Hebdo No 129. 20 octobre 2003

Sommaire : Trois questions à Yves Lasfargue (Consultant) | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | Entreprises | Manifestations | Détente



Les actes d'Asti 2001 sont en ligne sur le site du Paris ACM Siggraph, en version flash (un peu longue à charger mais interactive et ergonomique) ou simplement HTML.


L'Asti étudie la faisabilité d'un séminaire "Sciences sociales". Toutes réactions seront les bienvenues auprès de Dominique Desbois ou de Jean-Paul Haton


"Non au totalitarisme d'Internet. Les chercheurs, grands utilisateurs, en sont responsables pour une part. Oui au multi-canalisme et à une analyse moins simpliste des métiers et des conditions de travail. "

Trois questions à Yves Lasfargue

Consultant, Obergo

Asti-hebdo : Après une carrière de formateur et un actif engagement syndical au moment où l'informatique a pris son essor, vous êtes aujourd'hui consultant dans le cadre de votre Observatoire des conditions de travail et de l'ergostressie (Obergo). Quelles sont aujourd'hui vos principaux thèmes de réflexion et d'action ?

Yves Lasfargue. : J'ai actuellement deux sujets de préoccupation : la mesure du travail dans la société de l'information, et l'avenir même de cette société de l'information.

Sur la mesure du travail, j'ai mis au point (et je continue de développer) le concept d'ergostressie, qui vise à fournir de meilleures mesures du travail que la seule actuellement employée : le temps. Cela me conduit à m'interroger sur l'avenir de la bulle Internet. Pendant les années 1990, on s'est fait des illusions commerciales et financières. Elles ont aujourd'hui disparu, mais ont été largement remplacées par des illusions sociales et culturelles. Cette "bulle sociale" éclatera un jour comme l'autre.

Personne ne remet en cause le dogme de base : il faut réduire, le plus vite possible, la "fracture numérique" et obliger tout le monde à utiliser la Toile. Pour moi, la société idéale serait tout autre. Et c'est ce que j'essaie de montrer dans mon livre Halte aux absurdités technologiques, récemment paru aux Editions d'organisation.

Dans l'entreprise, il y a une logique "SAP" : l'information doit être saisie une seule fois, et au plus bas niveau possible. Jusqu'au cariste dans l'entrepôt. Conséquence : tant pis pour ceux qui n'arrivent pas à suivre les formations. On embauche des bac + 2 pour conduire les chariots-élévateurs. Pour un intellectuel de gauche, c'est très bien. Mais si l'on a le coeur à gauche et l'esprit rationnel on conclut : de cette manière, on est en train d'exclure du monde du travail 30% des caristes actuels.

Et les dernières années ont vu un renforcement du rôle des procédures écrites, avec les normes ISO 9000 pour la qualité, 14000 pour la protection de l'environnement. La logique contractuelle remplace la logique de l'honneur. Et l'on va franchir un pas de plus avec les normes pour le développement durable, qui incluront le social et le sociétal.

Le totalitarisme numérique a pris des dimensions qu'aucune technologie n'avait connu jusqu'ici. Les totalitaires du béton ou du nucléaire rêvaient certes de l'imposer, mais pas à tout le monde. Et ils n'en étaient que les producteurs, les industriels. La grande informatique des années 1960 à 1980 et la robotique étaient des outils de patron. Pour beaucoup de salariés, ils étaient donc de ce fait discutables. Alors que les totalitaires d'Internet en sont les premiers utilisateurs. Il y a toujours la pression des fournisseurs, mais elle est relayée par toute une bande de militants, y compris des militants de gauche. Ce consensus a maintenant atteint les politiques, puisque Monsieur Raffarin promeut la République numérique ! Une ville à municipalité de gauche comme Tourcoing s'affiche comme "ville numérique", tout autant qu'une ville a municipalité de droite comme Issy-les-Moulineaux.

Quelles étaient, autrefois, les forces qui osaient critiquer la technologie ? Des mouvements de pensée qui voulaient changer le monde. Mais aujourd'hui, les grands mouvements contestataires sont eux-mêmes tellement mondialisés qu'ils n'existent que par Internet. Du coup, ils ont un discours critique sur tous les domaines, mais par sur celui-là.

