Sommaire : Trois questions à Michel Israël (Ambassade de France à Tokyo) | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | Dans les entreprises | La recherche en pratique | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente |
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Nouvelle présentation du groupe de travail "Stic, recherche et éthique".
Michel Israël : C'est, actuellement, tout ce qui tourne autour de la robotique (notamment domestique), du gouvernement électronique (e-government), du nouvel Internet (IPV6), de la réalité virtuelle, de la bio-informatique et bien entendu de la 3eme génération de la téléphonie et de l'Internet mobile.
Pour les matériels, le Japon veut essayer de rattraper le retard accumulé ces dernières années par rapport aux Etats-Unis en matière de micro-électronique. Un consortium des cinq grands constructeurs s'est mis en place avec l'aide du gouvernement pour monter de nouvelles unités de développement en technologies avancées.
L'ordinateur le plus puissant du monde, avec 5120 processeurs en parallèle, vient d'être inauguré dans le cadre d'un projet de recherche monté avec NEC et les trois agences gouvernementales de l'espace, de l'océanographie et du nucléaire (équivalents de nos Cnes, Ifremer et CEA). Cette machine pour objectif la modélisation du comportement terrestre (voir le Bulletin électronique no 229 du 28/3/2002).
Quant au logiciel, en dehors de produits spécialisés pour les jeux vidéo et des firmwares industriels, ce n'est pas un point fort du Japon, et les considérations d'un Cusumano sur les "software factories" (NDLR : Michael Cusumano : Japan's Software Factories. A challenge to U.S. Management. New York. Oxford University Press, 1991) n'ont plus d'écho aujourd'hui.
Le Japon tient à être un leader technologique au sortir de sa crise. Et pour cela développer la recherche et la technologie, y compris la recherche fondamentale. C'est pourquoi le budget public de la recherche reste en constante augmentation, malgré la conjoncture difficile. Il atteint cette année 30 milliards d'euros. Et comme le secteur privé investit entre 75 et 80% de l'effort de recherche, on peut estimer l'effort global à 120 milliards d'euros. Je vous joins une série de chiffres sur les projets concernant les Stic.
Asti-Hebdo : Comment les Japonais considèrent-ils la recherche européenne en Stic ?
M.I. : Ils perçoivent l'Europe comme un élément très important dans l'environnement mondial, comme un des partenaires avec lequel il faut développer un maximum de collaborations, ne serait-ce que pour équilibrer la puissance américaine.
Mais, malheureusement, quand ils veulent monter un projet, ils ont un mal à trouver un interlocuteur "Europe", bien qu'ils aient des représentants permanents à Bruxelles. Le montage de projets européens est toujours délicat. Ils sont donc obligés de travailler avec des interlocuteurs nationaux, au moins pour se mettre le pied à l'étrier en attendant des collaborations à l'échelle de toute l'Europe.
Avec la France, la collaboration s'est fortement concrétisée.
D'une part un laboratoire commun au CNRS et à l'Université de Tokyo a été monté, sur le thème des micromachines et de la mécatronique, le LIMMS C'est une première, qui est systématiquement montrée par les Japonais comme l'exemple d'une collaboration réussie au niveau international. On y trouve notamment trois permanents français du CNRS et six de nos post-doctorants. Des discussions sont en cours pour développer d'autres laboratoires mixtes. Dans le domaine des Stic, ils concerneraient la robotique, la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle.
Il faut citer aussi une première mondiale, le Collège doctoral franco-japonais, dont la création sera signée le 13 septembre à Paris. On trouvera toutes précisions sur son site web. Il s'agit d'un équivalent de nos "écoles doctorales". Il vise toutes les disciplines, mais il est important que les Stic y figurent en bonne place. L'idée majeure est de permettre à un doctorant de passer sa deuxième année de thèse dans le pays de l'autre partenaire, après une préparation ad hoc et sur la base d'un projet de recherche commun entre un laboratoire de chaque pays. 35 universités françaises et 27 universités japonaises y participent.
Enfin, Jean-Paul Haton viendra, début octobre, signer un accord de coopération entre l'Asti et l'IPSJ (Information processing society of Japan)
Asti-Hebdo : Pour un chercheur ou un laboratoire français, quel est l'intérêt de travailler en collaboration avec des Japonais, dont le pays est lointain et la langue difficile ? sur ce domaine ?
