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LE TEXTE DANS L'ENTREPRISE

Entre formalisme et liberté

Pierre Berger. Le Monde Informatique, 14 octobre 1994

La montée de l'image ne retire pas au texte son rôle central, entre les données et les images. Difficile à maîtriser, il continuera de stimuler la création de nouveaux formalismes et de nouvelles applications.

Les informaticiens n'aiment pas le texte, et le texte le leur rend bien. Il devrait pourtant rester au coeur des évolutions de l'informatique, dans les entreprises en particulier. Ils n'aiment pas le texte ? Chacun sait qu'ils répugnent à rédiger des documentations, et même des commentaires dans leurs programmes. Au fil des années, la puissance des processeurs, la capacité des mémoires et la souplesse de l'impression laaser leur a permis des présentations toujours plus élaborées de l'information écrite. Mais ils ne s'y intéressent qu'exceptionnellement.

Et le texte le leur rend bien. Même au niveau le plus théorique. Le laboratoire linguistique de Grenoble espérait, dès les années 1960, venir à bout de la traduction automatique. Trente ans plus tard, c'est à peine si les outils de traduction "assistée" parviennent à séduire les traducteurs professionnels. Quant à la dictée automatique, dont rêvent tant d'utilisateurs depuis toujours, elle ne se voit encore réalisée que sous d'étroites contraintes, malgré la belle avancée réalisée récemment par IBM (LMI du 30/9/94).

Il ne faut donc pas s'étonner que le "traitement de texte" se soit d'abord développé en dehors de l'informatique, au début sur des machines spécialisées (de 1975 à 1985), puis sur micro-ordinateur. Donnant naissance à une bureautique (en 1977) que les directions informatiques ont mis des années à ramener dans le droit chemin, même si c'est aujourd'hui chose faite.

Mais n'ont-ils pas eu raison ? Le texte se voit actuellement fortement menacé par l'image. Les tirages et les revenus de la presse écrite baissent au profit e la télévision. L'orthographe, hier condition sine qua non d'une embauhe, et même d'un mariage bourgeois, devient l'apanage de quelques passionnés dans la lignée de Bernard Pivot. Sur tous les bureaux, les GUI (Graphical User Interface) ont chassé le bon vieux mode caractère. Malgré leur stagnation actuelle, les ardoises électroniques (notepads) nous laissent espérer la disparition du clavier, hérité de la machine à écrire. Mieux, la réalité virtuelle s'apprête à nous plonger dans des univers de synthèse, radicalement visuels, intuitifs, transparents, sans papier autant que sans écriture.

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Le texte foyer vivant de la nébuleuse informatique

La résistance même du texte à se laisser robotiser devrait pourtant inciter à la réflexion. D'autant plus que, GUI ou pas, l'informatique reste quasi exclusivement constgruite sur une machine textuelle, celle de Von Neumann. Les réseaux neuronaux et autres machines plus ou moins floues, malgré quelques communiqués ronflants, ne menacent pas suprématie. La programmation reste au coeur de tout développement, même quand elle se cache derrière des outils "visuel" (Basic, C++, etc.). En fait, le texte se situer à un point charnière entre le strict formalisme des données et l'infinie liberté des images. On a pu croire hier que les données absorberaient tout (métaphoriquement, c'était un peu le messge de Jules Verne, en 1863, dans son "Paris au XXe siècle", qui vient d'être édité chez Hachette. On se prend à croire aujourd'hui que l'image va tout absorber. "Le visuel l'emportera toujours sur l'écrit", dit Jean-Yves Saulou dans son récent "Le pilotage du décideur" (Tec et Doc). Mais l'écrit appartient au visuel, il n'en est qu'une espèce fortement formalisée.

Le texte continue de stimuler l'informatique à la construction de nouveaux formalismes, comme une nébuleuse autour de la "langue naturelle". Il peut s'agir de techniques de programmation (Prolog, système experts à base de connaissances, voire calcul formel). D'outils de traitement de texte prenant en compte les structures laissées de côté aux débuts du traitement de texte : formalismes typographiques de la PAO (Publication assistée par ordinateur), texte scientifique. De liaisons avec la forme vocale du texte (dictée, mais aussi lecture intelligtente, avec gération d'une prosodie (*) adaptée au contenu. De génération automatique de texte à partir de donnéeds, par exemple pour commenter des résultats comptables.