Quant aux mouvements de défense des libertés, eux aussi grands utilisateurs, ils ne voient plus qu'une chose : surtout pas de loi pour interdire quoi que ce soit. Ils deviennent eux-aussi des fanatiques. On a trouvé scandaleux que la police puisse perquisitionner le contenu d'un ordinateur. Où est le mal, si c'est un juge qui l'ordonne ?

Les chercheurs en sont pour une part responsables, car ils sont eux-mêmes tellement utilisateurs de ces technologies que pour eux, la société idéale sera celle où tout le monde utilisera le web. Alors que les chercheurs en sciences sociales ont fortement critiqué la télévision, ils sont muets devant Internet. Et il en va de même pour les intellectuels en général et les journalistes. Les chercheurs, et j'ai pu le vérifier pendant les année que j'ai passées à Bruxelles, partent du principe que tout va être réglé par l'ergonomie des logiciels et la formation.

A.H. : Mais peut-on s'opposer à un mouvement technologique qui semble utile à tous, aussi bien pour la compétitivité économique que pour les loisirs et la culture personnelle ? N'est-ce pas le prolongement de l'action de Jules Ferry pour l'écriture ?

Y.L. : Je ne donne pas tort à Jules Ferry. Mais je constate que, 120 ans plus tard, il reste un noyau dur. Entre dix et quinze pour cent des Français n'ont pas réussi à apprendre à lire et à écrire. Les chiffres sont officiels. Il faut y rajouter un ou deux millions de "lecteurs lents", qui ne peuvent lire un écran qu'en mettant le doigt dessus et en descendant ligne à ligne. Il leur faut une demie-heure pour lire un écran. Ces gens là ne seront jamais des internautes.

Il faut y ajouter encore ce que j'appelle les "technopathes". Ils n'ont pas de problème avec l'écrit, mais avec l'écran. Internet c'est à la fois l'écrit, abstrait et à distance. De même que bien des gens sont incapables de lire une carte ou un plan industriel, ils sont incapables de voir ce que représente un écran. Par exemple, quand on leur présente un tableur, et qu'on leur dit qu'il comporte 10 000 lignes et 100 colonnes, ils n'en voient que dix à l'écran et demandent où sont les autres. Ils ne voient jamais, non plus, le bas des pages HTML quand elles font plus d'un écran (on a mesuré que la moitié des internautes ne voit jamais le "dessous" des pages). Et le travail à distance renforce ce caractère d'abstraction.

Il faut avoir été formateur, comme je l'ai été longtemps, pour savoir que ceux qui sont à l'aise avec les technologies de l'information y consacrent un temps gigantesque. Ces technologies sont terriblement chronophages. Mais ce temps est masqué parce qu'ils y prennent plaisir. Je vois en ce moment beaucoup de personnes qui ne savent pas se servir de leur PDA. On ne leur a pas dit qu'il fallait entre 25 et 30 heures d'apprentissage. Mais ceux qui ont fait l'effort se gardent bien de le dire. Des intellectuels (je ne citerai pas de nom) se targuent de l'avoir apris en cinq minutes. Ou dans un parcours de TGV entre Paris et Lille. Alors, le commun des cadres et a fortiori des chercheurs se dit "Si je mets deux jours à m'y mettre, c'est que je suis nul. Je n'y arriverai jamais. Peut-être que je suis trop vieux". Ils n'osent pas mettre la machine en cause.

Je ne suis pas contre la diffusion des technologies, à condition de savoir s'arrêter à 60 ou 70%. L'objectif de 100% est totalitaire.

A.H. : Quelle solution proposez-vous, contre ce totalitarisme ?

Y.L. : Le multi-canalisme ou le multi-accès. Il faut organiser la société pour les techno-mal à l'aise ne soient pas exclus, en accroissant la techno-diversité des accès à l'information et aux services. C'est ce que pratique la banque : elle veut garder ses clients, sans idéologie du "tout numérique". Alors est apparue la BAM, banque à accès multiples. Avec des agences au coin des rues, et de l'Internet, mais aussi de l'audiotel et des plates-formes téléphoniques. Sans privilégier l'un par rapport à l'autre.

