Research, Art, Digital Practices #23
Mar. 20 , 2019, Marseille. More Info . 10h00-13h00
Enjeux esthétiques de l'investigation
Comité d’organisation :
Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence),
Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias - CNRS/AMU/EHESS), Anna Guilló
(LESA, AMU), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot
(IREMAM,CNRS/AMU)
BUREAU D'ETUDES représenté par Léonore Bonaccini et Xavier
Fourt
Aliens in green
Bureau d’études propose un travail de recherche, de collecte et
de mise en forme des structures invisibles de la société mondiale.
Ce collectif d’artiste créent des cartes, quelques fois à
l’échelle d‘un mur entier. Ce sont des représentations
graphiques des différents systèmes de pouvoirs, politique, économique,
ou médiatique qui combinent la richesse documentaire à la recherche
esthétique pour tenter de rendre visibles « les paysages cachés
» de notre société, comme les structures étatiques,
financières, ou administratives.
Cette présentaiton se concentrera sur les investigations qui ont été
réalisées dans le cadre du collectif Aliens in green co-créé
avec Ewen Chardronnet et Spela Petric, ainsi qu’avec différents
collaborateurs/collaboratrices occasionnel(les). Le travail du collectif tourne
autour de la question des perturbateurs endocriniens et l’une de ses formes
finales est un théâtre-performance. Différentes formes et
dispositifs ont été créés et expérimentés
dans ce contexte. Ils présenteront à la fois le contexte d’émergence
du travail, ainsi que différents travaux que nous avons réalisés
dans ce contexte, et notamment les versions d’un jeu ainsi que des cartographies
et autres dispositifs d’information, tournant autour de la question des
perturbateurs endocriniens.
Hendrik STURM, artiste marcheur, neurobiologie, Ecole des Beaux-Arts de Toulon.
Xénophores, les « porteurs d’étrangers »: récit
d’une promenade sur le Mont-Royal
La rencontre avec les Xénophores – dans la vitrine du musée
Redpath à Montréal – a été le point de départ
d’une promenade-enquête sur un parcours de 3 kilomètres sur
la pente du Mont-Royal en mai 2017. Il s’est avéré que cet
escargot marin est aussi une métaphore de ma démarche de promeneur-enquêteur
en tant que collect(ionn)eur d’histoires sur le chemin. »
© Photographie : BUREAU D'ETUDES
Thématique du séminaire
Ce séminaire transdisciplinaire s’intéresse aux perturbations
productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs
en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique.
Dans le domaine des sciences humaines et sociales, le recours aux pratiques
numériques conduit à de nombreux bouleversements que ce soit dans
la collecte, la production et le traitement de données, ainsi que l’élaboration
de nouvelles formes de narration et d’édition. Le tournant numérique
conduit les chercheurs à reconsidérer leurs méthodes, leurs
catégories, leurs paradigmes, leurs orientations théoriques, leurs
objets, leurs formes de labellisation et les cadres des champs disciplinaires.
D’ailleurs, compte tenu des collaborations toujours plus nombreuses qu’implique
le recours au numérique entre d’un côté les sciences
humaines et de l’autre les sciences exactes et expérimentales,
il semble plus pertinent de parler de Digital Studies que Digital Humanities.
Dans le domaine de l’art, le numérique ouvre également des
champs de pratiques radicalement nouveaux. Il transforme la relation des artistes
aux outils qu’ils utilisent et aux connaissances qu’ils convoquent,
produisent ou questionnent. Il transforme le statut et les formes des œuvres.
En introduisant de nouvelles modalités pour assurer leur circulation,
il modifie également leur relation avec le public. Le numérique
bouleverse la place de l’auteur qu’il place dans une relation dynamique
par rapport aux flux d’information, de circulation des images, des sons
et des formes. Il donne ainsi une nouvelle importance à l’invention
de dispositifs dans lesquels ces formes sont données à l’expérience,
ouvrant d’infinies possibilités d’interaction avec l’œuvre.
Il donne enfin une nouvelle dimension au travail collectif, à des formes
diverses de collaborations, d’échanges et de contributions. D’une
façon générale, on peut dire que le numérique déplace
les pratiques artistiques et conduit à réfléchir autrement
les relations entre arts et sciences.
Ce séminaire rassemblera des chercheurs en sciences humaines (sociologues,
anthropologues, politologues, géographes, historiens, littéraires),
en sciences dures (informaticiens, physiciens, mathématiciens, etc.),
des artistes (designers, hackers, programmeurs, média tactique, etc.)
ainsi que des professionnels (industriels, chargés de communication,
etc.). Notre objectif est de favoriser des croisements, des emprunts et des
déplacements qui seront propices à l’identification de nouvelles
pistes de réflexion et de recherche, voire à la mise en œuvre
d’expérimentations collaboratives.
Chaque mois, des participants seront invités à présenter
leurs expérimentations d’outils numériques de collecte (applications
mobiles, capteurs oculaires, systèmes SIG, etc.) ou d’indexation
et de traitement des données recueillies (bases de données, systèmes
de visualisation ou de sonification, etc.). Certains feront part de leurs explorations
de dispositifs d’écriture et de modélisation de la connaissance
(jeux vidéo, machinima, web documentaires, etc) ou encore de nouvelles
formes d’édition électroniques.
Trois types de questions seront développés.
1) Il s’agira tout d’abord de voir comment, et jusqu’à
quel point, ces pratiques et instruments transforment notre rapport au monde,
nos méthodes de recherche, la construction de nos objets, la modélisation
et la diffusion de notre connaissance et de nos oeuvres.
2) Nous nous interrogerons aussi sur l’impact des processus collaboratifs
qu’impliquent les pratiques numériques entre chercheurs, artistes
et professionnels. L’objectif est d’évaluer les apports que
chaque démarche (scientifique, artistique, professionnelle) apporte aux
autres.
3) Nous verrons enfin comment ces processus collaboratifs bouleversent les champs
disciplinaires, les points de vue et les formes d’autorité qui
organisent notre recherche et notre pratique et conduisent à repenser
de manière créative de nouvelles formes de rencontre entre les
disciplines scientifiques et entre celles-ci et les non-spécialistes.
Ce séminaire fonctionne selon un rythme de rencontres mensuelles, d’une
durée de trois heures.
Partenariat
IMéRA - Institut Méditerranéen de Recherches Avancées
(AMU)
Centre Norbert Elias (CNRS/EHESS/AMU)
Institut de Recherche et d’Etudes sur le monde arabe et musulman (CNRS/AMU)
Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
Institut d’Ethnologie Mediterranéenne Européenne et Comparative
(CNRS/AMU)
Laboratoire d’études en sciences des arts (AMU)
***
Jean Paul FOURMENTRAUX
Professeur des Universités -HDR- Aix-Marseille
Centre Norbert ELIAS - EHESS - CNRS UMR 8562
IMéRA RFIEA - Programme Art - Science - Société
ACADEMIA - LINKEDIN - CNE - OMNSH - CAIRN - HAL
*