire des concepteurs de systèmes d'information ; les concepteurs doivent résoudre des problèmes d'ingénierie pour lesquels ils mettent en oeuvre souvent les mêmes méthodes et les mêmes démarches de travail ; les connaissances d'ingénierie peuvent également être explicitées, formalisées et structurées afin de rendre leur utilisation plus systématique.

Les cinq articles de ce numéro spécial proposent des modèles et des processus pour formaliser et rendre réutilisables l'une ou l'autre de ces formes de connaissance. Ces travaux participent ainsi à la redéfinition d'une nouvelle forme de développement des systèmes d'information selon laquelle il est possible de développer un système d'information à partir de solutions existantes qui ont été identifiées, validées et rendues réutilisables dans de nouveaux contextes

Homme-machine, trop restrictif !

Les discours sur l'impératif d'une innovation tant technique que sociale pour assurer dans des conditions satisfaisantes l'entrée dans la société de l'information, l'engouement qui s'est emparé des professionnels comme des responsables politiques ou économiques, ne s'accompagnent pas d'un débat public à la hauteur des enjeux. Les auteurs réunis par B.Miège pour l'ouvrage collectif Communication personnes-systèmes informationnels (Hermès/Lavoisier) ont donc entrepris de déconstruire l'objet communication multimédia interactive. Ce qui les a amenés, par exemple, à refuser de situer leurs réflexions dans le cadre de la communication homme/machine et à lui substituer l'expression qu'ils considèrent comme plus pertinente de communication entre personnes et systèmes informationnels, en étendant l'usage de notions généralement confinées à la mise au point des logiciels, avec l'appui de la psychologie (ou de l'ergonomie)et de la linguistique, mais aussi de la philosophie, les sciences morales et même la culture.

Bases de données et multimédia

Publié sous la direction de F. Sèdes, ce numéro spécial de la reuve RSTI a pour objectif d'aborder les problématiques spécifiques à la prise en compte du multimédia dans les bases de données. Les modèles classiques et le principe de requêtes booléennes sur des données exactes sont remis en question, pour évoluer vers des besoins d'exploitation de gros volumes de données à structure complexe, hétérogène, irrégulière, a priori inconnue, constitués de données multimédia, semi-structurées, multidimensionnelles, etc.

Faites passer la monnaie

La finance électronique, publié sous la direction de D. Bounie, est un numéro spécial de la revue Réseaux (Hermès/Lavoisier). De la monnaie électronique aux systèmes de paiement électronique sur Internet, de la banque électronique aux banques virtuelles, des brokers en ligne aux bourses électroniques, de l'Europe des paiements scripturaux numériques à l'interconnexion des systèmes de paiement de gros montant, les technologies de l'information sont au coeur de la transformation des systèmes financiers. Mais quelle est plus précisément la réalité des innovations technologiques associées à la sphère financière ? Ce numéro spécial fait le point sur cette problématique. Il est articulé autour de contributions d'experts issus de la profession bancaire et de la recherche académique.

Catalogue de voix

(Communiqué) Après le français, l'anglais américain, l'allemand et l'espagnol, Elan Speech, fournisseur mondial de synthèse de la parole, étend la couverture linguistique de sa technologie SaysoT en lançant la version italienne et ajoute une voix masculine à la version américaine, qui vient rejoindre la voix féminine déjà disponible et capitalise sur les qualités d'une synthèse naturelle.

Enseignement

Campus numériques

Un Colloque s'est tenu à Montpellier, les 1 et 2 octobre, sur le thème Campus numériques et universités numériques en région.

Le C2I expérimenté à Paris 7 et Grenoble

Une mise en oeuvre du Certificat informatique et Internet (C2I) est lancée à titre expérimental à la rentrée 2003. Paris 7 participe à cette expérimentation en collaboration avec Université P. Mendès-France de Grenoble. Quelque 600 étudiants sont concernés, dans le cadre des enseignements gérés par le département LSH, et plus précisément :
- option informatique du Deug Lettres et sciences humaines,
- méthodologie du travail universitaire du Deug AES,
- informatique et bureautique des Deug SNV et SCT
- option informatique en sciences odontologiques.
Pour en savoir plus.