L'Administration avait étudié le concept d' "administration à accès multiple". Mais, en ce moment, elle fait tout pour favoriser Internet. Il y a deux ans, le ministre des Finances a dit que tout message arrivé par mail devrait avoir une réponse dans les 24 heures ; cela ne s'applique pas au courrier écrit. Cette année, les internautes ont bénéficié d'un délai supplémentaire de trois semaines pour faire leur déclaration d'impôts. Et un projet de loi envisage une réduction d'impôt de 5% à ceux qui feraient leur déclaration d'impôts par Internet. Pour moi, l'Etat doit être neutre par rapport à la technologie. Il n'a pas à prévoir des privilèges pour ceux qui sont suréquipés.

Je me bats pour que le multi-canalisme se développe et soit pérennisé. Il a son coût, bien sûr. Mais aussi ses avantages : un contact par Internet coûte beaucoup moins cher à une banque que la visite d'un client dans une agence. Mais un gros prêt immobilier ne se place pas par Internet ! D'ailleurs, l'expérience quebecqoise a montré que les déclarations par Internet n'avaient pas fait gagner beaucoup de temps aux services fiscaux, parce que les internautes téléphonent beaucoup pour avoir des précisions.

Quant aux métiers, on dit qu'ils exigent tous, aujourd'hui, des compétences en informatique. Ce n'est pas vrai. En particulier pour les métiers qui se développent le plus en ce moment, dans le commerce ou les services à la personne (comme les aides familiales), on n'a pas besoin d'Internet. Si l'on analyse les embauches réalisées cette année, on constate qu'entre 30 et 35 pour cent des postes pourvus sont "hypotechnologiques" : ils ne demandent que peu ou pas du tout de compétences en technologies de la communication. Exemple typique : la caissière de supermarché. Bien sûr, elle vit dans un environnement technologique gigantesque. Mais il suffit pour elle de maîtriser le lecteur de cartes à puces et la douchette. Or on assimile métiers hyptotechnologiques et métiers "déqualifiés". Un tel discours aussi est totalitaire!

Je me bats aussi pour que chacun, à titre personnel, comme employeur ou comme syndicaliste, apprenne à analyser les conditions de travail dans la société de l'information. Il faut dépasser les discours simpliste qui se limitent à "je travaille trop" ou "je ne suis pas assez payé". C'est dans ce but que j'ai élaboré ma mesure d'ergostressie, qui combine fatigue physique, fatigue mentale, stress, ennui et plaisir (Le plaisir joue un rôle majeur dans la relation avec les nouvelles technologies. Un rôle un peu louche, car il peut masquer un surcroît de stress.). J'ai mis en ligne sur mon site www.ergostressie.com un test que chacun peut faire pour lui-même... pour le plaisir ?

Propos recueillis par Pierre Berger


Actualité de la semaine

Communiqué de la Conférence des présidents de section du comité national (CPCN)

La Conférence des présidents du Comité national, réunie le 10 octobre 2003, a été informée de la suppression au CNRS de 119 emplois budgétaires de chargés de recherche (chercheurs) et de 227 emplois d'ITA (personnels ingénieurs et techniciens) au 1° juillet 2004. Ces postes seront remplacés par autant de postes contractuels (moins 2 pour les ITA). Pour la première fois des emplois permanents sont remplacés par de l'emploi contractuel, situation bien différente de celle des recrutements de post-doctorants qui venaient s'ajouter au recrutement de personnels statutaires.

Si la CPCN ne peut qu'être favorable à l'ouverture des laboratoires et à l'accueil de chercheurs et de personnels, elle dénonce ce tour de passe-passe et réitère sa position selon laquelle cela ne doit pas être au détriment de l'emploi statutaire. Elle rappelle que l'emploi statutaire est déjà insuffisant pour maintenir l'encadrement et le développement des recherches indispensables pour notre pays.

Texte voté à l'unanimité le 10 octobre 2003
Jean Pailhous, Président de la CPCN
Patrick Monfort, Coordonnateur des secrétaires scientifiques du CN

On trouvera le point de vue du SNCS dans SNCS-Hebdo numéro 42-03 du 14 octobre 2003 .

