Common nouns | A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z | Index Berger's Works
Proper nouns A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z| HOME DICCAN

THL

Valeurs 2010, février 1989

THL (De nos envoyés spéciaux à bord du vaisseau spatial Transparadigmatic Hypertravel Lab.), en développement.

Objectif : offrir une base de réflexion à la prospective en regroupant ordinateurs et moyens audiovisuels dans une pièce isolée. En l'espèce un local à la cave de notre pavillon. Valeurs 2010 rendra régulièrement compte des découvertes de son vaisseau expérimental.

Premier voyage. 28/12/88. Dans la forte odeur de peinture fraîche, mollement allongé dans la nuit mansonienne, le maître en personne (presque aussi peint que les murs), fait prendre au vaisseau son premier envol.

Seul moteur, à ce stade du développement, un lecteur de microfiches modifié pour afficher sur les parois. Des motifs de Vaserely ouvrent dans la nuit une fenêtre abstraite. La vitesse est si grande que tout semble arrêté (celle la, il fallait la trouver, non ?). Seul le ronronnement régulier de la ventilation du lecteur connote sympathiquement (ça, c'est du Le Moigne) les mégawatts de la centrale hypernucléaire qui pousse le vaisseau dans l'hyper (excusez du peu) espace.

Deuxième voyage. 7/2/89. En compagnie de Pascal Fritsch, qui prépare une expédition, de type cinéma, dans d'autres souterrains grandioses des environs. Il suggère, pour varier les relations psychologiques entre les occupants du THL, des sièges à hauteur variable. Chacun pourrait ainsi mettre son c.. à la hauteur de son Ego. Le prix ne devrait pas être exorbitant avec des crics de voiture

A suivre. Mais une première réflexion : pas d'âme sans corps ni de logiciel sans matériel. Lourd : le silicium, c'est non seulement quelques milligrammes de puces dans les micros, mais aussi quelques mètres cubes de sable dans le béton qui nous héberge.

Valeurs 2010, mars 1989

Troisième voyage. 4/3/89. Visiteur de marque, en la personne de Charles Wiseman, créateur du concept de « Strategic computing ». Il apporte à bord sa nouvelleversion « Strategic Information Systems », qui vient de paraître chez Irwin (Homewood, Illinois 60430)

Quatrième voyage, 12/3/89. Construction d'un petit voyage diapo chez le renard et le corbeau. Co-auteurs, Hélène et Lucie Roa-Alarcen. Puis passage d'un vieux petit bout de film à la plage de Houlgate.

Pour l'instant, l'armement du vaisseau ne progresse guère, faute de moyens financiers. Du moins y a-t-on regroupé une part des moyens informatiques de la maison :
- le gros PC (VPC 15, avec 15 mégaoctets sur disque dur) offert par Yves Alarcen, jouant le rôle de mainframe ;
- le vieux PC portable de Computerworld, qui ne marche plus que d'une disquette mais rend encore des services, notamment à Cyril pour les jeux ou en complément quand le VPC est déjà utilisé ;
- le Commodore 64, que l'on voudrait pouvoir utiliser pour le pilotage des automatismes, car on dispose d'intervaces digitales et analogiques et un programme domotique a été développe pour lui ici il y a trois ans. Malheureusement, l'unité de disquettes ne marche guère.

Une des premières réflexions que suscite le THL, c'est qu'il pourra empoyer une quantité infinie de puissance de calcul, dès qu'on passera au stade de la synthèse d'images et/ou de l'intelligence artificielle pour présenter et structurer des hyper-voyages. La situation de « manque », de « frustration » est donc consubstantielle à un projet d'une telle nature, une fois posées des ambitions un peu larges.

Conclusion : n'attendons pas la lune et commençons à voyager ou à préparer des voyages. Par exemple en « intégrant » les ressources audiovisuelles existantes : films de famille, photos et diapositives, documentation.

Valeurs 2010, avril 1989

Cinquième voyage, 4/89. C'est dans le paradigme musical, version électronique, qu'a plongé ce mois-ci le THL, poussé par les vibrations puissantes d'un EWI, autremnt dit un « saxophone électronique » (comme on dirait une diligence à essence...). Bien que Cyril et quelques autres ne veuillent pas entendre parler d'instruments électroniques et tiennent dur comme fer aux instruments « acoustiques » (pléonasmes que le monde musical a été obligé d'inventer pour désigner globalement les instruments traditionnels essentiellement mécaniques... mais un piano mécanique, c'est encore autre chose, donc il fallait un mot nouveau).

Bref, nanti de ses vieilles partitions pour flute à bec, le commandant du THL a embouché l'EWI et fait résonner les sonates de Loeillets, suites de Shultz, allemandes de Boismortier et autres JSB sur les microprocesseurs du synthétiseur spécial que comporte l'EWI. Dieu merci pour les oreilles de la famille, les instruments électroniques ont un avantage majeur : on peut jouer au casque. Donc faire ses gammes et ses fausses notes sans déranger personne, même à deux heures du matin (à condition de ne pas renverser le pupitre à musique en montant se coucher).

Deux questions : est-ce plus facile, est-ce beau ? Facile, cela dépend. Certainement plus facile que les instruments acoustiques, car l'ergonomie des touches est totalement libérée des contraintes mécaniques, mais sûrement pas plus facile pour faire de belles choses. Quel que soit l'instrument, rien de vraiment beau sans travail quotidien. Il serait aussi souhaitable d'avoir un meilleur instrumentiste que le commandant du THL... mais ne lui dites pas, il pourrait se vexer.

Un petit regret, à destinationde Monsieur Akai : on ne peut qu'assez partiellemnt intégrer l'EWI au reste de l'électronique de bord, en particulier, à moins de se lancer vraiment dans l'électronique, pas question de faire jouer de l'EWI par l'ordinateur. Chacun ses oignons, comme dirait Bechet (Sydney). Ca va mieux dans l'autre sens et, en principe au moins, on pourrait commander n'importe quelle fonction de l'ordinateur à partir de l'EWI. Il y a de l'amusement en perspective. Par exemple en connectant l'arrosage du jardin sur la commande de souffle de l'EWI. Le Pierre pourrait se prendre pour une baleine. Comme s'il ne se prenait déjà pas assez comme ça pour quelque chose !

Toujours en marière de musique, noter l'annonce par Cap Sesa d'un « simulateur d'espace » qui « permet de recréer l'environnement acoustique de différents "lieux de chant". Tout à fait ce qu'il faudrait pour le THL. Passez monnaie.

Valeurs 2010, mai 1989

Opération THL terminée. L'expérience a été intéressante, en montrant les possibilités mais aussi les considérables exigences budgétaires d'un tel projet. Il faut attendre encore quelques années. D'ici à l'an 2000, on devrait trouver des THL dans le commerce. De même que les flutes électroniques, dont j'avais eu l'idée vers 82, sont arrivées sur le marché vers 87.