Entreprises

Un milliard (d'euros) pour le TIC en Europe

Un milliard d'euros, signale la Diffusion Paris 7, vont être investis en faveur des technologies de l'information et des communications en Europe
Pour en savoir plus

Gestion des connaissances au Cnes

D’un besoin basique de classement de documents papier à la sauvegarde et à la valorisation du contenu de sa documentation, le Cnes (Centre national d'études spatiales) a parcouru du chemin en quelques années en matière de gestion des connaissances. Avec, en plus, un changement de perspective en passant de la notion du document (référencé par le titre, l’auteur, la date et les mots-clés) à celle plus riche de contenu. L’objectif étant de retrouver les documents par leur classement thématique dans des arbres (plans de classement) en fonction du sens de leur contenu et non par leur description.

Les premières réflexions lancées début 2001 ont conduit au choix de la solution KM Server d’Arisem au milieu de cette même année. « La première phase a consisté à s’approprier l’outil, explique Jean-Jacques Regnier, chef de la division Information et documentation, à adopter une méthode de travail et à s’atteler à la modélisation des arbres de références.» Ce travail a été effectué par trois personnes, aidées par de nombreux experts de l’agence, et a conduit à l’ouverture d’un portail accessible à un groupe pilote de 80 personnes. L’analyse des premiers retours d’expérience a mené au lancement d’un intranet de connaissances accessible à deux niveaux d’utilisateurs. Le premier niveau, restreint à 200 personnes environ – responsables systèmes, documentaires, métiers... – donne accès à l’ensemble des documents et des fonctionnalités. Le second niveau est ouvert aux 2000 personnes de l’agence spatiale française. « Les informations présentées sous forme de brèves et concernant l’actualité rencontrent un grand succès, témoigne Jean-Jacques Regnier, mais ce n’est pas tout. On a également créé une de bibliothèque virtuelle, accessible via le portail de l'institution, qui regroupe les bibliothèques des quatre établissements de l’agence (Paris, Evry, Toulouse et Kourou). La catégorisation ayant été faite avec l’outil à partir de la table des matières des ouvrages.»

Aujourd’hui, la base documentaire comprend 12 000 documents internes accessibles en mode intégral et 7 000 documents externes (ouvrages de bibliothèques, documents publiés par la Nasa, l’ESA, provenant de conférences...) qui sont classés par le biais de leur table des matières. A terme, il est prévu d’y intégrer les 7000 articles écrits par les chercheurs du Centre d'études depuis sa création en 1961 dans les différentes publications scientifiques.

Sur les 300 à 350 personnes qui consultent régulièrement, on constate 3 500 consultations et quelque 600 documents téléchargés par mois, soit une croissance mensuelle de 9 %. Cela correspond à environ 5 % de réutilisation des documents existants (600 téléchargements sur 12 000 documents). « Ce taux de croissance constitue un indicateur qui nous montre que le système répond à un besoin, estime Jean-Jacques Regnier. Pour une utilisation optimale du système, nous estimons qu’il faudrait atteindre la masse critique de 50 000 documents sur les 150 000 que représente le fonds documentaire et atteindre un seuil de réutilisation de l’ordre de 15 %. »

Après un an d’exploitation, l’application de gestion des connaissances rencontre le succès. C’est le travail en amont de préparation des documents – incluant la numérisation et la transformation en format PDF– sous-traité à une société externe qui constitue actuellement le goulot d’étranglement. Cette difficulté devrait être rapidement surmontée car, de plus en plus, les collaborateurs envoient des documents déjà traités (document en format PDF sur lequel il n’est pas nécessaire de passer un outil d’OCR) ce qui permettra de les injecter quasi instantanément dans la base documentaire.

Après cette utilisation au sein de l’agence française, la division Information et documentation travaille au « clonage » de cette application en mode extranet pour partager un fonds documentaire sur le spatial avec ses partenaires, industriels ou laboratoires universitaires français. Le terme clonage étant justifié par le fait que l’application pourra être pratiquement réutilisée sans changements, dans la mesure où ces partenaires se reconnaîtront dans les référentiels puisqu’ils ont les mêmes problématiques. Dans un premier temps, ils pourront compléter le fonds documentaire existant sur l'extranet. Dans un second temps, l’application serait ouverte à la communauté spatiale européenne - l’Agence spatiale européenne et les agences spatiales des autres pays européens, ainsi que les industriels et laboratoires européens concernés par le domaine spatial, voire l'Union européenne - dont les besoins en gestion des connaissances sont évidemment très proches de ceux de notre Centre national.

Rappelons que le Cnes (Centre national d’études spatiales), créé en décembre 1961, est chargé d’élaborer, de proposer et de conduire la politique spatiale de la France et de l’Europe. Ses activités et produits intègrent pleinement la dimension du marché qui requiert innovation et recherche de nouvelles applications.