Inist : une lettre Iang

L'Inist-CNRS (Institut de l'information scientifique et technique) et la Fing (Fondation Internet nouvelle génération) annoncent la parution en ligne du premier numéro de la lettre électronique hebdomadaire Internet actu nouvelle génération, qui concrétise la fusion de leurs deux publications électroniques.


Théories et concepts

Les outils d'analyse musicale à l'Ircam


L'édition 2003 des Résonances a choisi comme thème directeur l'analyse musicale et ses instruments. Un colloque a exploré la question contemporaine de l'analyse dans le domaine des musiques électroacoustiques et selon les concepts issus de l'américaine Set theory, les 15 et 16 octobre.

Pour la journée de clôture, le 17, la pratique de l'analyse et ses instruments a également été présentée comme un moment de la composition. Les outils informatiques d'aide à l'analyse musicale ont été décrits. Le projet Ecoutes Signées qui a pour objectif la réalisation d'un logiciel d'aide à l'écoute et à sa formalisation a été développé.

La journée a été introduite par Bernard Stiegler, directeur de l'Ircam qui a souligné que dans toute analyse, il y a aussi synthèse. Pierre Couprie (Université Paris IV Sorbonne) a montré l'importance de la représentation graphique à partir de son illustration-analyse de l'œuvre d'Ivo Malek. Du sonagramme à la symbolisation d'une structure en passant par la simple annotation lors d'une écoute, la représentation graphique devient l'outil essentiel et sert de modèle pour un logiciel d'aide à l'analyse. Elle possède des qualités didactiques, guide l'écoute et sert à comprendre la structure d'une œuvre.( http://mapage.noos.fr/pcouprie/). Evelyne Gayou (Ina-GRM) a décrit l'expérience des Portraits polychromes. Monographies de compositeurs de musique électroacoustique, ces Portraits polychromes constituent une collection de livres associés à un site Internet ( http://www.ina.fr/grm/acousmaline/polychromes/index.fr.html ). Une dialectique se dégage de l'usage des outils d'analyse qui sont des représentations graphiques et de leur dimension créative. Ils stimulent l'éditeur dont la démarche est à fois informative et pédagogique.

Jean Favory et Marcel Frémiot (Laboratoire musique et informatique de Marseille) ont expliqué les unités sémiotiques temporelles (UST), outil d'analyse musicale élaboré par les musiciens-chercheurs du MIM (http://labo-mim.org ). La recherche est menée par des créateurs. On y parle de l'intérieur de la création. C'est le temps, la manière dont la matière sonore se déroule dans le temps, qui fournit les moyens d'une définition d'objets sémiotiques. Ces êtres analytiques que sont les UST. ont été développés à l'origine pour les musiques électroacoustiques. Ils se révèlent également efficaces pour d'autres répertoires.

Le projet Ecoutes signées, projet phare de l'Ircam, vise à instrumenter des pratiques d'écoute singulières. Il a été dévoilé par Nicolas Donin (Ircam). Il s'agit de fabriquer un outil générique d'aide à l'exploration auditive assistée par ordinateur. Plusieurs "écouteurs qualifiés", compositeurs, interprètes, musicologues, mélomanes, sont conviés à imaginer une façon de représenter tel ou tel trait essentiel de leur façon d'écouter une œuvre. A travers la réalisation de maquettes ou de simulations hypermédia, une première représentation de leur écoute est proposée. L'idée d'annotations en cours d'écoute est présente. Le but visé est de finir par réaliser le prototype d'un instrument d'écoute et/ou d'analyse.

L'intervention de Marc Chemillier a ensuite abordé différents procédés techniques introduits par l'utilisation du multimédia dans la représentation de la musique, à partir d'exemples d'animations musicales interactives appelées clés d'écoute, réalisées sur le site http://ethnomus.org . On montre comment le multimédia permet d'intégrer le son et l'image, pour attirer l'attention du spectateur sur certains aspects du phénomène musical, ici des musiques de tradition orale, harpes Nzakara de Centrafrique, Chants diphoniques de Mongolie, et polyphoniques de Sardaigne. De véritables scénarios interactifs sont conçus comme des démonstrations.