M.I. Le premier intérêt, c'est de bénéficier de l'important effort financier que le Japon consent pour sa recherche, y compris fondamentale. C'est le moment car, aujourd'hui, le Japon s'ouvre à l'international. Il en fait même un des critères d'évaluation pour ses universités et ses laboratoires. Et il y met des moyens sans commune mesure avec ceux que la France peut dégager pour l'accueil de chercheurs étrangers. Un chercheur français a toutes les chances de trouver dans ce pays un accueil favorable et un niveau de ressources et d'équipement important.
Plus importante encore, peut-être, la complémentarité des méthodologies de recherche. En France, l'approche est descendante (top down). On part de l'abstrait. On crée un modèle, voire un super-modèle théorique. Après quoi, on s'efforce de le valider, d'aller vers le concret. Et l'on a du mal à expérimenter faute de moyens. Au Japon, l'approche est montante (bottom up), pragmatique. On fait beaucoup d'expériences, et quand on constate qu'un phénomène se renouvelle dans le cadre d'une expérience déterminée, on remonte vers la théorie, sans forcément aller jusqu'au modèle théorique complet. Quand les deux approches, les deux formes d'esprit se rencontrent, cela "fait tilt". Et les parcours prévus par le Collège doctoral sont conçus pour y conduire.
Quant aux problèmes pratiques de langue et d'éloignement, l'anglais est aujourd'hui tout à fait suffisant pour une collaboration scientifique, et des formules comme celles offertes par le Collège doctoral apportent des réponses aux problèmes d'intendance. L'ambassade de France s'est donné les moyens d'aider vraiment les chercheurs. Mon service emploie vingt personnes (pour l'ensemble des disciplines scientifiques). On trouvera beaucoup d'informations à ce sujet sur notre site.
Nous produisons un bulletin électronique hebdomadaire, avec près de 50 brèves par semaine, et des dépêches qui sont disponibles via l' Adit (Agence de diffusion de l'information technologique)
Un poste d'attaché scientifique pour le domaine des Stic sera vacant en septembre 2003. L'avis paraîtra en octobre dans le Bulletin officiel de l'Education nationale (il faudra probablement faire acte de candidature avant la fin de l'année). .
Enfin, venant moi-même du monde des Stic, je suis tout particulièrement à la disposition des membres de l'Asti et des lecteurs d'Asti-Hebdo. Qu'ils n'hésitent pas à mettre un message sur ma boite israel@rosenet.ne.jp.
Mais les projets de loi de finances ne semblent pas aller dans un sens favorable au financement de la recherche, et le SNCS s'inquiète d'informations publiées par Libération du 31 juillet 2002, laissant entendre que "Bercy serait sur le point d'obtenir une baisse de 7,6 % du budget civil de recherche et développement (BCRD) 2003 par rapport à 2002 et une diminution de 200 postes de l’emploi scientifique public."
"On mesure le gouffre entre la réalité de cette baisse programmée et les effets d’annonce médiatiques: cf. l’article de Claudie Haigneré "La France de l’excellence" paru dans le Figaro du 16 juillet 2002 qui reprend à son compte cet objectif de 3 %."
La liste des lauréats (format PDF).
Catégorie " Émergence" :
- Medience : solutions logicielles d'intégration
d'informations métiers
- CAPS entreprise : logiciels et services pour le
développement d'applications embarquées
- e-Bios : services autour de la
bio-informatique
Catégorie " Création - développement " :
- AM2 Systems : gestion de la mémoire active des organisations
- Diatélic : télésurveillance de dialysés à domicile
- Raise Partner : solutions logicielles d'analyse quantitative des risques financiers
Dans sa déclaration d'ouverture, le représentant officiel du Département du commerce (USA) a dit : "L'Icann doit s'ouvrir aux gouvernements étrangers". C'est une prise de position majeure pour l'évolution d'un système qui a largement été centré jusqu'à ce jour sur les intérêts nord-américains.
De son côté, la présidence de l'Union européenne, représentée par Sidse Aegidius, du gouvernement danois, a annoncé "la mise en place d'un comité directeur pour la coordination des actions de l'Union dans le domaine de la société de l'information".
Enfin, Olivier Iteanu, président de l'Isoc France : "Aujourd'hui, 4 juillet 2002, une nouvelle ère s'est peut être ouverte dans le système de nommage, d'origine technique, avec des enjeux politiques, économiques et sociétaux encore méconnus. Or, ce tournant décisif s'est produit en Europe, à Paris."
Des tableaux de bord permettent en quelques clics de visualiser les avancée de l'Administration électronique :
La rubrique "International" est ouverte à l'Europe mais aussi à tous les autres pays qui s'attache à mettre en action l'Administration électronique
Les Chantiers de l'Administration électronique présentent les nouveaux dossiers directement liés à l'évolution de l'Administration électronique française.