(D'après un document du fournisseur Arisem, dont nous avons interviewé un des fondateurs dans notre numéro 127).


La recherche en pratique

Prospective sur l'Europe de la connaissance

Du 25 au 28 avril 2004 se tiendra à Liège un congrès The Europe of knowledge 2020 , a vision for university- based research and Innovation. La Commission européenne réunira des chercheurs confirmés, des directeurs d'universités, des stratèges et des représentants de la société civile au sens large.

Ils auront pour mission de tracer la voie à suivre pour que les universités européennes affrontent les défis du 21ème siècle et jouent leur rôle, critique, dans la construction de l'Europe de la connaissance. Plusieurs sessions se dérouleront en parallèle, portant notamment sur :
- la création et la certification de la connaissance,
- la nature changeante de l'enseignement de la recherche (research teaching)
- les partenariats public/privé,
- le rôle des universités pour la recherche dans un cadre régional,
- les défis de l'interdisciplinarité.

La conférence devrait déboucher sur la définition d'une stratégie consensuelle (agreed roadmap) pour aider les universités européennes à réaliser pleinement leurs ambitions. Contact.


Manifestations

Intégration et interopérabilité

Les seizièmes journées internationales ICSSEA (Génie logiciel et ingénierie de systèmes et leurs applications) se tiendront au Cnam (Paris), du 2 au 4 décembre prochains. (Nos lecteurs remarqueront que c'est précisément un des thèmes évoqués par Jean Charlet, interviewé plus haut dans ce numéro, et qui fait l'objet de nombreuses parutions d'ouvrages en ce moment, voire notre rubrique bibliographique ci-après). Voici la présentation envoyée leur animateur, Jean-Claude Rault.

"Dans un monde économique aujourd’hui massivement informatisé, il est naturel de vouloir faire interopérer les applications, tant au sein d’une entreprise qu’entre différentes entreprises agissant de concert dans un même but. Éviter des ressaisies d’informations est un impératif économique imposé par le “juste à temps” de l’entreprise intégrée, et a fortiori de l’entreprise virtuelle. L’heure est aujourd’hui à la fourniture de services auxquels l’entreprise veut pouvoir accéder, tout en préservant ses capacités d’évolution, sans se lier à un fournisseur particulier. Dans cette logique, le système d’informations repose sur une capacité d’intégration qu’il faut préserver et entretenir.

"Les briques logicielles permettant cette interopérabilité sont aujourd’hui bien connues: EAI ou les moteurs de workflow, pour ce qui concerne les middlewares, ERP, CRM ou SCM, pour les applications, le tout étant intégré dans des architectures n-tiers sur des plates-formes hétérogènes. La mise en œuvre des projets correspondants apparaît à l’usage beaucoup plus difficile que prévu. Un certain nombre d’organismes professionnels s’en sont émus et la presse informatique fait régulièrement état des difficultés rencontrées. En fait, ces projets d’interopérabilité et d’intégration sont de formidables révélateurs de la complexité cachée, mais bien réelle, au sein des applications.

"Cette complexité est aggravée par le fait que les nouveaux systèmes sont rarement créés ex nihilo et indépendamment de l’existant: ils doivent coopérer avec des systèmes antérieurs et, le plus souvent, réunir des éléments hétérogènes pré-existants ou acquis de sources variées. Pour les développeurs cette caractéristique implique de penser l’architecture, de maîtriser l’ingénierie des exigences, de mettre en œuvre les moyens pour la définition et l’assemblage de composants, de valider et de vérifier les conceptions et mises en œuvre ainsi que de gérer la conduite des projets et des processus de développement.

"Les journées ont pour ambition de faire le point sur l’évolution en cours des outils, méthodes et processus relatifs à l’élaboration des logiciels et des systèmes. L’accent sera mis plus particulièrement sur les aspects primordiaux de l’intégration et de l’interopérabilité comme les architectures logicielles, les composants logiciels et leur réutilisation, la définition des exigences, le test des systèmes et logiciels, l’évolution ou la conduite des projets.

Manifestations des associations fondatrices de l'Asti

- Afia
- Afig
- Afihm
- Afrif
- ASF - ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif


Le livre de la semaine

Urbanisation, encore d'autres parutions

Nous avons consacré la rubrique "Le livre de la semaine" du numéro 125 à l'ouvrage de Guy Lapassat Urbanisme informatique et architectures applicatives et à ses prédécesseurs (Sassoon, Longépé). Sur ce thème, viennent encore de paraître deux titres.