"L'analyse musicale est la résolution d'une structure musicale en éléments constitutifs relativement simples et la recherche des fonctions de ces éléments à l'intérieur de ces structures" a rappelé Gérard Assayag (Ircam) citant Ian Bent. Dans cette perspective, l'ordinateur peut apporter une aide certaine, surtout si l'on se tient aux manifestations sonores ou symboliques de l'œuvre, plutôt qu'à ses déterminations sociales, politiques. Une musicologie computationnelle apporte une contribution importante. Gérard Assayag a procédé à un tour d'horizon des outils existants utilisés par l'Institut. L'acousmographe du GRM permet de produire des annotations visuelles 7et de faire du marquage à partir du signal sonore. Humdrum mis au point par David Huron (Stanford), sous Unix, pas d'interface graphique, a des fonctions de manipulation et d'analyse, de recherche de motif, de similarité, d'extraction des intervalles harmoniques. Musicoscope, écrit en Lisp par Marcel Mesnage, a une approche "composantes" et outils graphiques; Rubato (Mazzola et al) repose sur une réflexion théorique sur la formalisation de la musique, Music Map, est une expérience prototype réalisée dans le cadre du projet européen Cuidado d'accès à des bases de données musicales. OpenMusic est à la fois logiciel d'aide à la composition et d'aide à l'analyse. Il permet de créer de manière visuelle des programmes informatiques pour la composition musicale. Il contient également de nombreuses bibliothèques. Moreno Andreatta (Ircam) a montré comment il était possible de pénétrer les arcanes de l'œuvre Nomos Alpha de Xenakis avec l'aide du logiciel OpenMusic.

Le compositeur finlandais Magnus Lindberg a élaboré un logiciel personnel comportant différentes couches de fonctions représentatives de son évolution stylistique au cours des années. Ce réseau de procédures et d'algorithmes se présente comme un labyrinthe pour le musicologue imprudent qui s'y aventure, a expliqué le musicologue Jean-Pierre Cholleton, auteur avec Gérard Assayag d'articles portant sur la relation entre nombres, musique et ordinateur dans les revues Résonances et La Recherche… La plupart des compositions de Magnus Lindberg reposent sur des principes d'engendrement et de transformation du matériau, fondés sur des techniques d'interpolations. On calcule un nombre donné d'accords intermédiaires entre deux accords de référence. En utilisant la pitch-class set theory développée par Allen Forte, Magnus Lindberg a trouvé un moyen relativement pratique, d'un point de vue informatique, de classification des accords analysés. Pour Jean-Pierre Cholleton, qui ne regrette pas son "imprudence", Magnus Lindberg a su créer une adéquation entre outil informatique et processus compositionnel.

Ce fut en clôture au tour du compositeur Philippe Leroux d'expliquer directement les procédures analytiques dans la composition. "Au-delà d'une finalité esthétique, au-delà même de la génération de matériaux, de la vérification et de la conceptualisation d'opérations compositionnelles, elle peut apporter un sang neuf à la problématique de la forme dans une œuvre musicale."
Mireille Boris

Neurosciences et robotique

Deux titres à signaler dans Le Monde du 18 octobre :
- Des "ampoules" microscopiques illuminent les cellules nerveuses (signé d'Hervé Morin)
- Deux macaque pilotent un bras de robot directement avec le cerveau. (signé Michel Alberganti).

Cela bouge beaucoup du côté des neurosciences et des relations de plus en plus poussées et directes entre l'homme, son corps et des "prothèses" de plus en plus élaborées. Les Stic fusionneront-elles un jour avec le Biotech... P.B.

Séminaire Histoire de l'Informatique : historiographie, méthodes et sources

- 19 novembre Histoire et historiographie de l'Informatique : Points forts, lacunes et sujets de recherche. Industrie du software et SSII (1ère séance) (en parallèle avec le cycle de conférences AHTI sur l'Histoire des SSII)
- 3 décembre La micro-informatique (préparation du colloque commémorant le 30 e anniversaire du micro-ordinateur)
- 17 décembre Bilan du colloque "30 ans du micro-ordinateur" et perspectives de recherche
- 7 janvier Industrie du software et SSII (2e séance)
- 21 janvier Histoire des systèmes d'exploitation : logiciel et stratégies industrielles (exposé de M. Laurent Bloch, auteur de Les systèmes d'exploitation des ordinateurs - Histoire, fonctionnement, enjeux ( Vuibert 2003)
- 4 février Histoire de l'Inria (date à confirmer)
- 18 février Séance d'exposés
- 3 mars Les Centraliens et l'informatique
- 17 mars Séance d'exposés
- 7 avril Informatique et propriété intellectuelle : 40 ans de controverses
- 21 avril Les politiques européennes en informatique
- 5 mai Séance d'exposés
- 19 mai Bilan et perspectives