Dans les espaces nouveaux de la réalité virttuelle, il reste à inventer de nouvelles formes d'écriture. Qui sachent exploiter à fond la richessse d'un espace à trois dimensions, voire à quatre avec le temps. Par exemple en dépassant les limites des alphabets traditionnels par l'appel aux icônes. Mais sans tomber dans les excès inefficaces des idéogrammes orientaux. Ou encore en dépassant la planéité du "bureau" simulée par Windows pour offrir une navigation à trois dimensions dans l'espace de travail. Tâche difficile : en dépit des travaux de Xerox ou du Média Lab, nous n'avons pas dépassé les balbutiements. Tel qu'il est, le texte reste seul porteur efficace du concep abstrait, du raisonnement logique, mais aussi du droit, le la législation, de la constitution même de nos sociétés comme de nos entreprises. tout en gardant sa puissance d'évocation et de conviction. Napoléon, certes, a dit "Un petit croquis vaut mieux qu'un long discours". Il n'en a pas moins rédigé le Code civil et, en quelques mos, galvanisé sdes troupes au pied des Pyramides. Tout utilisateur de messagerie sait la force de quelques lignes de texte "bien envoyées". D'où les effets dévastateurs d'un message mal rédigé.

Le texte, constitutif de l'entreprise

L'informatique va donc devoir aider l'entreprise à soigner les textes qu'elle émet. Déja le traitement de texte a conduit la correspondance commerciale à un niveau de présentation qui stupéfierait les secrétaires des années 1960. Le ciblage de plus en plus fin des clients appelle une rédaction différenciée des messages. Bientôt, l'entrée massive d'Internet dans l'arène commerciale conduira à soigner l'émission des messages sur ces nouveaux canaux. Une part des outils de groupware s'oriente d'ailleurs sur la gestation en commun de documents textuels avant tout.

En sens inverse, les outils vont se perfectionner pour exploiter au mieux les textes reçus de tous les partenairs. Ou acquis sur CD-ROM ou par réseau. Les diffuser et les stocker efficacement sou forme image par la GED (Gestion électronique de documents). En extraire la substantifique moelle textuelle par la reconnaissance de caractère complétée par les correcteurs orthographiques. Et delà, utiliser de plus en plus leur contenu pour orienter la décision voire pour l'automatiser.

Les professionneles de l'informatique resteront peut-être en dehors de ces développements. Trop occupés déjà par l'évolution des architectures techniques, l'exploitation des réeaux et la sécurité des systèmes. Les activités textuelles resteront alors l'apanage des utilisateurs et de spécialistes embauchés par les directions opérationnelles. L'informatique se limitant à l'intendance, à moins qu'elle ne mette en place une cellule spécialisée en son sein.

Entre l'image et les données, le texte ne représentera sans doute jamais le gros des volumes traités, transmis ou échangés. Mais il gardera un rôle central. Tantôt informel dans les messageries. Tantôt strictement régi par le droit ou la normalisation (ISO 9000 par exemple. Tantôt formalisé pour la programmation des machines. Mais toujours essentiel. Dans une cellule, le code générique, porté par l'ADN, ne pèse pas lourd. Et pourtant, il régit tout.

(*) Prosodie : règles concernant les rapports de quantité, d'intensité, enre les temps de la mesure et les syllabes des paroles, dans la musique vocale (Petit Robert), et plus généralement dans toute lecture à haute voix.

Varia to be edited

Mathematics, religion
A first sight, text is the most simple of digital structures, with its linearity and limitited number of symbols. We use of it every day without (fortunately) thinking about its structures. Compared to text, all other forms of expression (other than natural gestures) are more demanding, be it music, drawing and a fortiori sculpting or performing multimedia.


- Le texte au coeur de la nébuleuse informatique. by Pierre Berger Le Monde informatique, 1994. A synthesis, softly futurologist, seen from 2010.

In fact, text denotes a vast set of structures, among which "natural language" represents a medium level, between:
- more elementary strucures; the most "simple" is the unstructured string of bits, which we can read with a grammar limited to two characters (0,1 for instance) and their concatenation; in general, texts use alphabets or ideograms, and a dictionary selects the licit basic combinations, the words;
- higher level of structures, among which narration and is the most classical, with its sequential structure and hierarchized larger and larger sets: paragraph, chapter, episode, tome... library... and today the global collection of Internet texts.

All along this scale, constructrion rules vary from nearly random to completely formal systems.
At the middle, the grammar of natural languages.
More formal: formal languages, mathematics, programming, notarial language;
Less formal: colloquial, slang, casual
More and less at the same time: verse, with its metrics constraining rules, but also its poetic licenses.

The more formal, the more prone to automated processing are the texts: logical prooof, programming ("All that is formalizable is programmable"). A typical sentence: Offut A.J. : "This research is part of a project to develop practical, effective, formalizable, automatable techniques for integration testing".

Structures are more or less formal. The more formal they are, the more their creation may be automated and their uses diversified.
Values from random/rules balance.
We shall deal below of text reading.
In depth, but the consequences for art will show only later, language is analyzed in binary oppositions by the works of Ferdinand de Saussure (Wikipedia).

Text is strongl associated to reasoning, demonstration, religion