Aligner le parc applicatif sur la stratégie d'entreprise, modéliser l'urbanisme des processus, par D. Joliot (Hermès Lavoisier). L'éditeur le présente comme suit : "Pour justifier les projets nouveaux et pour tenir compte prioritairement des exigences utilisasteurs, les directions des systèmes d'information (DSI) sont dans l'obligation
- d'une part de démontrer les retours sur investissement et leur compréhension des orientations de la direction générale
- d'autre part de garantir le bon management des projets.
Ce n'est plus le "tout technologique" qui prédomine, mais les aspects de gouvernance de l'informatique par l'entreprise.
Devant ce constat, il convient donc de donner l'état de l'art dans les domaines de la stratégie des systèmes d'information et de la définition des besoins par la maîtrise d'ouvrage. Au-delà de la conjoncture qui pouse à la rédaction de cet ouvrage, il apparaît nécessaire d'en profiter pour écarter toutes les confusions qui se rattachent très sou vent à ces sujets, et découvrir des métiers nouveaux, ou pour le moins en pleine mutation. La clé de leur réussite passe effectivement par la maîtrise de concepts spécifiques et une organisation adaptée à ces changements. "

L'EAI au service de l'entreprise évolutive, de Georges Abou-Harb et François Rivard (Maxima). L'éditeur commente "Ce livre, en présentant l'ensemble de ce que l'on regroupe sous le terme EAI (au-delà de l'outil logiciel : les enjeux, principes, règles et méthodes dédiées à l'échange de données inter-applicatif), est le premier qui traite du sujet pour les non-spécialistes. Bénéficiant de l'expérience des consultants d'Unilog Management, cet ouvrage (complété d'un glossaire et d'une étude des principaux progiciels du marché) montre aux dirigeants et à leurs DSI comment structurer et optimiser les investissements technologiques passés tout en les pérennisant.

Notre point de vue : Un des aspects passionnants de ce concept d'urbanisation, c'est qu'il fait le grand écart entre des outils strictement techniques (communication asynchrone entre applications, pour faire simple) et des concept très généraux, pour ne pas dire artistiques. Cette tension était sensible dès le lancement du concept par Elisabeth Heurgon puis Jacques Sassoon (qui, tous deux, se gardaient bien d'entrer dans des considérations techniques, au moins en public) et le reste dans les derniers ouvrages parus. Guy Lapassat est un de ceux qui vont le plus loin dans la technique. Presque tous les autres se limitent à une présentation brève des principales "solutions". Dans ce genre, on appréciera par exemple la substantielle annexe du livre d'Abou-Harb et Rivard sur "le marché et les principaux produits".

Par contraste, le discours sur les web services, qui traite d'un thème analogue (l'intégration) mais dans une perspective de prestations plus que d'architecture interne à l'entreprise, a au contraire tendance à ouvrir largement les vannes de la technicité et du flot des sigles qui la caractérisent, comme en témoignent le titre même de deux parutions récentes sur le sujet :
- Services Web. Techniques, démarches et outils, XML, WSDL, Soap, UDDI, Rosetta, UML , par Hubert Kadima et Vélérie Monfort (Dunod 2003)
- Services Web avec Soap, WSDL, UDDI, EBXML...", par Jean-Marie Chauvet (Eyrolles 2002).
P.B.


Détente

Quand les geeks enfourchent leur tracteur...

Les Américains, réputés utilitaristes, prennent parfois le temps de s'amuser. A Lawrencebourg (Tennessee), un agriculteur a chargé un carte stylisée des Etats-Unis sur l'ordinateur de son tracteur, qui l'a ensuite matérialisée sur le terrain en servant de sa balise GPSS.

Un petit tour sur la Toile tendrait à laisser penser qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé. Il y aurait même des concours ! Deux sites (au moins) leur sont consacrés :

Busty taylor et Cropcirclequest .

.Si l'un de nos lecteurs a un tracteur et un GPS, nous lui enverrons volontiers un sigle de l'Asti pour faire connaître notre association à tous les voyageurs de l'air. Et même aux habitants de l'Espace, s'ils disposent de téléscopes ad hoc.
L'équipe Asti-Hebdo : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chefs de rubrique : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Asti-Hebdo est diffusé par l'Inist.