Des exposés sur des sujets particuliers, présentés par des chercheurs et des étudiants, s'ajouteront à ce programme au cours des séances. Sont notamment prévus, cette année, des exposés sur : Bull-Belfort ; l'Inria ; les 20 premières années de la micro-informatique en France.

Pour venir au séminaire, contacter P. Mounier-Kuhn

Hors MPLS, point de salut

"Services de données : hors MPLS, point de salut", titre Jean-Luc Rognon son analyse (deux pages) dans Le Monde Informatique du 10 octobre. Commentaire : l'offre des opérateurs de données européens évolue vers des réseaux MPLS permettant d'offrir des classes de services. Une tendance en phase avec l'évolution des besoins des entreprises.


Modélisation multiniveau

Graphes et réseaux. Modélisation multiniveau, publié chez Hermès/Lavoisier sous la direction de P. Mathis, est centré sur l'utilisation des graphes pour la simulation et la représentation des réseaux, principalement de transport. Le point de vue est volontairement plus opérationnel que descriptif : ce sont tout autant les conséquences sur l'espace des caractéristiques des transports que les transports eux-mêmes qui importent à l'aménageur. La première partie présente des applications classiques de la théorie des graphes en modélisation des réseaux et les améliorations nécessitées par lesurs utilisations comme outils d'aménagement. La seconde partie aborde le problème de la représentation des graphes et expose un certain nombre de nouveautés mais aussi d'insuffisances. La troisième partie, considérant les réalisations précédentes, se propose d'en développer les justifications théoriques et de combler quelques manques.

La carte toujours dans le vent


Cartographie animée et interactive est un numéro spécial de la Revue internationale de géomatique, publié sous la direction de D. Josselin et S. Fabrikant. Explorer, représenter, communiquer, comprendre, connaître : même si elle a connu une évolution fantastique dans l'Histoire, la carte n'en a pas pour autant perdu son essence même. En effet, sa construction n'a eu de cesse de s'enrichir de nouvelles méthodes de représentation et de nouveaux moyens (matériels et logiciels, notamment) pour faciliter le travail du cartographe. L'ouvrage, simple pierre s'ajoutant à cet édifice en évolution permanente, présente des recherches récentes dans le domaine de la géovisualisation, de la cartographie animée et interactive et assistée par ordinateur, matérialisée par la carte en mouvement.

Changement climatique

Bien qu'un peu éloignée des Stic, nous reprenons ici une information de Jean-Marc Jancovici (jmj@manicore.com), que nous transmet Jacques Baudé (EPI) sur des sources relatives à ce thème.

Après plusieurs années de gestion, l'Ademe et la Mission interministérielle pour l'effet de serre ) présenteront le 2 décembre prochain, à Pollutec, le "bilan carbone", logiciel français
d'estimation des émissions de gaz à effet de serre applicable à toute activité industrielle ou de bureau. Pointeurs :
- le carbone
- le site de Pollutec - l'éolien
- les coüts de l'énergie
- le stockage de l'énergie et les piles à combustible).
- le changement climatique.


Enseignement

Auto-évaluation de l'enseignement numérique

La Diffusion Paris 7 signale un questionnaire national d'auto-évaluation des usages de l'enseignement numérique dans l'enseignement supérieur (Universités, …), accessible sur www.educnet.education.fr/enquete_UNF/.

Le Cned choisit Wimba

Le Cned a choisi la technologie vocale sur le Web de Wimba pour mettre en valeur les services en ligne offerts à ses étudiants à distance. Objectifs principaux : la simplicité et la facilité d'utilisation ; la technologie devait être assez flexible pour permettre un support facile de multiples plates-formes d'intégration, avec une technologie robuste, pouvant être utilisée derrière un pare-feu.

