1921-1930 : Expansion et diversification

Dans l'après-guerre et ses années un peu folles, marqué par le repli de l'Amérique sur elle-même, les difficultés de la reconstruction, le travail des femmes rendu nécessaire par la pénurie d'hommes...

Le développement est rapide, de même que l'évolution des idées scientifiques et artistiques (par exemple la théorie atomique, la vaccination). En matière de systèmes d'information, je serai bref, notamment parce que j'ai peu de documents, à l'exception du volume d'études publié, toujours par Charles Ravisse, à la suite de l'Exposition d'organisation commerciale de juillet 1921. Il comprend quatre conférences :
. L'organisation générale des entreprises
. L'organisation au service du chef de maison
. Classements et systèmes
. L'organisation et la publicité
. L'organisation et la vente
. L'organisation de la comptabilité.

Les machines à cartes perforées commencent à apparaître, bien que leurs origines soient biens plus anciennes. On pense toujours à Jacquart et Hollerith, mais qui a d'autres origines au moins aussi intéressantes, signalées par le belge Antoine Mas. Il sagit du "dépouillemnet par systématisation de la fonction de classement, ou unit distribution. Chaque phénomène est enregistré sur un document individuel ou unit. Ces documents sont distribués en gorupe, puis les renseignements sont totalisés. Les outils de dénombrement auraient été inventés à Stuttgart par le publiciste Johann Jakob Moser (1701-1785) et employé pour la première fois par le prêtre et botaniste français J.F. Rozier (1734-1793).

Ravisse publie encore, en 1929 "L'opération unique dans le travail de bureau", que je n'ai pas, mais qui est peut-être un première théorisation de l'intégration informatique.

Ce développement se fait dans un certain désordre... y compris en matière de mécanographie, s'il faut en croire Antoine Mas. Citons le encore :

"Ces débuts (de la mécanographie)... qui coîncidèrent avec la reprise de l'après-guerre 1914-1918, furent marqués d'une méconnaissance totale des règles de l'Organisation et d'une ignorance quasi-complète de ses méthodes et de ses moyens. Une adroite publicité aidatn, les possibilités du matériel sont surfaites (I) et l'on voit nombre de firmes mécaniser pour être à la page ou tout simplement pour suivre l'exempel de tel concurrent.
...
A ce stade, la mécanographie accuse de nombreux mécomptes... il y eut des échecs complets qui restèrent ignorés du public, mais qui se traduisirent par la mise au rancart des machiens et par le retour à l'ancienne méthode".

La carte perforée reste encore exceptionnelle, elles ne figurent que parmi une grande variété de machines, où la machine à calculer se combine avec la machine à écrire, ô sainte intégration ! Ici encore, une bonne partie de ces modèles, assez peu modifiés, fonctionnera encore après la deuxième guerre mondiale.

Cette fois encore, noter l'importance des fonctions de vente, avec une nette insistance sur les machines à adresser (qui se vendaient encore à la fin des années 60 !) et des machines à écrire. Un des points frappants est la montée de la machine à écrire, qui améliorent leur présentation, permettent la multicopie grâce au papier carbone. Encore fallait-il des "dactylos", donc de la formation (m'a dit Max Hermieu).

Les fichiers continent à prendre de l'importance. Souvent dans le scepticisme. Dans une petite entreprise d'édition comme chez Bouasse, mon père en revenant des Etats-Unis fait figure de dangereux révolutionnaire en proposant d'établir un fichier des stocks !
mais aussi copie grâce au carbone.

Autre point important pour les systèmes d'information : les réseaux deviennent mondiaux. Et l'on pourrait presque parler de réseaux digitaux, puisqu'il s'agit de télégraphe plus que de téléphone.