Short film Feast and technologies

Fête du court-métrage et ses technologies…

Faites des courts est la devise de cette première "fête du court métrage, qui, par la popularisation, l'éclairage et l'expérimentation pratique, invite les citoyens de tout âge à approcher, tester, comprendre et décoder les nouveaux écrans audiovisuels d'aujourd'hui et leurs images à rêve en version courte — cinéma, web, interactivité, VR 360°,  jeux, réalité augmentée.

Organisée par l'association FCFF ("faites des courts fête des films"), avec le soutien du CNC, la manifestation a proposé sur 4 jours 6400 séances de films de courts métrages avec le support de l'Agence du court-métrage et de nombreux événements gratuits dans les lieux parfois atypiques de 25 villes françaises comme l'Hybride à Lille.

A Paris, ville internationale du cinéma qui le mérite bien, un monumental Cinécitta éphémère à l'esthétique chatoyante s'est construit pour l'occasion dans le vaste Carreau du Temple. Sous la houlette du coordinateur et commissaire d'exposition Samuel Prat et de son équipe, un important dispositif de décors de films et de postes de création numérique ont notamment offert sur trois jours la possibilité aux visiteurs-expérimentateurs de s'intégrer à deux tournages professionnels en grandeur nature et en temps réel, suivis de leur post production, films qu'ils ont découverts en clôture de l'événement.
  

Durant la manifestation, chacun a joyeusement été invité à mettre la main à la pâte pour réaliser sa séquence sur les plateaux d'animation stop motion et pixilation, ou encore tester son incrustation dans des décors d'effets spéciaux. L'apprentissage des bases de l'écriture, du bruitage, du doublage, de la lumière, du maquillage, des FX, ou de la production ont été également proposés à la curiosité des visiteurs par une équipe attentionnée. De récentes productions de réalité virtuelle 360° ont été aussi présentées par Courant3D. Un salon au coeur de l'espace a regroupé les organisations professionnelles et télévisions piliers du secteur qui ont pu dialoguer avec le public. Des conférences, tables rondes et jeux étaient également à l'affiche de cette éphémère université populaire Hi-tech.

  
Pour rebondir sur l'article de Pierre Berger qui aborde la relation entre le spectateur et la diffusion, ou celle des offres du secteur avec leurs aléatoires perspectives professionnelles dans le champ de la création, il semble intéressant de se reporter, bien qu'elle traite de la diffusion de long métrage, à la large vision géostratégique du rapport sur le cinéma de Pierre Kopp en particulier les pages 67 et 68. 
  
Quant aux liens entre la passivité du spectateur et sa créativité, il semble acquis que familiariser les jeunes ou moins jeunes à la vie trépidante des formats courts en France, à leurs technologies, leurs processus et à la diversité de leurs supports présente de multiples avantages. Un décodage intuitif et éclairé des outils place le regard à une distance plus juste lors de la perception des contenus, et ce à partir d'un très jeune âge.  La fréquentation des festivals risque d'y gagner ainsi qu'un appétit pour les plateformes web et antennes des chaines françaises, ou une attirance vers les écoles professionnalisantes; le public du cinéma de création — étape suivante de nombre de courts métragistes —  également, avec comme cerise sur le gâteau le retour souhaité de la mode d'un film en première partie de programme. Il faut aussi espérer l'émergence de futurs grands créateurs autodidactes à l'instar du réalisateur et magicien d'effets spéciaux invité de la fête Patrick Boivin (voir aussi le site Artuscrea ) Voir aussi le Radi de l' Agence du court-métrage. 

Le développement de la curiosité du regardeur est également une façon de stimuler la qualité. Un exemple lors de la démonstration en direct de peinture animée sur ordinateur de Sébastien Laudenbach, auteur de courts-métrages d'animation et dont la sortie du long métrage La jeune fille sans mains correspond aux dates de la fête 2016. Dans la salle, deux chinois riverains entrés par curiosité, professionnels, non du cinéma mais de la finance, sont émerveillés par la sensibilité chinoise de son univers graphique et souhaitent absolument voir le film en salle. Pour prolonger l'anecdote, un renforcement de l'offre de diffusion bien négocié d'un cinéma français de qualité, de nouveaux formats ou de longs français vers les écrans d'une Chine qui semble apprécier notre créativité numérique valoriserait peut-être les emplois du secteur.

Long métrage :La jeune fille sans mains 
               
Texte et photographies d'Annie Dissaux.

 

 

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