Créée en octobre 1999, la société Wimba conçoit et fournit des applications vocales sur le Web, à la fois asynchrones et interactives, ne nécessitant aucune installation de logiciel ou plug-in.

Etablissement public de l’Education nationale créé en 1939, le Cned (Centre national d’enseignement à distance) a pour mission de former à distance tout au long de la vie. Il propose 3000 formations accompagnées de services personnalisés à 350 000 inscrits chaque année (dont plus de la moitié suivent une formation supérieure universitaire ou dans le cadre de la formation professionnelle continue). Le Cned dispose de 2900 permanents et de 5700 vacataires, spécialistes des techniques de l’EAD. Depuis l’appel d’offres européen de l’an 2000, le Cned est le partenaire de nombreuses universités dans le cadre du développement des Campus numériques.
Le Cned imagine, conçoit et met en place des dispositifs pédagogiques. Une de ses priorités est de développer des solutions exploitant au mieux les possibilités offertes par les technologies numériques.


Dans les entreprises

Le décisionnel sur la route des standards

Avec les signatures de Sandrine Chilotti, François Jeanne, Maryse Gros, Olivier Rafal et Hélène Truffaut, Le monde informatique du 17 octobre publie un dossier Le décisionnel sur la route des standards. "Des solutions techniques éprouvées, des déploiements massifs chez les grands comptes, une offre qui se structure sous l'effet des fusions entre éditeurs, l'heure du décisionnel semble avoir sonné. Mais, même si les projets de ce type semblent épargnés par l'attentisme actuel, le domaine n'atteindra sa pleine maturité que dans quelques années, quand les entreprises auront pris la pleine mesure du potentiel de ces outils.


La recherche en pratique

Science et décideurs

Le ministère délégè la Recherche et aux nouvelles technologies organise, au Futuroscope de Poitiers, les 28 et 29 novembre prochains, la première édition des rencontres "Science et décideurs". L’atelier «science, éthique et citoyenneté» sera présidé par Dominique Lecourt.
Inscription en ligne

Les pôles universitaires français

La Maison des universités consacre un dossier aux Pôles universitaires français, développés en France depuis le début des années 90. Il est composé de 3 rubriques :
- des "fiches récapitulatives" des pôles qui permettent d’accéder rapidement aux "informations essentielles" ;
- des "flash" sur les initiatives singulières développées par chaque pôle ;
- une interview d’Yves Lavoine, président du pôle universitaire européen de Strasbourg.

Le dossier


Manifestations

Système d'information et performance logistique

Les 26 et 27 novembre se tient Progilog, "le salon du supply chain management et du commerce collaboratif". Thème de cette année "Système d'information et performance logistique". Au programme des conférences :
- Les nouvelles dimensions de la logistique (Roland Dachs, président de l'Aslog)
- Systèmes d'information et prestations logistiques
- Supply chain execution
- Sessions sectorielle : automobile, chimie/cosmétique, distribution
- Prévision des ventes
- Pilotage et planification.
Le site

Sécurité informatique

Le salon de la sécurité informatique se tient à Paris (Cnit) les 26 et 17 novembre.

Journées de formation : gestion de la journalisation, sécurité des réseaux locaux avec et sans fil, sécurité des nomades, manager vos risques de l'information avec la norme ISO 17799.

Manifestations des associations fondatrices de l'Asti

- Afia
- Afig
- Afihm
- Afrif
- ASF - ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif


Détente

Le peuple demande des capteurs !

Le Parisien (éditions Yvelines) du 14 octobre titre "Achères. La ville veut conserver les capteurs autour de Peugeot". Voilà donc les Stic au coeur d'un débat politique et aussi nauséabond que possible : "Odeurs pestilentielles, soufflerie assourdisante, la commune d'Achères ne voudrait pas voir partir les capteurs d'air installés provisoirement autour de l'usine Peugeot de Poissy... Une installation permanente apporterait des garanties".

Le PDG, ennemi du SI

Pour voir.


L'équipe ASTI-HEBDO : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chefs de rubrique : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Asti-Hebdo est diffusé par l'Inist.