Les Campus numériques des Services publics donnent aux agents de la Fonction publique les moyens de valoriser leur compétence par la formation à distance :
Et vous pouvez toujours commencer par... la page d'accueil !
Pour toute demande de création de forum, vous pouvez remplir le formulaire en ligne conçu à cet effet par la DSI. Toute demande doit être validée par le responsable du service sollicitant la création du forum.
Toute demande de création de liste de diffusion doit en revanche être adressée à l'Urec (Unité réseau du CNRS).
- Accéder au service de forums de discussion :
Service de forums
- Formulaire
de demande
La remise de ce prix a eu lieu le 24 juin, à l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, à l'occasion d'une manifestation sur "l'Urbanisme des systèmes d'information", organisée par l'IAE de Paris, ainsi que les clubs MOA et Urba.
- Jean-Pierre Changeux : L'homme de vérité. Harvard university press et Odile Jacob
- Marc Jeannerod : La nature de l'esprit. Odile Jacob 2002
- Jean-Paul Delahaye : L'intelligence et le calcul. De Gödel aux
ordinateurs quantiques. 2002
- Michel de Pracontal : L'homme artificiel. Golem, robots, clones, cyborgs.
Denoël 2002
- Jean Gabriel Ganascia : Gédéon ou les aventures extravagantes d'un
expérimentateur en chambre Le Pommier 2002
Sur les mêmes thèmes, la lettre MCX signale :
- Jacques Pitrat (Direction) Représentations, découvertes et rationalité.
Hommage à Herbert Simon, Numéro spécial de la revue d'Intelligence artificielle
(série RIA-volume 16, n° 1-21/2002), Hermas-Lavoisier.
- Mario Borillo et Jean-Pierre Goulette (Direction) Cognition et création, Explorations cognitives des
processus de conception, Editions Mardaga (Belgique).
Sur d'autres thèmes proches des Stic, nous avons relevé :
- Henri Atlan : La science est-elle inhumaine? Essai sur la libre nécessité.
Bayard 2002.
- Gilbert Simondon, une pensée opérative. Coordonné par Jacques Roux. Publications
de l'université de Saint-Etienne, 2002.
- Où en sont les mathématiques ? sous la direction de J. Michel Kantor. Société
mathématique de France. Vuibert 2002.
Enfin, les chines estivales offrent parfois de bonnes surprises. Qui sait, par exemple, que La condition postmoderne, de Jean-François Lyotard (Editions de minuit, 1979), parle beaucoup de nouvelles technologies, et qu'il s'agit presque d'une sorte de "rapport Nora-Minc" commandé à l'auteur par le Conseil des universités auprès du gouvernement du Québec ?
On appréciera donc à sa juste valeur Infosphère et intelligence stratégique, par Loup Francart de l'IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) aux Editions Economica. Citons quelques passages du communiqué.
"... Ce flux d'informations mises en synergie par les Systèmes d'Information et de Communication (action que l'on appelle l'info-réticulation)... est également devenu un enjeu militaire entraînant une requalification du renseignement sur les acteurs de crise et un retour de la communication entre les acteurs.
"La maîtrise de l'infosphère constitue donc une priorité absolue pour tout responsable en charge de projets et de stratégies. Il lui faut certes maîtriser les étapes de la décision que sont le recueil de l'information, la gestion du savoir, la création de la connaissance, l'anticipation et le choix stratégique, mais aussi maîtriser l'utilisation de l'information et de la communication par l'ensemble de l'organisme qu'il dirige... une véritable guerre des réseaux. C'est sans doute l'aspect le plus paradoxal de l'arrivée de l'ère de l'information. L'information étant une valeur, son utilisation et sa diffusion doivent s'effectuer dans le cadre d'une stratégie réfléchie en vue d'atteindre l'objectif que l'on s'est fixé. L'info-sécurité constitue donc pour le responsable une priorité importante dans la conduite de son organisme. "
"En s'adressant à un large public, l'auteur tente d'expliciter les différentes notions et de proposer de nouveaux concepts permettant de voir plus clair dans les activités d'information et de communication. Ce livre constitue avant tout une clé de compréhension, donne des méthodes et des outils afin de se forger une vision globale sur l'infosphère. Pour être parfaitement accomplie, cette vision aura vocation à être éclairée et motivée par un projet politique, une stratégie globale et une stratégie portant sur le développement de la société de l'information. "
Mais si vous n'êtes pas découragés, nous vous donnons tout de même le pointeur, qui ne marche pas du premier coup, d'ailleurs.